[Galerie] Recherche d'inspiration et de conseil

103e s'est émerveillée du côté artistique de l'Homme. Qu'en est-il du vôtre ? Faites partager vos oeuvres, écrites, visuelles ou auditives. <br /><font color="red">/!\Attention !/!\</font> Veillez à ne poster que vos propres créations. Lire le topic sur les droits d'auteur avant tout.

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garance
Oeuf éclos
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[Galerie] Recherche d'inspiration et de conseil

Message par garance »

Comme je l'ai dis à la va vite dans mon post de presentation des jeunes fourmis, j'ai la prétention d'essayer d'écrire un roman.
pour la bonne raison que je me sens bien un crayon dans la main et que j'ai l'impression de pouvoir créer un monde une histoire et de la faire partager, pourtant je manque de méthode....
Alors j'aimerais avoir vos avis, vos conseils, vos méthodes pour pouvoir aboutir à quelque chose et peut-être un jour pouvoir présenter une oeuvre à un éditeur.

Donc en attendant vos critiques, voici le début du texte:

Ysha.


- - - 1 : Un cri dans la nuit - - -.


Il était une fois un jeune couple qui vivait aux abords d'une forêt, il possédait quelques champs dont le père s'occupait avec ferveur.

Le temps passait, et l'homme se fatiguait seul à la tâche, alors lui et sa femme désiraient plus que tout avoir un enfant, le père désirant un fils qui pourrait rapidement l'aider aux champs.
Malgré leur réel désir, il ne leur fut accordé pas cette chance, l'homme commença à devenir violent, accusant son épouse d'être infertile et de ne pas avoir la faveur des Dieux pour se voir accordé un enfant. Et il la battait sans cesse, chaque soir, il buvait, lui assenait quelques coups sans douceur et sombrait sous l'effet des vapeurs d'alcool jusqu'au lendemain.

La vie dans la maison était rythmée par le bruit des coups et les cris de la femme implorant son époux. Dans la forêt les animaux participaient contre leur grès à cette terrible histoire, car les cris déchirants de la jeune femme se répercutaient dans les sous bois, et chaque créature pouvait sentir sa peur et sa douleur.

A la lisière le soir, deux yeux verts luisaient dans le noir, la créature attendait le bon moment pour approcher de la maison. Patiemment et sans ciller, il écoutait, les cris, les bruits de coups, les meubles renversés.
Au fond de lui il savait que le moment approchait.


Ce soir là, la lune était pleine et la nuit sans nuage, il attendait comme chaque fois à la lisière, les rayons de lune se reflétant sur son pelage sombre.
L'homme commença à crier, c'était son heure, il venait de finir sa troisième bouteille et s'apprêtait à aller frapper son épouse. Cette nuit là, il y avait quelque chose de différent, la femme ne cria pas tout de suite, mais la porte de la petite maison forestière grinça, un bruit de course s'en suivis, elle fuyait dans l'ombre.

Titubant l'homme se présenta lui aussi à la porte, enfin, le moment arrivait, il criait encore plus fort, maudissant son épouse. Un pas, un autre, le moment arrivait pour la créature tapie dans l'ombre. Il avait enfin passé la porte, cela lui coûterait la vie.

Silencieusement, la bête quitta les fourrés et commença son approche, il avait repéré sa proie, il ne la lâcherait pas. L'homme lui ignorait le danger, trop saoul et trop en colère pour se méfier, il continua de tituber et s'éloigna du rayon de lumière laissé par l'encadrement de la porte.

Désormais il était suffisamment loin de la porte pour que le plan puisse fonctionner. Sans un bruit, la créature se glissa entre l'homme et la porte. Dans la lumière il était enfin révélé, une bête puissante comme il en est peu, bien plus grande qu'un loup normal, et plus impressionnante, son pelage entièrement noir semblait absorber la lumière. Levant sa gueule vers la lune, son hurlement déchira la nuit.

