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Genèse, etc...

Posté : sam. sept. 01, 2007 5:57 pm
par Moskito
Salut à tous ? Vous n'avez jamais rêvé de savoir d'où on venait ?? Voir même d'écrire vous même l'histoire ? Ben moi si. Et un soir, alors que je m'emmerdais plutôt sérieusement devant une nouvelle qui avançait pas, je me suis laché et j'ai pondu ce texte. C'est du pas revu, et je ne le retoucherai sûrement pas, au moins c'est du spontané sans prétention ! Voilà, voilà,



GENESE, ETC…



Au commencement, rien, le noir total, du genre à terroriser les nuits des petits enfants. Dieu, dans son infinie solitude, et surtout voulant allumer son joint, cria à sa femme « Que la lumière soit, bordel !», et, effectivement, la lumière fût (non sans une petite remarque acide de madame à propos de la politesse). Une fois embrasé le divin pétard, il pu se mettre au travail. Il faisait des recherches en chimie, étudiant en particulier de drôles de protéines, les acides aminés. Dieu aimait bien les choses inutiles. Il pouvait passer des heures à tripoter des atomes complètement ridicules et à manipuler des molécules tordues, juste parce qu’il trouvait ça marrant. Les acides aminés étaient de ce genre. Rien d’intéressant, mais tellement poilantes ! Il faut dire qu’entre les pannes successives du divin braquemar et les querelles à répétition au sujet de la sortie des poubelles, son couple battait de l’aile. Et puis Madame ne supportait plus l’odeur du pétard et soupçonnait fortement ce dernier d’être à l’origine de la mollesse de son mari. Ah, que les temps étaient durs ! Alors, entre deux versements du RMI, notre Dieu, chercheur en chimie mais surtout d’emploi depuis quelques années, s’achetait en cachette les nouveaux numéros de l’hebdomadaire “ Le petit chimiste“, fuyant ainsi la triste réalité en observant, dixit lui-même, « des trucs marrants ». Pas plus tard qu’hier, en nettoyant les toilettes, il trouva des acides aminés. Tandis qu’il les regardait s’agiter au fond de son divin tube à essais, une petite boulette tomba dans le concentré et déclencha une forte détonation. BOUM ! « Et merde ! » cria t’il en ouvrant la fenêtre de son atelier, « Saloperie de boulette de shit de Satan de merde !». A vrai dire, le shit que Satan lui avait vendu était très bon (« Avec ça tu vas tutoyer les anges mon vieux » lui assurait t’il), mais Dieu, avec ses gros doigts, avait un peu de mal à effriter correctement… L’explosion avait expédié dans les airs une grande quantité de micro boulettes et autres morceaux de tabac en fusion, créant ainsi le ciel et les étoiles. Dieu vit que cela était bon (et surtout super drôle) et décida de fermer la fenêtre pour éviter que son petit univers ne s’envole. Par contre, tous ses acides aminés avaient disparus. Tous ? Non ! Un petit groupe d’irréductibles protéines avaient élu domicile sur un microscopique bout de papier à rouler. Un sourire benêt s’afficha sur le visage de notre héros sans emploi (hommage !) et il se rappela les multiples “expériences à la con“ que le cannabis leur avait suggéré, lui et son éternel ami Satan. Doté d’une curiosité sans bornes, il observa à l’aide de son microscope le refuge de ses chers acides aminés. A priori, pas grand-chose, le papier finissait sa combustion. Il décida alors de verser une minuscule goutte d’eau pour l’éteindre. Et là, il se passa quelque chose d’extraordinaire, les acides aminés se mirent à bouger et à se regrouper ! « Et ben merde alors, s’étonna Dieu, on dirait de grandes boules, comme la lune solitaire dans le ciel (il s’essayait également à la poésie mais avec un peu moins de succès). Seules, comme la lune(le pétard était fort et son esprit divaguait)… Seules, lune ? Seules-lune ? Non, c’est moche ! Ciel-lune ? Presque… Cellule ? Ah oui, là je crois que je tiens quelque chose. Cellule. Ca sonne, c’est élégant, ça fait bien, je garde ! » Il souffla de son souffle divin sur ce petit monde pour le refroidir encore un petit peu. Puis, pris d’une envie plus forte que la curiosité scientifique, s’en allât aux toilettes. A son retour, les choses avaient encore changées : les cellules, ne supportant pas les courants d’airs (divins ou non), s’étaient regroupées pour se tenir chaud, et au bout, d’un moment, avaient fini par former des sortes de grands reptiles à sang froid (ce qui n’est déjà pas si mal). Très amusé par les démarches