C'est débile ! Car qui dit que la drogue est dure ou pas, vu qu'il n'y a pas d'autorité pour le décidé ?Goa83 a écrit :- interdiction des drogues dites dures...
Non en anarchie toutes les drogues sont légales et tout le monde choisit d'en prendre ou pas, en toute conscience.
Exact, parce qu'une chose innée chez l'humain c'est de vouloir, parfois, s'occuper de son voisin ; et une autre chose tout aussi innée c'est de vouloir, parfois, que son voisin ne s'occupe pas de lui.Disons que l'anarchisme c'est une façon de penser qui veut que nous respectons mais aussi que l'on nous respecte aussi donc de temps en tant on s'énèreve selon le type de personne qui pense ca.
Donc impossible que tout le monde s'occupe de tout le monde, ou que personne ne s'occupe de personne.
Pour ma part la raison qui m'a fait venir sur ce forum est en partie liée à l'anarchie, c'est quand j'ai voulu faire un raisonnement sur le plus petit dénominateur commun et absolu à l'ensemble des humains.
J'ai tenu à ce que le raisonnement se fasse sans le moindre préjugé, et je suis donc d'accord pour remettre en cause les définitions, le raisonnement se faisant ensuite, par définition de "raisonnement", uniquement à partir des définitions initiales et d'un peu de logique.
Je suis parti de trois choses tout d'abord, qui me semblent résumer l'essence même d'un être humain.
- l'art : l'art est de créer une chose dans l'intention de créer le sentiment ou la sensation chez autrui. Le verdict d'une production de l'art est qu'elle touche ou qu'elle ne touche pas son public
- la science : la science est l'étude des phénomènes du monde. Le verdict d'une production de la science est qu'elle permet ou ne permet pas de prédire ce qui va se passer
- la philosophie : la philosophie est la science appliquée aux concepts. Le verdict d'une création de la philosophie est qu'elle éclaire ou n'éclaire pas sur le sens d'un mot dont le sens nous paraissait pourtant évident
Ensuite j'ai rajouté l'amour, l'amour étant l'ensemble des sentiments qu'on peut avoir envers autrui (la haine en faisant partie).
Je me suis rendu compte que les trois premières choses étaient un peu des sous-formes de l'amour : l'art est l'amour de l'esthétisme, la science est l'amour de la réalité et la philosophie est l'amour du langage (en ce sens les maths sont très proches de la philosophie).
L'homme devrait donc pouvoir donner comme unique sens à sa vie quelque chose qui mêle l'art, la science, la philosophie et l'amour (de son prochain).
Mais tout ce déferlement de productions est modéré par quelque chose de terrible, c'est que le système est limité dans le temps, l'homme est mortel et son environnement aussi. Il faut donc se soucier un peu d'écologie.
A quelle dose se soucier de l'écologie ? L'écologie revient à se soucier en partie de ce qui se passera après sa mort, mais on ne peut raisonnablement pas se soucier uniquement de ce qui se passera après sa mort, c'est débile même si c'est intéressant car du coup on a une durée illimitée pour laquelle se soucier (mais une limitée pendant laquelle s'en soucier).
Si on s'inscrit dans l'absolu (ce qui est le but de ma démarche) on doit forcément trouver quelque chose pour supporter cette contradiction et réguler à quelle dose on se soucie d'avant sa mort, et à quelle dose on se soucie d'après sa mort. Cette chose je l'appelle l'humour !
Parce qu'il faut avoir un peu d'humour pour passer une partie de sa vie à se préoccuper de ce qui se passera après sa mort !
Je rappelle que j'ai voulu sortir toute morale du raisonnement donc "penser à ses enfants" n'est pas une raison valable pour penser à après sa mort (l'amour nécessitant qu'on soit en vie), or il en faut bien une sinon tout le monde devrait se suicider ou bien ne pas pouvoir justifier de ne pas vouloir se suicider, puisqu'il n'y aurait pas de raison (autre que morale et donc non absolue) pour le justifier.
Il nous reste donc au final : l'amour et l'humour, comme dans la trilogie de BW !
L'amour est tout ce qui nous permet de créer, l'humour est tout ce qui nous permet de nous protéger contre les créations extérieures (y compris contre le temps qui passe).