Immédiatement l'homme sembla dégrisé, il se retourna et l'horreur se lisait dans son regard. Impuissant, il faisait face au loup, et tout ce qui aurait pu le sauver était à l'intérieur, et donc... derrière la bête.
Le loup fixa l'homme de ses yeux émeraude, on aurait pu croire qu'il souriait alors qu'il s'apprêtait à bondir sur sa proie.

En un instant tout fut terminé, un seul cri avait pu franchir ses lèvres avant que sa gorge ne soit arrachée. Le loup était désormais couvert du sang de sa proie qu'il déchiquetait avec ardeur. En quelques instants il ne resta plus qu'un amas de chairs sanglantes. Ce n'était pas la faim qui l'avait poussé à sortir et à attaquer, car il ne fit rien de plus que déchiqueter le corps, mais n'en mangea pas, autre chose l'avait poussé à accomplir cet acte sauvage.

Une fois sa besogne accomplie, le loup commença à renifler, cherchant l'odeur de la femme qui s'était enfuie. Dès qu'il trouva sa piste, il couru, sachant qu'elle non plus ne pourrait lui échapper.
Cette fois, il n'annonça pas son approche par un cri, il resta discret et invisible. Quand il la trouva, elle était blottie sur elle même tétanisée, elle aussi avait entendu le hurlement du loup, et même si elle craignait son époux, elle n'avait pas souhaité sa mort.
Sans prévenir, le loup approcha et lui assena un violent coup de tête qui l'assomma. Sa taille hors du commun lui permit de s'enfuir dans la nuit en la portant sur son dos.


Des heures plus tard, elle reprit enfin conscience, grelottante de froid elle regarda autour d'elle sans comprendre. Elle se trouvait dans une grotte humide et en face d'elle, un homme aux yeux vert émeraude la regardait.


--- 2 : L'homme sauvage. - - -

L'homme était habillé d'une armure de cuir grossièrement travaillée, sur laquelle il restait par endroit des touffes de poil de l'animal qui avait vécu avant. Son visage buriné était mal rasé, il semblait solitaire et sauvage, et pourtant dans son regard se lisait un esprit brillant et sage.

D'une voix calme et rassurante il expliqua à la jeune femme ce qu'il s'était passé la nuit d'avant, que son mari était mort et que désormais elle ne recevrait plus de coups, il lui raconta aussi comment il avait fait fuir la bête et avait pu la sauver d'une mort certainement atroce.

Après un premier instant sous le choc, la jeune femme sécha ses larmes et se rassura elle même en se disant que son époux avait été un homme mauvais, et qu'il avait eut le sort qu'il méritait. Elle était en vie, encore jeune et belle, elle se savait désirable, et son avenir ne lui semblait pas si sombre.
L'homme qui se tenait devant elle semblait fort et courageux, sa voix comme un baume apaisant sur son esprit, ses muscles saillants sous sa peau teintée par les rayons du soleil. Malgré la crasse qui le recouvrait et son visage partiellement dissimulé derrière sa barbe, elle voyait en lui une beauté sauvage qui ne lui fit pas regretter la mort de son mari.

Il se nommait Piert, et cela faisait bien des années déjà qu'il s'était retiré du monde des hommes, bien plus sauvage et barbare à ses goûts, pour retourner vivre dans la nature, auprès des animaux qui eux expriment des choses justes. Il s'était installé dans cette grotte, l'aménageant avec le strict minimum, ne vivant que de chasses, de cueillettes, et de l'eau fraîche du torrent qui coulait non loin.
Ainsi il était heureux, il n'avait plus à supporter la bêtise des hommes, les animaux luttent parfois entre eux, mais pour des raisons valables, un territoire, la faim, la famille, alors que les hommes, bien trop corrompus par leurs possessions et leur propre ego se frappent et se tuent pour un plaisir malsain.
Du fond de sa retraite forestière il avait partagé comme tout les êtres de la forêt, le bruit des coups et les pleurs de la jeune femme, ainsi ce soir là, lui aussi se tenait dans les environs de la chaumière, il l'avait vu s'enfuir, et il avait assisté à l'attaque du loup. Alors lui qui avais fuit les hommes pendant si longtemps, il s'interposa entre la femme et le loup, et la sauva, choisissant pour une fois de combattre pour l'humaine plutôt que pour la bête, son innocence et son malheur ne pouvait se terminer dans la gueule d'un animal affamé.


