Le suicide

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diamant
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Le suicide

Message par diamant »

Je reconnais ce n'est pas le sujet le plus joyeux qu'il soit, mais vu qu'un débat à commencer à naître sur ce sujet au bar du termite oublié, je me suis dis qu'il était mieux de le continuer dans un "vrai topic".

Pour reprendre ce qui ce disait...
Sedna a écrit :Il m'arrive parfois d'avoir honte de l'espèce humaine et d'avoir honte d'en faire partie.

Aujourd'hui j'éprouve extrémement fort ce sentiment. Je m'explique :

Un des patients de la pharmacie où je travaille s'est suicidé il y a quelques jours. C'est un membre de sa famille qui nous a raconté ce qui suit : sa fille, âgée de 8 ans, était en vacances chez la mère de ce monsieur, sa grand-mère paternelle donc. Cet homme a appelé chez sa mère avant de se suicider, il lui a dit quelques mots, a demandé à parler à sa fille et quand elle a pris le téléphone, il s'est tiré une balle dans la tête.

Quel père pourrait faire ça à son enfant ? J'ai vraiment ressenti de la colère pour cet homme. Je ne comprends pas. Vraiment comment l'être humain a-t-il pu développer un esprit aussi tordu et aussi fou. Comment cet homme n'a-t-il pas pu imaginer une seule seconde qu'il allait traumatisé sa fille pour le restant de sa vie ?

Non vraiment je suis remplie de honte et de colère.
diamant a écrit :C'est une situation dramatique. Et je ne tiens absolument pas à défendre ce qu'il a fait. Mais je ne pense pas qu'il faille avoir de la haine et de la colère pour ce genre de comportement. De l'incompréhension, de la peine, de la pitié même oui. Mais je ne pense pas qu'un acte de désespoir, de folie, d'inconscience, mérite de la haine et de la colère.
Après je suis d'accord, c'est terrible pour cette enfant, je suis d'accord il aurait pu faire ça autrement, voire ne pas le faire hein, et forcément qu'elle va le subir toute sa vie...
cillbq a écrit :Tout d'abord, Sedna, je ne pense pas avoir eu le plaisir de te souhaiter la bienvenue, je te la souhaite donc, j'espére que tu te plairas ici... unbe petite remarque, j'aurais plus vu ton post dans la rubrique "j'ai envie de dire" ( JEDD pour les intimes), que dans le bar des termites oubliées (BTO pour ces mêmes intimes...)

