Attention à ne pas confondre "évolution" et "mutations".
L'évolution est très exactement un "changement dans la fréquence des allèles d'une population". Mais bref.
Dans la société telle qu'elle est aujourd'hui, il est évident que les mutations existent toujours. Par contre, un individu ayant une mutation qui lui aurait permis, par un quelconque moyen, d'accéder plus facilement à de la nourriture dans la nature, ne lui servirait plus aujourd'hui où l'on nous apporte directement à manger dans l'assiette. Ce nouveau gène n'aurait alors pas plus de chance de se répandre dans la population qu'un quelconque autre et sa dispersion se réduirait à la dérive génique.
Ce problème n'a rien à voir avec la société, puisqu'il est valable n'importe où : le fait qu'un acide aminé chez le lapin peut faire la différence entre un pelage blanc et brun servira plus en montagne que dans la jongle de la forêt. Une mutation peut très bien servir dès qu'elle affecte le fait que l'individu survit mieux jusqu'à l'âge de la reproduction. Un bon exemple est la drépanocytose falciforme, si je me rappelle bien le terme exact, en Afrique (ce qui n'est pas de bol puisque c'est en fait une tare génétique, mais elle permet de survivre au paludisme).
Mais bref. Revenons en à ce que je veux dire : avec ou sans sélection naturelle, il y a évolution, tout simplement parce qu'il y a des mutations qui ne sont pas éliminées, même si alors, effectivement, sa dispersion sera assez réduite, surtout dans une société comme chez nous où les populations ne sont pas trop cloisonnées. L'évolution se fera lentement et dans tous les sens, mais à un moment ou à un autre, elle se fera sentir. Avec trois mutations à chaque fois pour tout le monde, le génome ne reste pas stable éternellement.