La paysanne fut très touchée par l'histoire de Piert, derrière ses apparences de brute sauvage, il se révéla posséder un coeur d'or, généreux et bon. Alors elle se laissa aller à son rêve, pour le reste du monde, elle n'était plus, dévorée sans aucun doute comme son mari, elle pouvait donc continuer une vie sauvage et passionnée en compagnie de cet homme si particulier.

Le temps passa, et tout semblait se dérouler pour le mieux, elle ne se posait même pas la question de comment élever un enfant dans ces conditions, sachant qu'elle ne pourrait en avoir. Et pourtant.... un jour elle du l'admettre, des semaines qu'elle n'avait pas perdu de sang, ces vertiges et ces nausées, ce petit ventre qui s'arrondit discrètement. Tout ces coups et cette violence que son mari lui avait donné, alors qu'il ne s'agissait que de sa faute à lui, sa semence avait été maudite par les Dieux, et non son ventre, car elle du bien l'admettre, elle attendait un enfant de Piert.

Après avoir hésité plusieurs jours à lui avouer, elle du se résigner quand il lui posa la question franchement, il n'était pas stupide et avait bien compris ce qu'elle essayait de lui cacher. Elle avait craint sa réaction, car elle même ne se voyait pas mettre un enfant au monde dans la forêt, il aurait besoin d'attention de chaleur, qu'elle ne pourrait pas lui prodiguer au fond de leur grotte. Pourtant Piert fut le plus heureux des hommes, il la prit dans ses bras et la fit tournoyer, riant aux éclats. On ne peut simuler une telle joie, tout dans son visage transpirait la témoignait, et ses yeux verts semblaient plus brillants que jamais alors que les larmes lui montait aux yeux.


Les saisons et les mois passèrent, Piert était de plus en plus prévenant et attentionné, ne la laissant pas faire le moindre geste dangereux ou fatiguant. Il passait des heures à la fixer, un sourire béa sur le visage, fixant ce petit ventre tout rond qui habitait son enfant, non plus qu'il ne pouvait prendre sa compagne dans ses bras sans que ses mains ne s'attarde pour sentir l'enfant bouger.
Quand le moment approcha, elle le supplia de la conduire en ville, elle avait peur, tellement peur de mettre cet enfant au monde au milieu de nulle part, elle lui dit avoir perdu du sang déjà, et qu'elle s'inquiétait pour la santé de l'enfant. Mais rien n'y faisait, il avait décidé qu'il n'irait pas en ville, qu'il ne fréquenterait pas les hommes, alors il s'y refusa. En contrepartie, il redoubla d'effort et de prévenance, ne la laissant même pas se lever, lui apportant de la nourriture riche qui lui donnerait des forces pour mettre leur enfant au monde.

Et puis un matin, les douleurs commencèrent, et la forêt se réveilla aux cris d'une mère prête à donner la vie. La violence de cet événement transfigurait le visage de la jeune femme, ses joues étaient rouges, ses yeux pleins de larmes, et une réelle douleur se lisait sur ses traits. Comme seule une mère peut le ressentir, elle savait alors que l'accouchement ne se passerait pas bien, et que les instants qui suivraient seraient dramatique. Elle leva ses yeux pleins de larmes vers son compagnon, mais ne pu rien lui dire, la douleur lui faisant crisper la mâchoire. Elle sentait sa vie basculer, les dieux la punissaient, elle donnerait la vie, mais perdrait la sienne en échange. Une vie contre une vie.
Piert la fixa un moment, et il lu dans ses yeux la détermination nouvelle qui était en train de naître en elle, alors lentement il acquiesça, déposa un baiser sur son front, et quand il releva la tête, son visage n'était plus le même. Son nez s'était allongé, ses lèvres s'était coupée en leur milieu, et les poils... une fourrure commença à se développer sur son visage entier, et alors qu'il était en train de caresser une dernière fois la joue de sa bien aimée, sa main se changea en une patte griffue.
Et en quelques instants, ce ne fut plus Piert, mais un loup à la fourrure aussi sombre que la nuit et aux yeux vert émeraude qui la regardait.

