Début d'un polar.
Posté : jeu. août 23, 2007 3:12 pm
Ca ne ressemble pas encore à un polar, mais il met déjà dans une certaine ambiance. J'aimerais savoir ce que vous avez ressenti, à quel niveau, et ce que vous avez perçu visuellement avec votre caméra intérieure, de manière à vérifier si mon objectif est atteint.
Sa mère avait à peine fait tourner la clé de l'Audi qu'elle lâcha le rideau, et se rua paniquée, comme possédée, cuillère en main, vers les toilettes.
Dans sa précipitation, elle avait renversé des meubles dont les bibelots s'étalaient au sol... Puis une fois laissée grande ouverte la porte de la salle de bain, sans ralentir, elle courut vers celle qui séparait the bathroom comme disait Sean, des toilettes.
L'adolescente l'avait entraînée avec elle mais, dans sa hâte, n'avait pas pris soin de la refermer, de sorte que si quelqu'un se serait trouvé à ce moment-là dans cette salle de bain et qu'il aurait regardé par l'entrebâillement, il aurait pu voir cette misérable jeune fille, les mains moites crispées sur l'émail froid, les genoux nus sur le carrelage gelé, les cheveux perdus dans la cuvette, couvrant la tête qui cherchait des yeux la moindre trace de merde, le nez à l'affut de la moindre odeur d'urine qui lui donnerait une nausée salvatrice dans cette saloperie de cuvette qui s'obstinait contre toute logique à demeurer propre et froide.
Elle envoyait des jets de salive qui devenaient de plus en plus ridicules au fur et à mesure que sa gorge s'asséchait, jusqu'à ne plus pouvoir cracher.
Alors elle commença à se râcler la gorge tout en se livrant à d'atroces contorsions du ventre destinées à transformer son estomac en machine à laver et en essorreuse.
Le mal est délogé! Encore un effort! se hurla-t-elle en pensée comme une furie, en embrassant la cuvette avec encore plus de force, comme si elle allait s'envoler. Fais fonctionner ton imagination bon sang! Pense à des ordures!
Sa volonté gagnait du terrain sur son corps. La pensée de ce qui s'était passé au dîner lui donna un sursaut de colère contre elle-même qui lui permit d'envoyer le manche de sa cuillère à la rencontre de ses amygdales.
Une première salve lui secoua l'oesophage en même temps qu'un sanglot. Bien fait pour toi connasse! T'y réfléchiras à deux fois la prochaine! Ses efforts la faisaient suer à grosses gouttes et lui mouillait les yeux, mais la première salve fut finalement hors d'elle. L'esprit commande au corps. Il expulse autant de masse qu'il en est possible. Il infligeait à l'organisme une pénitence salvatrice.
Qu'est-ce qui a pu te passer par ta sale tronche? Une assiette pleine, et t'as même terminé la sauce avec du pain!
Elle avait prononcé les derniers mots à voix hautes et rauque pour faire remonter une deuxième salve. L'odeur acide qui lui piquait le nez et le goût amer lui suffirent pour déclencher une longue coulée de vomi.
Sa mère avait à peine fait tourner la clé de l'Audi qu'elle lâcha le rideau, et se rua paniquée, comme possédée, cuillère en main, vers les toilettes.
Dans sa précipitation, elle avait renversé des meubles dont les bibelots s'étalaient au sol... Puis une fois laissée grande ouverte la porte de la salle de bain, sans ralentir, elle courut vers celle qui séparait the bathroom comme disait Sean, des toilettes.
L'adolescente l'avait entraînée avec elle mais, dans sa hâte, n'avait pas pris soin de la refermer, de sorte que si quelqu'un se serait trouvé à ce moment-là dans cette salle de bain et qu'il aurait regardé par l'entrebâillement, il aurait pu voir cette misérable jeune fille, les mains moites crispées sur l'émail froid, les genoux nus sur le carrelage gelé, les cheveux perdus dans la cuvette, couvrant la tête qui cherchait des yeux la moindre trace de merde, le nez à l'affut de la moindre odeur d'urine qui lui donnerait une nausée salvatrice dans cette saloperie de cuvette qui s'obstinait contre toute logique à demeurer propre et froide.
Elle envoyait des jets de salive qui devenaient de plus en plus ridicules au fur et à mesure que sa gorge s'asséchait, jusqu'à ne plus pouvoir cracher.
Alors elle commença à se râcler la gorge tout en se livrant à d'atroces contorsions du ventre destinées à transformer son estomac en machine à laver et en essorreuse.
Le mal est délogé! Encore un effort! se hurla-t-elle en pensée comme une furie, en embrassant la cuvette avec encore plus de force, comme si elle allait s'envoler. Fais fonctionner ton imagination bon sang! Pense à des ordures!
Sa volonté gagnait du terrain sur son corps. La pensée de ce qui s'était passé au dîner lui donna un sursaut de colère contre elle-même qui lui permit d'envoyer le manche de sa cuillère à la rencontre de ses amygdales.
Une première salve lui secoua l'oesophage en même temps qu'un sanglot. Bien fait pour toi connasse! T'y réfléchiras à deux fois la prochaine! Ses efforts la faisaient suer à grosses gouttes et lui mouillait les yeux, mais la première salve fut finalement hors d'elle. L'esprit commande au corps. Il expulse autant de masse qu'il en est possible. Il infligeait à l'organisme une pénitence salvatrice.
Qu'est-ce qui a pu te passer par ta sale tronche? Une assiette pleine, et t'as même terminé la sauce avec du pain!
Elle avait prononcé les derniers mots à voix hautes et rauque pour faire remonter une deuxième salve. L'odeur acide qui lui piquait le nez et le goût amer lui suffirent pour déclencher une longue coulée de vomi.