Pour rebondir sur la question de l'interprétation des rêves d'un point de vue psychanalytique, Freud pensait qu'il y avait une explication commune, rêver de ça, implique telle chose, pour tout le monde.
Mais le problème dépend du la manière dont chacun se représente les choses. Voilà pourquoi Jung, en opposition, affirmait qu'on ne peut pas créer de "livres d'interprétations génériques", mais que chacun avait des rêves à la signification proche. (si tant est que signification il existe)
Mais ce qu'il a aussi mis en avant, c'est une notion "d'inconscient collectif" et donc de symboles, de mythes originels partagés par tous les hommes à travers la terre.
Et je pense que la sensation de voler doit se retrouver dans toute culture. En effet, la gravité nous affecte tous (si si !) et le désir de s'en échapper devrait être commun à tous.
A noter que durant le stade de sommeil paradoxal (celui où apparait le plus souvent le rêve), on a une activité du lobe pariétal droit (le pariétal sert principalement à appréhender l'espace, surtout à droite). Or, on n'a pas de perceptions sensorielles. De plus, on sait que durant le sommeil à ondes lentes (phases 3 et 4, celles du sommeil où on récupère beaucoup, avec une activité électrique très très faible, à la limite de l'arrêt), on a un faible niveau d'acéthylcholine, alors que durant l'éveil, il est fort.
Or durant le sommeil à ondes lentes, on sait que les mêmes cellules activées durant un apprentissage sont réactivées. On a de plus en plus d'arguments en faveur de la consolidation de l'apprentissage par le sommeil. L'idée est que durant l'éveil, le haut niveau d'acéthylcholine empêche la réexpression de ces informations, vu qu'on est éveillé, encore en train de recevoir des sensations, cela provoquerait des hallucinations. Par contre, durant le sommeil à ondes lentes, cela est réexprimé.
On sait aussi que le sommeil paradoxal permet une forte plasticité cérébrale, pour réagencer les souvenirs, reformer de nouveaux, modifier les anciens etc...
(voir
Hasselmo, (1999) Neuromodulation: acetylcholine and memory consolidation. Trends in Cognitive Neuroscience vol. 3(9) pages 351-359. )
Là où je veux en venir, c'est que (après c'est une interprétation qui n'engage que moi), on aurait alors réexpressions de souvenirs de déplacements durant la journée ou à un autre moment, mais au niveau perceptif, bah on a rien, car c'est inhibé. Il y aurait alors conflit: j'ai des informations de déplacements qui se réexpriment, mais au niveau sensation, j'ai rien, j'ai pas de tension musculaire comme si je marchais, pas de vibrations etc.
Donc, pour essayer de faire un "tout cohérent", "l'esprit" (je mets les guillemets d'usage, comme dirait l'autre, car c'est un peu hasardeux comme concept pour moi, du moins, un truc difficilement définissable) ferait un consensus: je vole ! Je combine des informations de déplacement spatiale à une absence de résistance du corps, qui est détendu. Je me demande si on ne se baserait pas sur les sensations qu'on a quand on nage.
Y-a-t-il sur ce forum des gens qui ont déjà eu la sensation de voler, mais qui n'ont jamais appris à nager/ont peur de l'eau etc. ? Pour voir si mon hypothèse serait à creuser.