Encore une fois, Diamant, tes paroles sont trés sages (au passage je te fais des grosses :kiss: car tu le vaux bien), et je partage ton avis...
Je comprends qu'on soit révolté devant un tel acte, déjà le suicide en lui même est un acte de désespoir que je déplore, il est dommage que tant de personnes se suicident, pour la plupart, je pense par manque d'écoute de leur proche ( un ami m'a raconté le suicide du fils d'une de ses collègue, un jeune de 22 ans, qui a détourné le tuyau d'aspirateur de sa voiture, il a branché le tuyau d'aspirateur, l'a fait entrer dans la voiture par une vitre, et a colmaté l'ouverture restante de la vitre...)
J'arrive à peu prés à comprendre le suicide dans certains cas, par exemple, la personne, qui en peu de temps perd sa femme et ses enfants, son travail, et qui n'a pas d'amis pour le soutenir, mais d'un autre côté, il y a tant de SDF en France, qui survivent, sans pour autant passer à l'acte...
L'acte de cet homme est horrible, même si pour une raison X ou Y, il en voulait à sa fille, ce n'est pas une raison pour lui faire subir un tel choc, mais de là à éprouver de la haine ou de la colére contre l'humanité... c'est oublier un peu trop vite les milliers voir les millions de personnes qui, chaque jour, œuvrent pour le bienfait de leurs semblables, et souvent sans vouloir gloire ou reconnaissance en échange...
Si je peux me permettre un conseil (en sachant que les conseilleurs ne sont pas les payeurs), ce que tu pourrais faire, plutôt que d'avoir de la haine ou de la colére, contre l'humanité (parce que si je suis ton raisonnement, au vu des époux Fourniret ou des nazis qui ont mis en place les chambres à gaz, l'humanité est pourrie jusqu'à la moelle, et il n'y a plus d'espoir d'amélioration...), c'est, dans la mesure du possible, essayer d'approcher cette fille de 8 ans, et de lui apporter le soutien moral dont elle aura besoin... Je sais que ce que je dit est presque utopique, entre la timidité qui peut t'empêcher d'agir, ou la famille qui ne voudra peut être pas qu'une personne étrangére l'approche, mais, à mon avis, il est préférable de soigner les vivants, plutôt que de se lamenter sur les actes des disparus...
Tsukiyojin a écrit :
J'arrive à peu prés à comprendre le suicide dans certains cas, par exemple, la personne, qui en peu de temps perd sa femme et ses enfants, son travail, et qui n'a pas d'amis pour le soutenir, mais d'un autre côté, il y a tant de SDF en France, qui survivent, sans pour autant passer à l'acte...
Sauf que le ressenti de chacun face au désespoir est unique en soi, donc mettre en comparaison avec des SDF me paraît déplacé. Pareil pour les "ultra-relativistes" qui n'ont de cesse de faire des comparaisons avec les enfants du tiers-monde pour minimiser tous les soucis d'ailleurs. Ce père de famille avait ses raisons de faire ça, mais inutile de haïr, son entourage doit peut-être déjà s'en charger...
Haïr, c'est valable quand on comprend une situation dans son ensemble. Sinon, ce n'est qu'un poison.
cillbq a écrit :D'accord avec toi, Tsukiyojin, le ressenti de chacun face au désespoir est unique, et on ne peut pas dire "vu que untel est plus malheureux, cette personne n'est pas à plaindre", je n'ai jamais voulu dire, d'ailleur que cet homme n'avait aucune bonne raison de se suicider vu qu'il y a des millions de SDF en France, je ne connais pas les raisons de son suicide, je "condamne" le suicide car c'est une solution ultime, mais je ne peux en aucun cas affirmer qu'à la place de cet homme je ne me serais pas suicider, par contre le style suicide en direct, ce n'est pas trop dans mon caractére, pourquoi ne pas convoquer la presse pendant qu'on y est ?
Concernant ta vision du "droit à la haine", s'il faut attendre de connaître un probléme à fond pour avoir le droit d' haïr, ce droit est très peu légitime... Par exemple, un Palestien et un Israëlien ne pourront pas se haïr l'un, l'autre car ils ne connaissent qu une partie du problème, il n'ont qu'une vision limitée des choses, je suis d'accord avec ta définition du droit à la haine, mais je te laisse l'honneur d'aller l'expliquer au Palestinien ou à l' Israélien surtout s'ils sont extrémistes....

Mais évidemment vous pouvez vous exprimer plus largement sur le sujet, sans forcément reprendre ce qui s'est déjà dis :wink:
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Tsuki
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Message par Tsuki »

C'est gai, c'est gai !

Je voudrais apporter une petite base théorique à partir des études d'Emile Durkheim sur le suicide, dans son ouvrage éponyme (et parce qu'il faut bien que mes études de sociologie me permettent de briller en société...ou pas).

Durkheim distinguait 4 formes de suicide :
Le suicide "égoïste"
Dans des sociétés où l'individualisation a atteint un certain seuil, l'individu peut ne plus savoir quel est son lien avec la société (le moi social). Ces sociétés sont donc trop déstructurées pour fournir une raison valable à l'individu d'exister dans le groupe, d'où solitude étouffante.

Les suicides d'adolescents solitaires dans les sociétés occidentales en sont le meilleur exemple.
A noter que des institutions comme la famille ou la religion sont censées prévenir ces suicides.

Le suicide "altruiste" :

A l'inverse du suicide égoïste, ce type de suicide se produit dans des sociétés holistes, ou l'individualisation n'a que très peu (voire pas du tout) sa place, où l'intégration de l'individu à la société est telle qu'elle en vient à nier le caractère unique de ses membres. De fait, les individus qui composent cette société n'existent pas en dehors de cette dite société.

