BEN LADEN, les ratés d'une traque...
Posté : lun. sept. 10, 2007 12:51 pm
Petit résumé d'un reportage...qui vous l'admettrez est très "surprenant"!
Deux journalistes français, Eric de Lavarene et Emmanuel Razavi, fins connaisseurs de l’Afghanistan, ont terminé un reportage
de 52 minutes intitulé «Ben Laden, les ratés d’une traque», qui devrait être diffusé dès janvier sur une chaîne francophone. Ils racontent qu’à deux reprises, en 2003 et 2004, des soldats français en poste en Afghanistan ont eu la possibilité d’intercepter le chef d’Al-Qaïda, et même de l’abattre. Chaque fois, les Américains les en ont empêché. Ces révélations rejoignent celles de deux Américains membres des Forces spéciales, dont l’ouvrage en français, Sur les traces d’Al-Qaïda, paru fin 2004, est curieusement passé inaperçu.
Fin 2003, dans le Sud de l’Afghanistan, près de la frontière pakistanaise, des soldats français du Commandement des opérations spéciales (COS) repèrent un petit groupe de combattants ennemis grâce à leurs jumelles de visée nocturne. Et parmi eux, Oussama Ben Laden. L’homme le plus recherché de la planète est à moins de 400 mètres. Il ne se doute de rien, c’est la nuit, le commando tricolore est enterré.
Un soldat tient le géant saoudien (il mesure plus d’1,90 m) dans son viseur. «J’ai Ben Laden», lâche même le militaire. Seulement voilà, en Afghanistan, les Français sont sous les ordres des Etats-Unis. Depuis l’état-major américain de Bagrham, le COS reçoit, au bout d’un très long moment, l’ordre de laisser partir le fondateur d’Al-Qaïda…
Quelques mois plus tard en 2004, le même scénario se reproduit. Y a-t-il eu par deux fois des ratés dans la chaîne de commandement ? Ou faut-il émettre une hypothèse plus invraisemblable : malgré toutes les déclarations de Georges Bush depuis le 11 septembre 2001, l’Amérique ne souhaite pas capturer l’ennemi public numéro 1.
«Les militaires français ont eu 9 morts en Afghanistan. Profondément choqués par l’attitude des Américains, ils ont commencé à nous parler. Nous avons enregistré leurs déclarations», raconte Emmanuel Razavi, de l’agence Hamsa Press, installée à Dijon, l’un des auteurs du reportage télévisé.
Avec Eric de Lavarène, correspondant de plusieurs médias francophones en Afghanistan et au Pakistan (Libération, France Info), ils ont réalisé un reportage de 52 minutes, intitulé «Ben Laden, les ratés d’une traque», qui sera diffusé en janvier prochain sur une chaîne francophone, peut-être Arte. La télévision suisse est également intéressée. Le film ne spécule pas sur les motifs de l’état-major américain, il ne se livre pas à de la politique-fiction. Non, il se contente de raconter, de tendre le micro à de nombreux acteurs en Afghanistan et au Pakistan.
Les multiples révélations, que ce soit du représentant de la Banque mondiale à Kaboul, d’un conseiller du président Hamid Karzaï, ou de Haji Zaher, général de la police afghane, laissent pour le moins songeur.
On y apprend qu’à Tora Bora, loin de vouloir capturer Oussama Ben Laden, on lui aurait tranquillement permis de s’enfuir … avec 70 de ses hommes. «On lui a laissé la voie libre», raconte l’un des trois commandants afghans présents à Tora Bora. Aujourd’hui, lorsque les Américains livrent des armes à l’armée nationale afghane, dans le même temps, ils offrent la même quantité de munitions aux… Talibans.
