Louis Ferdinand Céline

Quels sont les écrivains et les romans qui vous font voyager ? Partagez avec nous vos lectures préférées.

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niiro
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Louis Ferdinand Céline

Message par niiro »

On s'accorde aujourd'hui à considérer l'œuvre littéraire de Louis-Ferdinand Céline comme l'une des plus importantes du vingtième siècle. Sans crainte de se tromper, on peut parler de véritable révolution esthétique et stylistique depuis la sortie de Voyage au bout de la nuit en 1932. Si l'homme est aujourd'hui détesté ou sujet à controverses, c'est à cause de trois pamphlets antisémites publiés entre 1937 et 1941. Pourtant, Céline n'aura de cesse par la suite d'assimiler l'origine de ses ennuis d'après-guerre à son premier roman : " C'est pour le Voyage qu'on me cherche ! Sous la hache, je l'hurle ! c'est le compte entre moi et "Eux" ! au tout profond... pas racontable..." (Préface à une réédition de Voyage au bout de la nuit, 1949). L'un des plus grands écrivains du vingtième siècle (disons qu'il partage la vedette avec Marcel Proust) n'est depuis jamais sorti du purgatoire. Il est aussi surprenant que paradoxal de constater que les plus grands adversaires de Céline n'ont bien souvent jamais lu les pamphlets incriminés. Jamais réédités depuis la guerre, ces ouvrages sont quasiment introuvables et vendus à prix d'or dans le cas contraire. L'idéal serait de parvenir à détacher de manière absolue l'homme de l'œuvre, comme le recommande Proust dans son Contre Sainte-Beuve. Mais, et le problème en devient encore plus délicat, Céline est quelqu'un d'entier et l'amalgame avec le "Ferdinand" narrateur de ses romans est aussi facile à faire que désiré par l'auteur lui-même. Cela est évident pour les romans de la Trilogie Allemande, si l'on lit les interviews données par Céline entre 1954 et 1961. Libre à chacun de se constituer sa propre opinion. Pour cela, le meilleur moyen reste de lire l'œuvre romanesque de Louis-Ferdinand Céline.

De son vivant, Céline a publié sept romans (en excluant Entretiens avec le Professeur Y), quatre pamphlets, une pièce de théâtre et quelques ballets. Depuis sa mort, en 1961, la source ne s'est pourtant pas tarie. Rigodon, ultime roman quasi achevé, est sorti en 1969 et Guignol's Band II en 1964. Mais les publications actuelles les plus abondantes restent les correspondances de Céline, épistolier furieux et très prolifique. Il semble que certaines soient encore à découvrir. On ne peut que s'en réjouir, dans la mesure où elles permettent d'éclairer l'homme et son œuvre... :
"On écrit parce qu'on est malheureux. Votre monde dévore tout le reste. Vous êtes seul. Et soutenu par le style. Les poètes n'ont pas de vie intérieure. Les écrivains sont en général des bafouilleurs." (Tel Quel n°1, printemps 1960.)


video: http://www.ubu.com/film/celine.html
etes-vous ouvert à une opportunité de complement de revenu trés interessante?
+ d'infos en MP
musashi

Message par musashi »

Bon d'accord mais il faut que tu cites tes sources même si ce que tu as copié coller est exact, faut toujours citer tes sources, sinon oui céline est bien un grand écrivain.

Edit Syl: c'est du flood ça, pour une telle demande un mp est plus approprié :wink:
Modifié en dernier par musashi le mer. avr. 25, 2007 9:26 am, modifié 1 fois.
lulu
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Message par lulu »

edit suite a edit musa :

il ne cite pas ses sources, alors je le fait :

http://louisferdinandceline.free.fr/index2.htm
Une parole sincère n'est jamais tournée avec élégance (Lao Zi)
niiro
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Message par niiro »

merci pour la source.
il ne rate pas une seule occasion pour contester...

dites moi, quand vous lisez "libé" ou l' "immonde", les journalistes citent leurs sources????


quelques citations:

« [Au service de la Compagnie Pordurière du Petit Togo] Les indigènes eux, ne fonctionnent guère en somme qu’à coups de trique, ils gardent cette dignité, tandis que les Blancs, perfectionnés [dressés] par l’instruction publique, ils marchent tout seuls. » (p152)

louis ferdinand céline dans "voyage au bout de la nuit"


« On s’aperçoit de ça bien trop tard !... On saisit pas la différence au premier coup d’œil ! que la terre c’est une roulette !... les bons… les mauvais numéros !... Rien ne va plus !... les nés planqués !... les nés bidasses !... Au premier abord c’est tout comme !... Tous les pougadins dans le même tas ! mais va te faire foutre ! Et pas du tout !... Le jour et la nuit !... Dans les pires classes de la misère ça tourne au monde ! Le meilleur et le pire !... C’est comme les montagnes vues des nuages, de tout en haut, d’un avion ! C’est tout sinistre noir et méchant ! Mais de tout près en bas trou lon laire ! C’est tout plein de planques, de gras ombrages, de jolies chalets !... Faut parcourir pour connaître… ça s’apprend pas à l’école. » (p101)

dans "guignol's band" (1944)


+ dans À l’agité du bocal (L’Herne), p73-77-81 (Entretien 1960 avec Jacques Darribaude : www.chez.com/jacquesdarribehaude) :
« À la Société des Nations, alors, là, j’étais fixé, j’ai vu vraiment que le monde était gouverné par le Bœuf, par Mammon ! Ah, pas d’histoire ! là alors, implacablement. C’est surtout que ça m’est venu tard, moi, la conscience sociale. Je l’avais pas… […]
J’ai assisté aux chasses du prince Orloff et de la duchesse d’Uzès, quand j’étais cuirassier, et nous tenions les chevaux des officiers. Je me rappelle bien la duchesse d’Uzès, à cheval, la vieille rombière, et le prince Orloff, avec tous les officiers du régiment, et j’avais pour mission de tenir les chevaux… Ça s’arrêtait là. Du bétail absolument, nous étions. C’était bien entendu, c’était une affaire entendue.
J. D. – Et l’antisémitisme s’est greffé chez vous sur cette prise de conscience ?
C. – Ah, ben, là j’ai vu un autre exploitant. A la Société des Nations, là, j’ai bien vu que c’est par là que ça se goupillait. Et plus tard, à Clichy, dans la politique, j’ai vu… tiens il y a une espèce de morpion, là… j’ai vu tout ce qu’il fallait… Oui, oui, oui… […]
Les autres, je les vois agités, je les vois surtout excités par les ambitions, c’est un théâtre, leur vie, les riches ils se donnent des invitations par mutuelle pour se rendre des points… je l’ai vu, ça, parce que j’ai vécu avec des gens du monde, alors – Dites donc Gontran, il vous a dit ça, vous savez… ah, vous avez été très brillant, hier, Gaston, ah, vous savez ! Vous lui avez rivé son clou d’une façon ! ah, vraiment ! Il me l’a dit encore hier ! Sa femme disait : Oh ! Gontran a été étonnant ! – C’est un théâtre. Ils passent leur temps à ça. Ils se chassent les uns les autres, ils se rencontrent dans les mêmes golfs, les mêmes restaurants… »
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