L'exemple du Seppuku (ou Hara-kiri) chez les samuraï est assez parlant, ou encore les cas de suicides notés chez de jeunes militaires retraités, qui ne conçoivent pas une vie en dehors de l'armée (donc en dehors de leur lieu d'appartenance).

Le suicide "anomique" :

un type de suicide assez particulier, qui survient lorsque l'individu n'arrive pas à s'adapter à des grands changements au sein de la société. Par exemple, lorsqu'une société change de régime politique ou économique (que ce soit pour le meilleur ou pour le pire), ce type de suicide peut survenir car les habitudes qui formaient le moi de l'individu se brisent.

Le suicide "fataliste"

Plus simple, l'individu voit son avenir comme immuable, fondu dans le marbre, et ne voit comme sortie que la mort, mort qu'il se donnera lui-même pour avoir le sentiment d'avoir repris sa vie en main une dernière fois.

Ces études ont été affinées par la suite par Bourdieu et ses disciples par exemple.

Bien que les biologistes se posent sans cesse la question de la détermination génétique, le suicide est avant tout un fait social.
Erratique
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Message par Erratique »

Je me souviens de l'époque où j'avais étudié Durkheim... J'avais trouvé ça assez amusant dans le fond, car au final on se retrouve avec : "l'individu peut se suicider dans une société qui ne l'intègre pas, qui l'intégère trop, qui ne l'intègre plus, et puis quand de toute façon sa vie est telle qu'il va se suicider"... J'imagine qu'il y a un peu plus d'explications et de conséquences à cette séparation, mais dans sur le coup, je n'en ai pas trop vu l'intérêt. ^^"

D'ailleurs, comme pour toute chose touchant de si près à l'espèce humaine, il y a généralement autant d'explications que d'individus...
Les sociétés antiques acceptaient beaucoup mieux le suicide que nous. Sans doute était-il moins tabou, et donc mieux compris. En tout cas, je ne jetterai pas la pierre à quelqu'un qui décide de se suicider : c'est sa vie après tout. Il a bien le droit d'en disposer (si possible sans en bazarder quelques autres en passant, comme en se faisant sauter au gaz, détruisant tout l'immeuble avec, ou en fonçant sur l'autoroute jusqu'à percuter des gens qui voulaient, eux, bien rester vivants).
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eragon06
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Message par eragon06 »

Sujet interressant, grave fait de société, en France c'est un fléau, deuxième cause de mortalité chez les jeunes, et encore, beaucoup d'accident de la route ou domestique sont en fait des suicides.
160 000 tentatives, et encore beaucoup pensent qu c'est sous estimé
Il faudra que je lise le livre de Durkheim
Par contre je lis une idée reçu Erratique, dangereuses même, le suicide est rarement un choix, c'est au contraire une absence de choix, ou bien c'est pris dans un état psychologique inhabituel, mais c'est pas un choix, on y'est conduit lorsque la douleur et la souffrance et trop forte, lorsque les problèmes nous submergent.
Celui qui pense au suicide se sent dans une impasse et c'est de la non assistance à personne en danger.
De même que personne ne souhaite réelement mourir, juste arrêter de souffir, arrêter la douleur, ou bien parfois appelé à l'aide.
Ensuite ce n'est pas lache ou courageux, non c'est juste une libération de quelque chose.
De même que 8 personnes sur 10 en parlent avant de le faire, ou bien que parler du suicide à un suicidaire l'incitera, au contraire ça lui ouvre une porte, ou bien ce n'est pas egoiste non plus, et en aucuns cas quelqu'un à à relativiser ou à comparer, une souffrance peut être plus ou moins facilement supportable pour quelqu'un.
C'est vraiment chiant maintenant ces jugement de valeur et ce relativisme à la con, c'est difficile de comparer les gens.
De même que toutes TS est à prendre au sèrieux.
Le suicide résulte aussi souvent d'un long cheminement, mais il y'a parfois des impulsifs aussi.
Après la France est un pays ayant un fort taux de suicide, elle est en retard sur ce point, que ce soit au point de vue ligne d'écoute, contrairement aux RU, ou bien professionel de santé ou structure autres que l'HP, qui est loin d'être efficace, vu le nombe de récidive à la sortie et même le nombre de TS dedans, je vous retrouverais les chiffres, oui je suis plus dans les stats ^^
je vous conseil ça comme lien http://www.barbery.net/psy/suicide/lisezceci.htm
http://www.maieusthesie.com/nouveautes/ ... uicide.htm
http://www.infosuicide.org/
http://www.psychomedia.qc.ca/dart7.htm
De tous ceux qui n’ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui se taisent.
L'Amour, c'est comme la grippe, on l'attrape dans la rue, on s'en soigne au lit.
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Certains hommes aiment tellement leur femme que, pour ne pas l'user ils se servent de celle des autres.
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Message par Erratique »