Ca ressemble un peu à "l'amour pour arme, l'humour pour bouclier" et c'est ce qui m'a frappé en arrivant de mon côté à cette conclusion que je viens de vous présenter (je ne pensais pas du tout à BW pendant ce raisonnement, je ne pensais à rien vu que je faisais juste un raisonnement purement logique).
Ce raisonnement définit selon moi l'anarchie, j'ai tenté de le faire absolu parce qu'ainsi il repousse les limites de notre tolérance, ce qui est précisément le sujet de l'anarchie.
Exemple, à propos de ma définition de l'art (attention préparez une bassine pour vomir)
Je dis que l'art est de créer une chose dans l'intention de créer le sentiment ou la sensation chez autrui.
Imaginons que je réunisse un public et que je leur diffuse une musique très, très désagréable à l'oreille : ça serait une sensation, donc la performance serait de l'art (comme je l'ai défini).
Si vous pensez que les sensations désagréables ne devraient pas faire partie de l'art, ça revient à dire qu'il existe quelque part dans l'oreille, quelque part dans l'oeil, quelque chose d'objectif qui indique si une musique est agréable à entendre, si un tableau est agréable à voir : vous créez une hiérarchie absolue des oeuvres d'art.
Je m'y refuse et donc j'accepte les sensations désagréables dans l'art.
Maintenant imaginons que j'amène une personne (volontaire et sachant ce qui l'attend) sur scène (oups, je coupe la musique désagréable aussi) et que je la cogne contre une porte, dans l'intention de créer un sentiment dans le public. C'est toujours de l'art.
Cas extrême : imaginons qu'une personne se porte volontaire pour se faire couper un bras sur scène dans le but de provoquer un sentiment au sein du public, c'est toujours de l'art.
Vous allez me dire que l'artiste ne doit pas se faire mal. Mais ça fait plus mal d'avoir des crampes à force de jouer du trombone (j'en joue) ou bien de se cogner dans une porte ? La douleur est relative et indique uniquement la présence d'un danger, danger qui menace à plus ou moins long terme...notre vie.
Le cas réellement extrême est donc bien de se faire tuer pour l'art, toutefois on peut à mon avis choisir ou pas d'inclure ce cas dans la définition de l'art sans changer le reste du raisonnement car c'est un cas très à part pour ne pas dire d'un autre niveau (la mort revient souvent dans mes réflexions comme chose absolue et c'est un peu logique).
Par ailleurs on peut noter que certains films basent leur propos sur la mort d'un personnage, ce qui prouve qu'il peut exister des oeuvres où la présence de la mort est indispensable pour créer le sentiment dans le public.
Ces exemples servent uniquement à mettre à l'épreuve notre tolérance, ce sentiment si à la mode et dont chacun se sent le plus parfait modèle, ou du moins aimerait se sentir tel.
Ces choses absolues sont ce qui permet de différencier un humain d'un animal.
Mais dès que deux humains sont ensemble ils doivent déjà commencer à faire des compromis et donc tout ce que je viens de dire tombe à l'eau, ce qui prouve aussi que dès que deux humains sont ensemble ils ont intérêt à avoir de l'humour pour se supporter, moi pour avoir perdu du temps de vie à écrire la première partie et vous pour avoir aussi perdu du temps à la lire (je m'en excuse).
Le problème est donc, dans une société (l'anarchisme étant un absolu impossible à atteindre), de pouvoir juger non pas la légitimité des idées (une idée qui prône une ouverture de la tolérance est toujours légitime) mais si l'on accepte que cette idée devienne légale.
Pour ça je me suis demandé ce qui par le passé faisait que certaines idées étaient passées alors que d'autres non.
La mort revient encore nous dire bonjour. Effectivement, quand une personne développe une nouvelle idée, elle va tenter de l'exprimer, et si elle n'est pas directement acceptée, elle va se battre pour la faire accepter.
Quelle est l'unique méthode objective de dicerner la légitimité d'une lutte ?
Je pense que c'est quand une personne est prête à mourir pour que d'autres bénéficient de son idée.
En effet, si elle n'est pas prête à mourir alors on peut toujours soupçonner qu'elle propose son idée pour en bénéficier elle-même, ce qui est d'ailleurs parfois le cas et donc ne permet pas de trancher.