un peu ridicules et les regards abrutis de ces gros animaux, Dieu rifougnia, pétard à la bouche, et, une fois de plus, fit choir une boulette sur sa “création“. L’effet fût sans appel : le choc créa une puissante explosion qui entoura le petit papier de poussière. Enervé par sa maladresse, le seigneur finit de fumer dans son jardin, évitant ainsi une troisième catastrophe ( !). Pendant ce temps là, sur le petit papier, les gros lézards, privés de la lumière par la poussière, moururent les uns après les autres. Mais des cellules plus futés, lors du courant d’air, s’étaient regroupées en petits animaux poilus à sang chaud. Leur fourrure les protégea du froid, et, ils purent évoluer tranquillement, une fois leurs principaux prédateurs éteints. L’“expérience“ devenant de plus en plus drôle, notre dieu-sans-emploi appela son ami Satan pour lui faire part de ses découvertes autour d'une petite bière. Entre temps, quelques petits poilus s’étaient dressés sur leurs pattes arrières et se tapaient dessus à l’aide de bâtons. « C’est dingue, on dirait ta femme et toi en train de s’engueuler à cause des poubelles !» s’esclaffa Satan. Mais Dieu, pour une fois ne prit pas la mouche et creusa le concept les jours qui suivirent. Il prit deux singes, un mâle et une femelle, les épila un peu, leur donna un peu de sa matière grise et les plaça dans un petit tube à essai. Pour éviter qu’ils ne s’ennuient, il leur confectionna un joli petit jardin remplit de gentils animaux. Cette découverte occupait maintenant tout son temps et ses journées passées à observer son monde avaient un petit goût de paradis… Il apprenait milles et unes choses à ses singes et s’amusait comme un petit fou ! Mais un jour, alors qu'il buvait un "Heaven's Pastis" avec son éternel ami Satan, ce dernier eu l’idée de raconter à la femelle les malheurs conjugaux de son créateur. Celle-ci, prise d’un fou rire, en fit part au mâle qui éclata de rire à son tour. Cette fois était de trop et Dieu, dans un accès de colère, jeta le contenu du tube à essai sur le petit bout de papier et cria aux deux singes «Si ça vous fait autant marrer que je bande mou, je vous vire de votre petit nid douillet ! Toi le mâle tu devras chasser pour te nourrir et toi, la femelle, et ben t’enfantera dans la douleur, non mais ! ». C'était rare, mais parfois l'apéro rendait le seigneur quelques peu irritable… Mais il n’était pas mauvais bougre et pardonna assez rapidement à Satan sa petite blague douteuse. Quant aux hommes (il trouvait ce nom plus classe, et, s’ils étaient à son image, autant oublier de les appeler des singes), ils purgèrent leur châtiment en rigolant un peu moins (il leur pardonna un petit peu quand même, lorsqu'il leur transmis plus tard, au dos des tables de la loi de Moïse, la recette de sa bière ambrée façon septième ciel). Etonnamment ce soir là, le cierge divin retrouva toute la fougue de sa jeunesse et Dieu pu pleinement satisfaire les désirs de madame. Les mois passèrent, et, suite à cette fameuse nuit, le couple eut un enfant. Comme Dieu n’avait pas d’idées pour le nom, sa compagne proposa celui de son oncle préféré qui vivait dans ce beau pays du sud : l’oncle Jésus. Jésus grandit, et pendant ce temps, son père continuait d’observer le monde du petit papier. Les hommes n’arrêtaient pas de se taper dessus et de massacrer les autres animaux, malgré ses tentatives de pacification (introduction massive de houblon à haut rendement, grandes inondations, saupoudrage de nuages,…). Son enfant hérita du penchant paternel pour l’herbe et la bière. Ainsi, à son adolescence, il passait le plus clair de son temps à fumer et à écouter du hard rock, caché derrière de longs cheveux et une épaisse barbe. Il avait également la mauvaise habitude de charrier son père à propos des humains. « Franchement Papa, t’avais fumé quoi quand t’as créé ces imbéciles ? Non mais regardes les, ils sont trop ridicules ! Tu devrais faire quelque chose, je sais pas, les aider ou les achever, mais là ils sont trop cons, c'est pas possible ! ». Le papa en question grinça des dents et marmonna dans sa barbe un cynique « Rira bien qui rira le dernier » en direction de son fils. La nuit suivante, il l’attrapa, le ligota et l’expédia rejoindre les hommes. « Remet un peu d’ordre dans ce merdier si tu trouve ça si drôle, mon fils. Bon courage ! ». Les jours qui suivirent furent assez drôles pour Dieu.