(TS : Tentative de suicide, pour ceux qui ne sont pas initiés à ce genre de choses ;))

On ne se suicide jamais sans y penser : c'est un choix. Un choix fait pour de "mauvaises raisons", le choix de vouloir arrêter de souffrir, ... Mais ça reste un choix.
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eragon06
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Message par eragon06 »

Oui c'est souvent pour de mauvaises raisons, et dans un état pas objectif du tout, et dans un état de déprime et de désespoir, enfin c'est pas à un choix comme on choisirai ce qu'on va manger, enfin un choix à tête froide. Il y'a assez souvent une pathologie mentale qui se cache derrière, dépression le plus souvent mais aussi psychose mais pas toujours.
C'est assez long comme processus,
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Message par Erratique »

La dépression n'est pas toujours une "pathologie mentale". Un déséquilibre hormonal est une pathologie qui se soigne avec des médicaments. Avoir perdu sa femme et son fils, avoir été violé à 4 ans, ou avoir fui un pays en guerre, ça n'a rien d'un déséquilibre hormonal (je pourrais prendre d'autres exemples, plus "anodins" qui peuvent également donner des pulsions suicidaires, mais je vais éviter de rentrer dans des cas trop "personnels").
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Message par cillbq »

Effectivement, c'est un sujet bien vaste et pas vraiment gai... Je suis entièrement d'accord qu'on ne peux pas juger une personne qui se suicide, car on comprends rarement son geste, car les jugements faits, le sont souvent à froid, sans connaître les véritables raisons de ce geste, il y a souvent beaucoup de "peut être qu'il a fait ça pour telle raison", quand on parle d'une personne qui s'est suicidée... En fait débattre du suicide, c'est un peu débattre sur le fait de fumer ou non (en plus les 2 nuisent à la santé), c'est un choix personnel... Concernant les études de Durkeim, je pense que les suicides égoïstes ou altruistes tels qu'il les définit sont assez peu commun, en France tout au moins... J'ai la nette impression, enfin, c'est peut être un mauvais à priori, que lire ce genre d'étude sociologique, si on n'est pas à fond dans le sujet, ce doit être relativement barbant...
Si je peux vous recommander un livre sur ce sujet, avec une bonne dose d'humour (pas toujours noir, d'ailleurs...), c'est Le magasin des suicides de Jean Teullé.
De même, sur ce sujet, j'avais repéré un livre qui ne s'interesse pas aux raisons des suicides, ils y en a des milliers, même si on peux plus ou moins les regrouper ( mais de là, à dire qu'il n'y en a que 4 principales, c'est une simplification de sociologue, à mon avis...), mais sur les manières de le faire, c'est Suicides : histoire, techniques et bizarreries de la mort volontaire . de Martin Monestier (cet homme a sorti d'autres livres sur des sujets aussi divers que les seins, les poils, les excréments, les mollards, les faits divers, les enfants assassins, les animaux soldats, les éxécutions, les mouches...), seul petit reproches de ses livres, ils sont souvent relativement chers ( aux allentours de 30 euros, celui sur l'histoire des excréments se vendant près de 100 euros d'occasion...)
Ni juger, ni haïr, mais comprendre.

