Un Noël comme les autres
Les illuminations de ces fêtes de fin d’année donnaient au centre ville un certain caractère magique. Partout étaient accrochées guirlandes, lampions, boules et autres objets qui ne sortaient des cartons qu’à cette occasion. Cela faisait déjà une semaine que toutes ces décorations attiraient l’½il des passants. Mais, aujourd’hui, il n’était plus question de se laisser distraire. En effet, il ne restait que quelques heures aux retardataires et éternels distraits pour terminer leurs achats de réveillon.
De la fenêtre d’un premier étage, un regard fatigué passait son temps à les détailler. Il y avait d’abord, de l’autre côté de la place, cette mère de famille qui sortait de chez le volailler entraînant avec elle ses trois bambins qui se chamaillaient à qui mieux mieux. Venait ensuite cet homme, déjà habillé sur son 31, les bras chargés de cadeaux et qui, à en juger par son allure, devait être très en retard. Au centre de la place, à proximité du grand sapin, des enfants jouaient à se lancer des boules de neige alors qu’un jeune chiot découvrait le froid de ce tapis blanc.
Soudain, le regard du vieil homme devint trouble, il pleurait. Cela ferait déjà le dixième Noël qu’il passerait sans sa chère et tendre. Dix ans qu’elle n’était plus là pour partager avec lui les joies et les peines que la vie semait sur son chemin. Dix ans qu’il passait le plus clair de son temps assis à la fenêtre à imaginer la vie de tous ces gens de passage sur la place. Il était à présent loin le temps où pas un dimanche ne passait sans une promenade au bois suivie d’un bon pique-nique sous le regard intrigué des vaches de la ferme voisine.
Tout d’un coup, l’agitation sur la place se fit plus grande encore, les magasins étaient sur le point de fermer. Des dizaines de personnes en sortaient pour s’engouffrer dans leur voiture, d’autres s’amassaient à l’arrêt du bus alors que les plus téméraires tentaient de passer sous un volet ou l’autre afin de compléter leurs achats. Les enfants et le chiot se trouvaient toujours près du grand sapin décoré de faux cadeaux. Ils avaient été rejoints par quelques adultes qui s’amusaient de voir comme ce jeune chien se démenait pour attraper le plus de flocons possible.
A ce moment, l’homme quitta son fauteuil et disparu dans la cuisine. Il avait mit de l’eau à chauffer pour se faire un café et le sifflement de la bouilloire l’avait tiré de ses rêveries. Il versa de l’eau sur le café soluble, il ne connaissait plus le goût d’un bon café du percolateur, depuis qu’Eglantine était partie, il n’était plus question de s’en servir. Personne ne le faisait aussi bien qu’elle. Il en profita pour dénicher dans l’armoire un paquet de biscuits et décider de ce qu’il mangerait en ce soir de Noël. Une boite de cassoulet fit l’affaire.
Revenu à la fenêtre, il constata que la place était vide. Il pensa aussitôt à ces enfants et à leur joie de découvrir leurs cadeaux. Lui n’en aurait pas, qui pourrait bien lui en faire, il était seul.
C’est alors que la sonnette de son appartement résonna et le fit sursauter. Il alla prudemment ouvrir et reconnu les enfants qu’il avait vus sur la place. Ils étaient en compagnie de leurs parents et du chiot. L’homme qui les accompagnait, leur père, s’avança et embrassa le vieil homme quelque peu surpris.
Dans les yeux de ce jeune père, il reconnut le regard d’Eglantine. Son grand âge lui avait fait oublier que, comme chaque année, il passait les fêtes de fin d’années chez son fils en compagnie de sa belle-fille et de ses petits enfants.
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- Oeuf éclos
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Bon : je ne lis que très rarement les nouvelles mais bon , une fois n'est pas coutume , comme par hasard celle que je lis est un truc triste ...
Vraiment très sentimental , bien écrit , on ressent un petit peu un style inspiré de BW ( les phrases du style " Un regard fatigué les détaillés " , c'est pas un mauvais point hein ^^ c'est juste un truc comme ça que j'ai remarqué )
Sinon un assez bon texte dans l'ensemble .
Vraiment très sentimental , bien écrit , on ressent un petit peu un style inspiré de BW ( les phrases du style " Un regard fatigué les détaillés " , c'est pas un mauvais point hein ^^ c'est juste un truc comme ça que j'ai remarqué )
Sinon un assez bon texte dans l'ensemble .
La différence entre l'intelligence et la stupidité , c'est que l'intelligence a ses limites ...
Albert Einstein
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