Après une arrivée sur terre plutôt mouvementé, Jésus se conçacra à un CAP de menuisier. Ses études étaient difficiles, car Joseph, son père adoptif, ne l'aimait guère. Il n'avait pas du tout apprécié la manière dont Dieu envoya son fils sur terre. Non seulement il était cocu, mais en plus Dieu avait maquillé les preuves pour faire croire à un miracle. Et Joseph détestait être pris pour un imbécile. Jésus, donc, vivait comme le vilain petit canard. Il était toujours fardé d'un vieux drap jaunis par le temps et d'une paire de sandales datant de Mathusalem. Mais cette expérience le fit réfléchir sur la méchanceté et la fourberie de l'homme. Il commença par écouter de moins en moins de hard rock (gardant quand même ses CD d'AC/DC et Led Zeppelin, cadeau de son parrain Satant) au profit de Bob Dylan, des Birds, des beatles,... Il garda néanmoins ses cheveux et sa barbe longs pour se protéger le visage du dur soleil de Palestine. Basant sa philosophie sur l'amour universel de son prochain (rien que ça !) et le pardon, il commença à discuter avec ses amis et à refaire le monde. Il profitais aussi de ses heures de travail pour parler aux villageois qui venaient lui rendre visite dans son atelier. Quand il ponçait une commode, il s' étalait sur les méfaits de la loi du Talion. Pour une fenêtre à fabriquer, il se sentait plus à l'aise à propos de son vrai père. Mais le gros de son travail servait aux histoires de fesses et aux ragots du village. Cependant, les gens n'étaient pas vraiment ouverts à la psychologie moderne et aux idéologies hippies. Jésus entreprit alors d'opérer sans couverture, comme "fils de Dieu". Il du, pour convaincre les foules, user de champignons hallucinogènes, de vin lyophilisé et de son brevet de secourisme. L'idée prenait, et il étendait son influence. Il pu ainsi visiter de plus grandes villes comme celle d'Emmaüs, et former avec passion des anciens détenus et des SDF à la menuiserie et à la vente au travers des associations qu'il avait créé. Son cercle d'amis s'agrandis avec la venue de Judas. Ce dernier, séduit par les mouvances hippies (l'amour libre surtout), voulut se joindre à Jésus. "Avec toi nous seront treize, tu portera bonheur !" s'exclama le christ (abréviation de son deuxième nom, Christian, parfois employée par ses proches). Puis, comme un bonheur ne vient jamais seul, il rencontra la charmante Marie Madeleine dont il tomba fou amoureux. Mais toute cette joie, tout cet amour et tous ces miracles attirèrent l'attention de la brigade des stups de Jérusalem. Les enquêteurs découvrirent rapidement qu'il utilisait des champignons hallucinogènes pour faire ses miracles. Il décida d'inviter ses amis à manger pour pouvoir discuter de cette triste affaire. Judas fit d'ailleurs mauvaise impression en arrivant fort en retard. Puis, Jésus annonça que Judas l'avait donné (il avait une bien grosse montre depuis peu). Ce dernier s'enfuit par la fenêtre avant que personne ne pu réagir, donnant ainsi au policier cachés dans les buisson le signal de l'intervention. Ils étaient pris ! Le juge, un sympathisant UMP et anti-jeunes, aquita ses amis mais condamna Jésus à la peine capitale: crucifixion jusqu'à ce que mort s'ensuive. L'ironie du sort voulut qu'il soit accroché à une croix qu'il avait lui même fabriqué à l'occasion d'une manifestation contre la peine de mort. Après une longue agonie (et un come-back plutôt décevant), Jésus fut de retour à la maison.