http://cillbq.miniville.fr, augmente la population de ma mini ville.
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Message par Tsuki »

Concernant les études de Durkeim, je pense que les suicides égoïstes ou altruistes tels qu'il les définit sont assez peu commun, en France tout au moins...
Détrompe-toi : dans les sociétés industrialisées, les suicides égoïstes, avec les fatalistes, sont très souvent présents. Le fait est que plus une société s'agrandit démographiquement, plus il est difficile de garder une cohésion sociale ; de fait, les individus ont bien plus de chances de perdre de vue la raison pour laquelle on vit en société.
Enfin, si je m'en réferre aux études durkheimiennes bien sur.
Et j'imagine que ça doit être barbant si on est pas à fond dans la socio/anthropologie.
Eve Tanelorn

Message par Eve Tanelorn »

J'ai une petite question qui ne s'adresse qu'aux scientifiques, car j'ai entendu pas mal d'affabulations, et j'aimerais savoir s'il existe des idées communément admises, à défaut de certitudes.

Quant aux dérèglements hormonaux, est-ce juste de déclarer qu'un "problème", une tristesse, un choc, peuvent avoir une influence sur les hormones ? Cette sécrétion "anormale" peut-elle à son tour conditionner le corps, qui va tourner à vide, produisant des hormones "négatives" même s'il n'y a plus de raison extérieure ?.. (ça doit sembler confus, mettez ça sur le compte de l'heure)

De même, j'ai cru comprendre que certains comportements peuvent encourager le corps à produire de la dopamine ou des endorphines, ce qui peut induire un "cercle vertueux", sur l'exemple du "je vais bien donc je souris - je souris donc mon corps sécrète de la dopamine, donc je vais bien".
Dès lors, je défendrai des solutions plutôt comportementales que médicamenteuses, dans un premier cas, l'approche psychiatrique étant difficile à refuser à des cas extrêmes.


Tout cela parce que je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de suicide sans dépression, et que si c'est un critère qui n'intéressait pas (à ma mémoire) Durkheim, il fait aujourd'hui la une de tous les magazine féminin (sauf avant l'été, comme vous pouvez le constater, les régimes reprenant le dessus).

Et puisque je préfère parler littérature qu'exposer ma vie, je conseille la lecture de Vous descendez ? de Nick Hornby, qui analyse le destin de quatre personnes qui, pour des raisons différentes, se retrouvent en haut d'un immeuble dans le but de se suicider. Les fans de Durkheim pourront lire et me dire à quel catégorie se rattache chacun des personnages.
Tsuki
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Message par Tsuki »

et que si c'est un critère qui n'intéressait pas (à ma mémoire) Durkheim
En effet, Durkheim disait que "le social ne s'explique que par le social", donc il n'avait que faire de la psychologie (je ne sais même pas si elle existait à son époque). Le problème est que Durkheim est un des pères fondateurs de la sociologie, et a donc inspiré bon nombre de ses descendants (je précise : je n'aime pas les théories de Durkheim), donc il est maintenant assez ardu de montrer que le suicide peut aussi être un fait génétique ou hormonal, bien que les mentalités en sciences sociales aient changé depuis quelques années.

Un petit edit pour parler du corps : en effet, on constate statistiquement que les pays plus exposés au soleil, tout du moins à la lumière sont beaucoup moins sujets au suicide que les pays scandinaves par exemple. J'avais entendu que la lumière du soleil pouvait jouer un rôle d'"antidépresseur", mais je n'ai jamais su comment ça fonctionnait.