J'ai parlé ici des idées positives, celles qui prônent un élargissement de la tolérance.
On peut avoir le même raisonnement sur les idées négatives, c'est à dire celles qui prônent une baisse de la tolérance.
Que dire d'une personne prête à mourir pour que son idée (négative) soit réalisée ?
On ne peut pas dire qu'elle propose son idée uniquement pour elle, vu qu'elle est prête à mourir pour que les autres en "bénéficient". Ce cas n'est donc pas forcément illégitime car cette personne peut vouloir (par un cheminement certes tortueux) nuire à des gens (car une baisse de la tolérance nuit aux gens envers qui la tolérance baisse) tout en pensant que c'est bon pour l'humanité, vu qu'elle se fiche de mourir ou pas pour cette idée.
Maintenant (et c'est un cas historique comme vous allez le voir), que dire d'une personne qui n'est pas prête à mourir pour que son idée soit réalisée ?
C'est une personne qui prétend vouloir nuire à d'autres, tout en pensant que ça n'a un sens que si ça arrive avant sa mort. Ce faisant, elle se place au centre de son idée et donc son idée est de nuire à d'autres pour des raisons qui la regarde uniquement. C'est totalement illégitime !
Mettons-nous par une expérience de pensée dans la peau de cette personne. Elle veut nuire à d'autres, mais elle a une durée limitée. Elle a une certaine vision de l'ampleur de la nuisance nécessaire pour son idée. Elle peut donc calculer, si sordide que ce soit, une sorte de nuisance à dispenser chaque jour de façon à avoir dispensé la totalité avant sa mort.
Le seul cas connu de nuisance dispensée sous une contrainte de rendement est celui de la Shoah, car les nazis s'étaient effectivement fixés des rendements à avoir dans leur procédure d'extermination du peuple Juif. C'est ce qui prouve au passage que la Shoah a un caractère absolument unique, qui est que la Shoah, de par la présence de ces rendements, inclut l'idée de l'illégitimité absolue, point qu'aucune autre agression envers autrui n'a jamais partagé.
Si on résume les différentes façons de juger une lutte :
- idée positive (élargissement de la tolérance) et une personne qui meurt pour son idée : forcément légitime, il est temps de changer la loi pour que ça devienne légal
- idée ouverte mais personne ne meurt pour l'idée : idée pas forcément légitime car les personnes la défendant peuvent la défendre uniquement pour elles
- idée fermée et la personne meurt pour l'idée : idée pas forcément illégitime car elle s'inscrit dans une vision de l'humanité et non uniquement de l'individu
- idée fermée et personne ne meurt pour l'idée : idée nécessairement illégitime, la Shoah étant l'unique cas connu à ce jour
Bien sûr il est nécessaire que la personne prête ou non à mourir soit celle qui défend l'idée, car il existe des tas de raisons pour lesquelles une personne défendra l'idée d'un autre, par exemple pour de l'argent.
Les idées dont la légitimité n'est pas discernable par la mort d'une personne défendant l'idée, n'ont une légitimité discernable qu'à l'aide d'un artifice permettant d'évaluer la légitimité d'une idée, artifice que la société doit se créer.
Actuellement on s'accorde à dire que cet artifice est la démocratie, c'est à dire qu'à défaut d'absolu (quelqu'un mort pour défendre son idée), on demande à chacun ce qu'il en pense et on rend l'idée légale ou pas.
La démocratie n'est qu'une méthode d'estimation de la légitimité des idées, mais c'est la seule et unique qui mette tous les humains sur un même pied d'égalité : au moment du vote, au moment où l'on décide de voir si "dans l'ensemble" la société accepte ou non l'idée, le poids de chacun est le même.
C'est en ce sens que la démocratie est uniquement le moins pire des systèmes.
C'est aussi en ce sens qu'il ne peut et il ne pourra jamais y avoir de débat purement raisonné sur aucun point de société (sauf cas de personne morte pour une idée positive), car un débat pour être raisonné doit s'appuyer sur une légitimité, or la légitimité n'est qu'estimable à travers le vote et donc le débat se mord la queue car ça revient à se baser sur l'opinion générale pour convaincre l'opinion individuelle.
C'est le problème de l'omniprésence des sondages à l'heure actuelle : j'ai raison, car la majorité des gens pensent comme moi.