Sans un dernier regard, il plongea la gueule vers le ventre de la jeune femme, lui déchira la peau et la chair, et délivra l'enfant au milieu des entrailles de la mère agonisante.

- - - 3 : Une vie pour une vie. - - -

Il avait aimé comme un amant, Piert aimerait maintenant comme un père. Délicatement il récupéra le bébé dans le ventre de sa mère, et le porta dans sa gueule jusqu’à une couverture.
Puis toujours sous sa forme de loup il s’approcha de la mère mourante, il savait qu’il lui avait menti, pourtant, il voulait lui donner une dernière marque d’affection, tendrement il frotta sa tête contre la joue de la femme, qui expira ensuite, un sourire aux lèvres.

Piert était le loup et le loup sanguinaire qui avait déchiqueté le mari. Il avait agit comme un loup en défiant son rival et en lui donnant la mort, il avait ensuite conquis la femelle et l’avait mise enceinte. Il l’avait réellement aimé, comme seul un loup sait le faire, et il protégerait sa progéniture comme un loup le ferait.
Mais il était aussi homme, même si il refusait cette partie de lui-même qui le rapprochait des citadins et de la sauvagerie des villes, ainsi il savait donc que sans une mère, sans du lait il ne pourrait garder cette enfant, cette petite fille qui était la sienne.
Pour commencer, avec des coups de langue délicats il la nettoya du sang et des liquides qui la recouvrait, elle gazouillait et criait, sa peau était claire et ses yeux si verts, comme les siens, ses quelques rares cheveux semblaient déjà teinté du roux des cheveux de sa mère.
Elle semblait en pleine forme et robuste, mais bientôt elle devrait manger, il fallait trouver une solution.

Laissant la gamine à l’endroit où il l’avait posé, il se déplaça jusqu’à l’entrée de la grotte, posa son séant sur le sol et leva sa tête vers les étoiles et lança son appel, il n’y avait pas de défis ni de rage ce soir là dans le hurlement du loup, juste un appel à l’aide que les louves des environs comprendraient.
Une réponse ne tarda pas à briser le silence de la nuit, une jeune femelle qui venait de mettre bas avait entendu son appel et lui proposait son aide, à lui l’homme loup qui veillait sur la forêt.


Piert retourna au fond de la grotte, du bout de ses crocs il rassembla les coins de la couverture autour de l'enfant pour faire un baluchon, et quitta la grotte avec sa fille pour aller rencontrer sa "nourrice".







---
voilà j'attends vos commentaire vos conseils, et tout ce que vous pourriez avoir à me dire la dessus ;)
ceci est le fruit d'un premier jet, il n'a pas encore été retravaillé .

(ah oui et désolée pour les nombreuses fautes qui doivent agrémenter mon texte.. si quelqu'un ets motivé pour le corriger je prends aussi ^^ )

***Ajout :***

tout ca ? :p
Ingrid
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Message par Ingrid »

...j'ai lu ton texte et je l'ai vraiment bien aimé ;)

Il y deux ou trois choses par contre qui ne vont pas :oops:
Je me permet desolée :

dans la premiere partie, tu commence souvent tes phrases par "Alors" ou "Et", ça fait lourd... Si tu enlève juste ces deux mots, la phrase est plus agréable à lire :)

ensuite, le probleme c'est que le moment où tu decris les yeux de la creature et le moment où tu dis que les yeux de Piert sont vert est beaucoup trop court,