Mais bien sur, une approche pluri-disciplinaire est nécessaire pour bien cerner le suicide dans son ensemble.
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Message par eragon06 »

Un petit edit pour parler du corps : en effet, on constate statistiquement que les pays plus exposés au soleil, tout du moins à la lumière sont beaucoup moins sujets au suicide que les pays scandinaves par exemple. J'avais entendu que la lumière du soleil pouvait jouer un rôle d'"antidépresseur", mais je n'ai jamais su comment ça fonctionnait.
En effet ce sont principalement les pays de l'est, Russie, Ukraine, Biélorussie, ainsi que les pays baltes qui sont très touchés par le suicide, les pays scandinaves le sont moins que la France par contre, le Japon est aussi très touché par cela mais plus pour des causes socio-économiques.
On remarque aussi que ce sont les pays le moins marqué par les religions monothéiste qui sont le plus touché, le suicide étant considéré comme un péché.
Pour la lumière existe la photothérapie, la lumière agissant je crois sur nos hormones, mais bon c'est surtout efficace lors des dépressions saisonnières,
Je te renvois à ce lien tsuki expliquant comment ça marche :wink:
http://www.passeportsante.net/fr/Therap ... xtor=EPR-2
ça agirait ainsi sur notre horloge interne, déréglé par beaucoup d'heure de nuit dans les pays du nord.
Quant aux dérèglements hormonaux, est-ce juste de déclarer qu'un "problème", une tristesse, un choc, peuvent avoir une influence sur les hormones ? Cette sécrétion "anormale" peut-elle à son tour conditionner le corps, qui va tourner à vide, produisant des hormones "négatives" même s'il n'y a plus de raison extérieure ?.. (ça doit sembler confus, mettez ça sur le compte de l'heure)
Oui bien sûr que c'est juste, ça engendre beaucoup de stress, d'angoisse, de tristesse, donc ça agit sur le cerveau par ces émotions et ces chocs psychologique, son fonctionnement est perturbé, notamment au niveau des sécrétions de la dopamine, de sérotonine etc, et perturbent leur bonne transmissions, pour beaucoup de maladie mentale le passé et l'histoire du patient joue beaucoup.
Il est évident aussi que la dépression modifie l'image des choses et du monde.
Il y'a pas d'hormones négatives, simplement un fonctionnement perturbé, mais qui se rétablit dans la plupart des cas pour la dépression.
De même, j'ai cru comprendre que certains comportements peuvent encourager le corps à produire de la dopamine ou des endorphines, ce qui peut induire un "cercle vertueux", sur l'exemple du "je vais bien donc je souris - je souris donc mon corps sécrète de la dopamine, donc je vais bien".
Dès lors, je défendrai des solutions plutôt comportementales que médicamenteuses, dans un premier cas, l'approche psychiatrique étant difficile à refuser à des cas extrêmes.
Et bien parmi ces comportement tu as le sport, si tu es capable d'en faire hein, la dépression fatiguant beaucoup, sortir et te mettre au soleil, avoir une bonne alimentation, te reposer et dormir 8 à 9 heure en période de dépressions, éviter l'alcool et les drogues, prendre des repas à heures régulières, essayer de rire un peu, regarde des DVD d'humoristes ou des films comique ou lit des blagues, les techniques de relaxations peuvent être efficace aussi.
Il est vrai que de plus en plus de psychiatres commencent par une approche psychothérapique et prescrivent des antidépresseurs pour des dépressions plus graves.
Oui 9 suicidés sur 10 avaient des troubles, que ce soit dépressions ou psychose principalement. En aucuns cas le suicide est héréditaire, il y'a pas de gène du suicide, c'est dû à des troubles, dû eux même souvent à une histoire compliqué, un lourd passé etc...
Modifié en dernier par eragon06 le lun. mai 05, 2008 9:19 pm, modifié 1 fois.
De tous ceux qui n’ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui se taisent.
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Message par Tsuki »

En aucuns cas le suicide est héréditaire, il y'a pas de gène du suicide, c'est dû à des troubles, dû eux même souvent à une histoire compliqué, un lourd passé etc...
La question de la génétique dans le suicide revient systématiquement. L'hérédité ne se situe pas forcément dans les gènes, les études travaillent en fait sur la question de l'hérédité sociale et familiale du suicide. Par exemple, si il existe des antécédents suicidaires dans ta famille, est-ce que ça influencera de quelque façon le comportement des descendants ?
Il n'est, je crois, pas question de parler de "gène de suicide" (trop casse-gueule), mais de l'hérédité comportementale du suicide.
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Message par eragon06 »

