
Le sauvetage de "désiré", le baleineau en perdition au large des côtes azuréennes depuis le 14 juillet a échoué hier après midi à Saint-Aygulf, alors que les secouristes pensaient enfin pouvoir le capturer et le soigner.
Au terme d'une folle journée le mammifère marin s'est échoué seul, peu après 15 heures, dans l'anse de la Galiote à Saint-Aygulf, suivi par deux canots pneumatiques sur lesquels étaient embarqués des sapeurs pompiers, Mike Ridell, coordinateur des secours et Véronique Vienet, vétérinaire des sapeurs pompiers des Alpes Maritimes.
Un site a priori idéal pour les sauveteurs, qui pouvaient ainsi le maintenir à flot dans peu d'eau et laisser Mme Vienet le soigner et l'alimenter, en attendant qu'arrive le filet flottant.
C'était sans compter sur la bêtise humaine "Une femme a soudain hurlé "il faut le repousser" et des dizaines de personnes se sont approchées du baleineau pour le renvoyer au large. Complètement affolé, celui-ci a fui vers la digue, qu'il a heurtée. C'était un mouvement d'hystérie collective. L'un criait "j'ai un morceau de peau", d'autres ont jeté à l'eau un policier qui essayait de les empêcher d'aller sur la digue. On est sous le choc", raconte, Mike Ridell, éc½uré.
"C'était incontrôlable, on ne peut pas gérer une foule de plus de 2000 personnes. Il y aurait pu avoir des blessés, ajoute Véronique Vienet, sonnée autant par le coup de queue du bébé rorqual reçu sur la tête, que par l'attitude des vacanciers. Ces gens ont cru bien faire mais ils ont obtenu le contraire. Quel dommage, ils nous ont fait rater le coche".
En effet, le baleineau paniqué a repris le large. "ses chances de survie sont infimes, il est affaibli, amaigri, rappelle la vétérinaire. Quand je l'ai vu la première fois, il faisait entre 7 et 8 tonnes. Il n'en fait plus que 3 ou 4". Les sauveteurs, dont "trois sapeurs pompiers blessés car bousculés par la foule" souligne le capitaine Sicard, en avaient gros sur le c½ur hier soir.
"On aurait dit des hooligans dans un match de foot. Tout le monde voulait y être, ramener son trophée, alors que toutes les conditions étaient réunies pour le sauver au bord de cette plage", regrette Mike Ridell.
En voulant aider, les baigneurs ont probablement signé l'arrêt de mort du petit rorqual.
Véronique Georges.