«L’Administration américaine ne souhaite pas arrêter Ben Laden», déclare distinctement un proche du Président afghan. A quel incroyable jeu de dupes assistons-nous ? «Non seulement les Talibans peuvent à présent compter sur 15 à 20 000 combattants, et contrôlent, de fait, plusieurs provinces, mais Al-Qaïda est revenu en Afghanistan. C’est cette organisation terroriste qui se livre à des attentats-suicides. Attentats qui n’existaient pas jusqu’alors dans ce pays», constate Emmanuel Razavi. Ben Laden, les ratés d’une traque corrobore parfaitement le livre écrit par deux militaires américains membres des Forces spéciales, Alan H. et Adam R. «Alors que la CIA avait un satellite positionné au-dessus de la tête du mollah Omar et des bidules qui permettaient de mesurer le moindre poil de sa barbe, aucune des armées de la coalition ne voulait lui courir après, c’était incroyable», racontent-ils dans le livre Sur les traces d’Al-Qaïda, paru fin 2004 en France.
Les deux soldats, qui n’ont pu dénicher d’éditeurs aux Etats-Unis, racontent avec force et détails les invraisemblables «cafouillages» de l’armée américaine. Ainsi, lorsque les Forces spéciales parviennent à capturer le numéro 1 militaire des Talibans, Mullah Akhtar Osmani, quinze jours plus tard, le prisonnier réussit à s’enfuir.
Quand ces militaires d’élite découvrent où se terre le mollah Omar, leurs supérieurs répondent que ce n’est pas le moment, qu’il n’y a pas d’hélicoptère disponible, ou pas de carburant…
«Pénurie d’hélicoptères», me répondit-on. Or la base aérienne était couverte d’hélicoptères Chinook CH-47, MH-53J Pave Low III dernier cri, et autres. «Les équipages d’hélicoptères avec lesquels je discutai me confirmèrent que leurs engins fonctionnaient bien, et qu’eux aussi attendaient qu’il y ait un peu d’action», raconte l’un des membres des Forces spéciales américaines en Afghanistan.
Le livre se termine ainsi : «Nous sommes tous coupables, nous qui restons avachis devant la télé à gober les sornettes que nous racontent nos dirigeants.»
Je suis bien content de voir qu'il existe encore des journalistes à la recherche de la vérité. Dommage que nous n'ayons pas eu ce genre de récit à propos de l' ex-Yougoslavie. Il y a beaucoup à dire également sur la couverture médiatique faite à ce moment là et le rôle des américains dans cette guerre. J'aurais aimé que les journalistes m'interroge aussi mais ils n'étaient manifestement pas venu pour faire de l'information.
Deux journalistes français, Eric de Lavarene et Emmanuel Razavi, fins connaisseurs de l’Afghanistan, ont terminé un reportage
de 52 minutes intitulé «Ben Laden, les ratés d’une traque», qui devrait être diffusé dès janvier sur une chaîne francophone. Ils racontent qu’à deux reprises, en 2003 et 2004, des soldats français en poste en Afghanistan ont eu la possibilité d’intercepter le chef d’Al-Qaïda, et même de l’abattre. Chaque fois, les Américains les en ont empêché. Ces révélations rejoignent celles de deux Américains membres des Forces spéciales, dont l’ouvrage en français, Sur les traces d’Al-Qaïda, paru fin 2004, est curieusement passé inaperçu.
Fin 2003, dans le Sud de l’Afghanistan, près de la frontière pakistanaise, des soldats français du Commandement des opérations spéciales (COS) repèrent un petit groupe de combattants ennemis grâce à leurs jumelles de visée nocturne. Et parmi eux, Oussama Ben Laden. L’homme le plus recherché de la planète est à moins de 400 mètres. Il ne se doute de rien, c’est la nuit, le commando tricolore est enterré.
Un soldat tient le géant saoudien (il mesure plus d’1,90 m) dans son viseur. «J’ai Ben Laden», lâche même le militaire. Seulement voilà, en Afghanistan, les Français sont sous les ordres des Etats-Unis. Depuis l’état-major américain de Bagrham, le COS reçoit, au bout d’un très long moment, l’ordre de laisser partir le fondateur d’Al-Qaïda…
Quelques mois plus tard en 2004, le même scénario se reproduit. Y a-t-il eu par deux fois des ratés dans la chaîne de commandement ? Ou faut-il émettre une hypothèse plus invraisemblable : malgré toutes les déclarations de Georges Bush depuis le 11 septembre 2001, l’Amérique ne souhaite pas capturer l’ennemi public numéro 1.