On sait dès le moment où aparait Piert qu'il est le creature qui à tué le maris...

je pense que tu ne dois devoilé la couleur des yeux de Piert qu'a la fin de l'histoire, par je ne sais quel moyen, pour garder le suspens!



en tout cas, j'ai beaucoup aimé, et pour un premier jet c'est vraiment bien :D
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garance
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Message par garance »

merki ^^

***Ajout :***

Bon j'ai un peu retravaillé pour retirer ces lourdeurs et pour cacher l'identité de Piert :

Ysha.


- - - 1 : Un cri dans la nuit - - -.


Il était une fois un jeune couple qui vivait aux abords d'une forêt, ils possédaient quelques champs dont le père s'occupait avec ferveur.

Le temps passait, et l'homme se fatiguait seul à la tâche, lui et sa femme désiraient plus que tout avoir un enfant, le père désirant un fils qui pourrait rapidement l'aider aux champs.
Malgré leur réel désir, il ne leur fut accordé pas cette chance, l'homme commença à devenir violent, accusant son épouse d'être infertile et de ne pas avoir la faveur des Dieux pour se voir accordé un enfant. Ainsi il la battait sans cesse, chaque soir, il buvait, lui assenait quelques coups sans douceur et sombrait sous l'effet des vapeurs d'alcool jusqu'au lendemain.

La vie dans la maison était rythmée par le bruit des coups et les cris de la femme implorant son époux. Dans la forêt les animaux participaient contre leur grès à cette terrible histoire, car les cris déchirants de la jeune femme se répercutaient dans les sous bois, et chaque créature pouvait sentir sa peur et sa douleur.

A la lisière le soir, deux yeux verts luisaient dans le noir, la créature attendait le bon moment pour approcher de la maison. Patiemment et sans ciller, il écoutait, les cris, les bruits de coups, les meubles renversés.
Au fond de lui il savait que le moment approchait.


Ce soir là, la lune était pleine et la nuit sans nuage, il attendait comme chaque fois à la lisière, les rayons de lune se reflétant sur son pelage sombre.
L'homme commença à crier, c'était son heure, il venait de finir sa troisième bouteille et s'apprêtait à aller frapper son épouse. Cette nuit là, il y avait quelque chose de différent, la femme ne cria pas tout de suite, mais la porte de la petite maison forestière grinça, un bruit de course s'en suivis, elle fuyait dans l'ombre.

Titubant l'homme se présenta lui aussi à la porte, enfin, le moment arrivait, il criait encore plus fort, maudissant son épouse. Un pas, un autre. Il avait enfin franchit l'entrée, cela lui coûterait la vie.

Silencieusement, la bête tapie dans l'ombre quitta les fourrés et commença son approche, il avait repéré sa proie, il ne la lâcherait pas. L'homme lui, ignorait le danger, trop saoul et trop en colère pour se méfier, il continua de tituber et s'éloigna du rayon de lumière laissé par l'encadrement de la porte.

Désormais il était suffisamment loin pour que le plan puisse fonctionner. Sans un bruit, la créature se glissa entre l'homme et la porte. Dans la lumière il était enfin révélé, une bête puissante comme il en est peu, bien plus grande qu'un loup normal, et plus impressionnante, son pelage entièrement noir semblait absorber la lumière. Levant sa gueule vers la lune, son hurlement déchira la nuit.

Immédiatement l'homme sembla dégrisé, il se retourna et l'horreur se lisait dans son regard. Impuissant, il faisait face au loup, et tout ce qui aurait pu le sauver était à l'intérieur, et donc... derrière la bête.
Le loup fixa le fermier de ses yeux émeraude, on aurait pu croire qu'il souriait alors qu'il s'apprêtait à bondir sur sa proie.