Alors dans ce cas oui en effet il y'a hérédité, excuse moi tsuki, je croyais que tu parlais génétique, mais au niveau comportementale en effet ça joue pas mal, déjà ça fit un exemple, une sorte de modèle, le suicidaire dira qu'il à été courageux, ça fait un traumatisme déjà aussi, ça influe indirectement beaucoup les proches et directement, leur comportement en est modifié.
Oui il y'a bien une hérédité culturelle et sociale.
Par contre la génétique joue assez pour les suicidaires atteint de maladie mentale tels que schizophrénie ou maniacodépression.
Modifié en dernier par eragon06 le lun. mai 05, 2008 9:20 pm, modifié 1 fois.
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Message par Erratique »

Bon, je donne mon avis rapidement (manque de temps pour développer, malheureusement, mais je reviendrai probablement sur ce sujet), mais je trouve que vous abordez ça de manière bien clinique.

C'est un petit peu comme si sur le sujet sur l'amour, vous compariez l'amour dans la Rome antique avec l'amour selon Freud... Oui, c'est bien joli, c'est intéressant, mais c'est mettre beaucoup de distance entre nous et le sujet, vous ne croyez pas ?

Le suicide est une expérience sensible, profondément humaine, irrationnelle. Appliquer une froide analyse plus ou moins scientifique dessus, ce n'est pas parler du suicide, amha.

On a tous, dans notre entourage plus ou moins proche, des suicidés, ou au moins des suicidaires. Ne faudrait-il pas commencer par là ? Aborder les choses d'avantage avec le ressenti qu'avec des théories ?
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Message par Tsuki »

C'est surtout qu'on essaie de bien cadrer le sujet, afin que ça parte pas en live trop facilement. Après tout, dans n'importe quel sujet, et à fortiori dans des sujets aussi graves, c'est important de savoir précisément de quoi l'on parle.
Et puis, le suicide, si c'est une expérience sensible, qui vire à l'irrationnel, tire également dans le rationnel le plus strict...en fait, c'est cette liaison rationnel-irrationnel qui rend le suicide si intéressant en termes de compréhension, et si difficile à appréhender.
Je préfère bien cadrer le sujet par la théorie, et ensuite parler des expériences personnelles, afin qu'il n'y ait pas de déductions foireuses.

Bon, le truc c'est que je n'ai aucune personne suicidée/suicidaire dans mon entourage, et que parler de moi sur un forum sur ce sujet me gène beaucoup... :cool:
Eve Tanelorn

Message par Eve Tanelorn »

Personnellement, je ne suis qu'à moitié d'accord avec Erratique. En effet, je connais des personnes plus ou moins suicidaires, ou du moins "à risque", dans mon entourage (hum). Très souvent, c'était lié à un mal de vivre plus vaste, proche de la "dépression" clinique. Dans quelques cas, dont une "tentative" aboutie, ça allait plus loin. Mais personnellement, l'approche clinique s'inscrit dans une démarche de recherche des causes, et donc des moyens d'éviter.
Rester trop dans l'humain me fait craindre des dérives du genre "s'il avait été plus entouré/aimé/soutenu/valorisé, il n'aurait pas fait ça". A la limite, je dirais plutôt que l'histoire personnelle amène des troubles qui peuvent être destructifs (mutilation, anorexie, dépression), qui peuvent mener à la mort. Ceci expliquerait aussi pourquoi on ne peut pas "quantifier", et donc comparer, les douleurs de chacun : l'important n'est pas tant le passé que la façon dont il est vécu, à mon humble avis. Et cette façon de ressentir les choses est personnelle, sans doute influencée aussi par les hormones et neurotransmetteurs.
(excusez d'avance mes erreurs ou approximations scientifiques...)
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