«Les militaires français ont eu 9 morts en Afghanistan. Profondément choqués par l’attitude des Américains, ils ont commencé à nous parler. Nous avons enregistré leurs déclarations», raconte Emmanuel Razavi, de l’agence Hamsa Press, installée à Dijon, l’un des auteurs du reportage télévisé.
Avec Eric de Lavarène, correspondant de plusieurs médias francophones en Afghanistan et au Pakistan (Libération, France Info), ils ont réalisé un reportage de 52 minutes, intitulé «Ben Laden, les ratés d’une traque», qui sera diffusé en janvier prochain sur une chaîne francophone, peut-être Arte. La télévision suisse est également intéressée. Le film ne spécule pas sur les motifs de l’état-major américain, il ne se livre pas à de la politique-fiction. Non, il se contente de raconter, de tendre le micro à de nombreux acteurs en Afghanistan et au Pakistan.
Les multiples révélations, que ce soit du représentant de la Banque mondiale à Kaboul, d’un conseiller du président Hamid Karzaï, ou de Haji Zaher, général de la police afghane, laissent pour le moins songeur.
On y apprend qu’à Tora Bora, loin de vouloir capturer Oussama Ben Laden, on lui aurait tranquillement permis de s’enfuir … avec 70 de ses hommes. «On lui a laissé la voie libre», raconte l’un des trois commandants afghans présents à Tora Bora. Aujourd’hui, lorsque les Américains livrent des armes à l’armée nationale afghane, dans le même temps, ils offrent la même quantité de munitions aux… Talibans.
«L’Administration américaine ne souhaite pas arrêter Ben Laden», déclare distinctement un proche du Président afghan. A quel incroyable jeu de dupes assistons-nous ? «Non seulement les Talibans peuvent à présent compter sur 15 à 20 000 combattants, et contrôlent, de fait, plusieurs provinces, mais Al-Qaïda est revenu en Afghanistan. C’est cette organisation terroriste qui se livre à des attentats-suicides. Attentats qui n’existaient pas jusqu’alors dans ce pays», constate Emmanuel Razavi. Ben Laden, les ratés d’une traque corrobore parfaitement le livre écrit par deux militaires américains membres des Forces spéciales, Alan H. et Adam R. «Alors que la CIA avait un satellite positionné au-dessus de la tête du mollah Omar et des bidules qui permettaient de mesurer le moindre poil de sa barbe, aucune des armées de la coalition ne voulait lui courir après, c’était incroyable», racontent-ils dans le livre Sur les traces d’Al-Qaïda, paru fin 2004 en France.
Les deux soldats, qui n’ont pu dénicher d’éditeurs aux Etats-Unis, racontent avec force et détails les invraisemblables «cafouillages» de l’armée américaine. Ainsi, lorsque les Forces spéciales parviennent à capturer le numéro 1 militaire des Talibans, Mullah Akhtar Osmani, quinze jours plus tard, le prisonnier réussit à s’enfuir.
Quand ces militaires d’élite découvrent où se terre le mollah Omar, leurs supérieurs répondent que ce n’est pas le moment, qu’il n’y a pas d’hélicoptère disponible, ou pas de carburant…
«Pénurie d’hélicoptères», me répondit-on. Or la base aérienne était couverte d’hélicoptères Chinook CH-47, MH-53J Pave Low III dernier cri, et autres. «Les équipages d’hélicoptères avec lesquels je discutai me confirmèrent que leurs engins fonctionnaient bien, et qu’eux aussi attendaient qu’il y ait un peu d’action», raconte l’un des membres des Forces spéciales américaines en Afghanistan.
Le livre se termine ainsi : «Nous sommes tous coupables, nous qui restons avachis devant la télé à gober les sornettes que nous racontent nos dirigeants.»
Je suis bien content de voir qu'il existe encore des journalistes à la recherche de la vérité. Dommage que nous n'ayons pas eu ce genre de récit à propos de l' ex-Yougoslavie. Il y a beaucoup à dire également sur la couverture médiatique faite à ce moment là et le rôle des américains dans cette guerre. J'aurais aimé que les journalistes m'interroge aussi mais ils n'étaient manifestement pas venu pour faire de l'information.