En un instant tout fut terminé, un seul cri avait pu franchir ses lèvres avant que sa gorge ne soit arrachée. Le loup était désormais couvert du sang de sa proie qu'il déchiquetait avec ardeur. En quelques instants il ne resta plus qu'un amas de chairs sanglantes. Ce n'était pas la faim qui l'avait poussé à sortir et à attaquer, car il ne fit rien de plus que déchiqueter le corps, et n'en mangea pas, autre chose l'avait poussé à accomplir cet acte sauvage.

Une fois sa besogne accomplie, le loup commença à renifler, cherchant l'odeur de la femme qui s'était enfuie. Dès qu'il trouva sa piste, il couru, sachant qu'elle non plus ne pourrait lui échapper.
Cette fois, il n'annonça pas son approche par un cri, il resta discret et invisible. Quand il la trouva, elle était blottie sur elle même tétanisée, elle aussi avait entendu le hurlement du loup, et même si elle craignait son époux, elle n'avait pas souhaité sa mort.
Sans prévenir, le loup approcha et lui assena un violent coup de tête qui l'assomma. Sa taille hors du commun lui permit de s'enfuir dans la nuit en la portant sur son dos.


Des heures plus tard, elle reprit enfin conscience, grelottante de froid elle regarda autour d'elle sans comprendre. Elle se trouvait dans une grotte humide et en face d'elle, un homme la regardait.


--- 2 : L'homme sauvage. - - -

L'homme était habillé d'une armure de cuir grossièrement travaillée, sur laquelle il restait par endroit des touffes de poil de l'animal qui avait vécu avant. Son visage buriné était mal rasé, il semblait solitaire et sauvage, et pourtant dans son regard se lisait un esprit brillant et sage.

D'une voix calme et rassurante il expliqua à la jeune femme ce qu'il s'était passé la nuit d'avant, que son mari était mort et que désormais elle ne recevrait plus de coup .Il lui raconta aussi comment il avait fait fuir la bête et avait pu la sauver d'une mort certainement atroce.

Après un premier instant sous le choc, la jeune femme sécha ses larmes et se rassura elle même en se disant que son époux avait été un homme mauvais, qu'il avait eut le sort qu'il méritait. Elle était en vie, encore jeune et belle, elle se savait désirable, et son avenir ne lui semblait pas si sombre.
L'homme qui se tenait devant elle semblait fort et courageux, sa voix comme un baume apaisait son esprit, ses muscles saillants sous sa peau teintée par les rayons du soleil indiquaient qu'il possédait une force impressionnante. Malgré la crasse qui le recouvrait et son visage partiellement dissimulé derrière sa barbe, elle voyait en lui une beauté sauvage qui ne lui fit pas regretter la mort de son mari.

Il se nommait Piert, et cela faisait bien des années déjà qu'il s'était retiré du monde des hommes, bien plus sauvage et barbare à ses goûts, pour retourner vivre dans la nature, auprès des animaux qui eux expriment des choses justes. Il s'était installé dans cette grotte, l'aménageant avec le strict minimum, ne vivant que de chasses, de cueillettes, et de l'eau fraîche du torrent qui coulait non loin.
Ainsi il était heureux, il n'avait plus à supporter la bêtise des hommes, les animaux luttent parfois entre eux, mais pour des raisons valables, un territoire, la faim, la famille, alors que les hommes, bien trop corrompus par leurs possessions et leur propre ego se frappent et se tuent pour un plaisir malsain.
Du fond de sa retraite forestière il avait partagé comme tout les êtres de la forêt, le bruit des coups et les pleurs de la jeune femme, ainsi ce soir là, lui aussi se tenait dans les environs de la chaumière, il l'avait vu s'enfuir, et assisté à l'attaque du loup. Alors lui qui avais fuit les hommes pendant si longtemps, il s'interposa entre la femme et le loup, et la sauva, choisissant pour une fois de combattre pour l'humaine plutôt que pour la bête, son innocence et son malheur ne pouvait se terminer dans la gueule d'un animal affamé.


La paysanne fut très touchée par l'histoire de Piert, derrière ses apparences de brute sauvage, il se révéla posséder un coeur d'or, généreux et bon. Alors elle se laissa aller à son rêve, pour le reste du monde, elle n'était plus, dévorée sans aucun doute comme son mari, elle pouvait donc continuer une vie sauvage et passionnée en compagnie de cet homme si particulier.

Le temps passa, et tout semblait se dérouler pour le mieux, elle ne se posait même pas la question de comment élever un enfant dans ces conditions, sachant qu'elle ne pourrait en avoir. Et pourtant.... un jour elle du l'admettre, des semaines qu'elle n'avait pas perdu de sang, ces vertiges et ces nausées, ce petit ventre qui s'arrondit discrètement. Tout ces coups et cette violence reçus de son mari, alors qu'il ne s'agissait que de sa faute à lui, dont la semence avait été maudite par les Dieux, et non son ventre à elle, car elle du bien l'admettre, elle attendait un enfant de Piert.

Après avoir hésité plusieurs jours à lui avouer, elle du se résigner quand il lui posa la question franchement, il n'était pas stupide et avait bien compris ce qu'elle essayait de lui cacher. Elle avait craint sa réaction, car elle même ne se voyait pas mettre un enfant au monde dans la forêt, il aurait besoin d'attention de chaleur, qu'elle ne pourrait pas lui prodiguer au fond de leur grotte. Pourtant Piert fut le plus heureux des hommes, il la prit dans ses bras et la fit tournoyer, riant aux éclats. On ne peut simuler une telle joie, tout dans son visage transpirait, la témoignait, et ses yeux verts semblaient plus brillants que jamais alors que les larmes lui montaient aux yeux.


Les saisons et les mois passèrent, Piert était de plus en plus prévenant et attentionné, ne la laissant pas faire le moindre geste dangereux ou fatiguant. Il passait des heures à la fixer, un sourire béa sur le visage, fixant ce petit ventre tout rond qui habitait son enfant, il ne pouvait non plus la prendre dans ses bras sans que ses mains ne s'attardent pour sentir l'enfant bouger.
Quand le moment approcha, elle le supplia de la conduire en ville, elle avait peur, tellement peur de mettre cet enfant au monde au milieu de nulle part, elle lui dit avoir perdu du sang déjà, et qu'elle s'inquiétait pour la santé de l'enfant. Mais rien n'y faisait, il avait décidé qu'il n'irait pas en ville, qu'il ne fréquenterait pas les hommes, alors il s'y refusa. En contrepartie, il redoubla d'effort et de prévenance, ne la laissant même pas se lever, lui apportant de la nourriture riche qui lui donnerait des forces pour mettre leur enfant au monde.

Et puis un matin, les douleurs commencèrent, et la forêt se réveilla aux cris d'une mère prête à donner la vie. La violence de cet événement transfigurait le visage de la jeune femme, ses joues étaient rouges, ses yeux pleins de larmes, et une réelle douleur se lisait sur ses traits. Comme seule une mère peut le ressentir, elle savait alors que l'accouchement ne se passerait pas bien, et que les instants qui suivraient seraient dramatique.
Le supplice s'étala sur toute la journée, épuisant la jeune femme et lui arrachant de plus en plus fréquemment des hurlements douleur.
A la tombée de la nuit, elle leva ses yeux pleins de larmes vers son compagnon, mais ne pu rien lui dire, tant sa mâchoire était crispée. Elle sentait sa vie basculer, les dieux la punissaient, elle donnerait la vie, mais perdrait la sienne en échange. Une vie contre une vie.
Piert la fixa un moment, et il lu dans ses yeux la détermination nouvelle qui était en train de naître en elle, alors lentement il acquiesça, déposa un baiser sur son front, et quand il releva la tête, son visage n'était plus le même. Son nez s'était allongé, ses lèvres s'étaient coupées en leur milieu, et les poils... une fourrure commença à se développer sur son visage entier, et alors qu'il était en train de caresser une dernière fois la joue de sa bien aimée, sa main se changea en une patte griffue.
Et en quelques instants, ce ne fut plus Piert, mais un loup à la fourrure aussi sombre que la nuit et aux yeux vert émeraude qui la regardait.

Avec un dernier regard, il plongea la gueule vers le ventre de la jeune femme, lui déchira la peau et la chair, et délivra l'enfant au milieu des entrailles de la mère agonisante.

- - - 3 : Une vie pour une vie. - - -

Il avait aimé comme un amant, Piert aimerait maintenant comme un père. Délicatement il récupéra le bébé dans le ventre de sa mère, et le porta dans sa gueule jusqu’à une couverture.
Puis toujours sous sa forme de loup il s’approcha de la mère mourante, il savait qu’il lui avait menti, pourtant, il voulait lui donner une dernière marque d’affection, tendrement il frotta sa tête contre la joue de la femme, qui expira ensuite, un sourire aux lèvres.

Piert était le loup et le loup sanguinaire qui avait déchiqueté le mari était Piert. Il avait agit comme un loup en défiant son rival et en lui donnant la mort, il avait ensuite conquis la femelle et l’avait mise enceinte. Il l’avait réellement aimé, comme seul un loup sait le faire, et il protégerait sa progéniture comme un loup le ferait.
Mais il était aussi homme, même si il refusait cette partie de lui-même qui le rapprochait des citadins et de la sauvagerie des villes, alors il savait que sans une mère, sans du lait, il ne pourrait garder cette enfant, cette petite fille qui était la sienne.
Pour commencer, avec des coups de langue délicats il la nettoya du sang et des liquides qui la recouvrait, elle gazouillait et criait, sa peau était claire et ses yeux si verts, comme les siens, ses quelques rares cheveux semblaient déjà teinté du roux des cheveux de sa mère.
Elle semblait en pleine forme et robuste, mais bientôt elle devrait manger, il fallait trouver une solution.

Laissant la gamine à l’endroit où il l’avait posé, il se déplaça jusqu’à l’entrée de la grotte, posa son séant sur le sol et leva sa tête vers les étoiles et lança son appel, il n’y avait pas de défis ni de rage ce soir là dans le hurlement du loup, juste un appel à l’aide que les louves des environs comprendraient.
Une réponse ne tarda pas à briser le silence de la nuit, une jeune femelle qui venait de mettre bas avait entendu son appel et lui proposait son aide, à lui l’homme loup qui veillait sur la forêt.


Piert retourna au fond de la grotte, du bout de ses crocs il rassembla les coins de la couverture autour de l'enfant pour faire un baluchon, et quitta la grotte avec sa fille pour aller rencontrer sa "nourrice".






cillbq
Soldate farouche
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Message par cillbq »

La seconde version est nettement plus belle que la première, juste une petite faute qui est commune aux 2 versions, tu écris "il ne leur fut accordé pas cette chance", au lieu de "il ne leur fut pas accordé cette chance. une autre remarque perso, je pense (mais ce n'est que mon humble avis), que la phrase "cette chance ne leur fut pas accordée", serait plus agréable à lire, enfin c'est peut être une histoire de goût...

As-tu lu, les conseils de Bernard Werber, pour ceux qui désirent écrire ? Sur le site officiel, tu suis le lien "un peu plus", et tu choisis le lien "Quelques conseils aux écrivains en herbe", c'est assez enrichissant...

Bises

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Ni juger, ni haïr, mais comprendre.

http://cillbq.miniville.fr, augmente la population de ma mini ville.
http://cillbq.miniville.fr/ind, augmente l'industrie de ma mini ville.
http://cillbq.miniville.fr/tra, augmente le transport de ma mini ville.
http://cillbq.miniville.fr/sec augmente la sécurité
garance
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Message par garance »

huhu non j'avais pas vu !
j'y vais !
merki ;)
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