Ce dernier, à raison, suggéra à son père de laisser tomber les humains. « J’ai pensé à un truc Papa, je crois que quand tu a (re)modelé l’homme à ton image tu lui as mis deux gènes de la connerie alors qu’un seul aurait suffit. C’est ça qui merde dans l’histoire. Je crois qu’il n’y a rien à faire. ». C’est alors que Dieu se mit à sombrer dans une triste déprime. Il voulut éradiquer les êtres humains pour ne garder que les animaux et décida de lâcher sur la petite planète un nombre incalculable de fléaux : le sida, la guerre, le terrorisme, TF1, Laurie,... Mais en vain ! Un soir, il revient complètement bourré du “Hell’s angels“, son bar préféré, et, peut être en étant un peu trop ambitieux, voulut reprendre le problème à la base. Il se roula un joint pour retrouver sa motivation et observa le monde dans son microscope. Pour la troisième et dernière fois, deux toutes petites boulettes tombèrent dessus et déclenchèrent une sorte de petits champignons atomiques. Dieu avait trouvé la solution. Il n’eut alors plus qu’à souffler sur son pétard pour voir fleurir sur ce petit bout de papier une jolie champignonnière rouge orangée.








"Car tu es né poussière et tu retourneras poussière.


Ainsi soit-il, amen."


***Ajout :***

Je rajoute un petit texte. Attention humour noir (ça aurait pu être pire) !



LA CHASSE




Ah la chasse ! Norbert fait partie de ces passionnés qui peuvent passer des nuits à regarder leurs films préférés et à naviguer sur le net à la recherche de nouvelles techniques. Pas besoin de chien, il travaille en solitaire. Ce qu'il adore, presque autant que le coup de grâce, c'est le repérage. Trouver l'endroit propice. Sombre, pas trop fréquenté, et bien camouflé. C'est très important de ne pas être repéré par le gibier. Il faut pouvoir se cacher, guetter, se tenir prêt. L'affut n'est pas chose facile non plus. Rester terré, sans bouger, silencieux. La préparation est un moment tout aussi jubilatoire. Choisir ses vêtements de chasse, nettoyer ses armes en sifflotant, répéter le moindre geste, penser à tout... Car la proie est en général méfiante et il faut pouvoir se fondre dans l'environnement pour passer inaperçu. Et que d'efforts pour arriver à refouler le regard du prédateur ! Des années d'exercices. Ou un don inné ! Mais Norbert, lui, est un bosseur plutôt qu'un génie. Et ses efforts sont récompensés ! Il passe des heures et des heures à mettre au point sa tactique. Il y en a d'ailleurs plusieurs (trouvables sur internet au passage). Rabattre la proie vers le terrain repéré, pas mal mais dangereux. Plus approprié à la chasse de nuit. La traque pure et dure, elle, consiste à suivre silencieusement le gibier jusqu'à un endroit propice. Redoutable en journée, elle nécessite cependant un très bon repérage et surtout, plusieurs terrains de secours si jamais la proie est farouche ou s'il elle repère le chasseur. Un autre tactique encore, celle dite de l'appât est envisageable. Cependant, elle est extrêmement risquée car le chasseur doit être très proche du gibier et s'expose ainsi, à de forts risques d'échecs. Seuls les vieux chasseurs bien aguéris savent l'utiliser avec brio. C'est la technique préférée de Norbert. Plus jeune (il s'est plongé dans la passion de la chasse à l'âge de dix neuf ans), il a commencé par la traque. Puis, avec des amis, il s'est essayé, avec succès, au rabattage. De fil en aïguille, tout comme Norbert, le chasseur va prendre de la graine et une certaine maturité dans ses choix de terrains, de proies et de tactiques. Il arrive alors à atteindre un coup de grâce frolant la perfection. C'est l'apotéose: lorsque la proie, toute tremblotante aperçoit le couteau qui va la dépecer, la main qui va la torturer et le visage tordue d'extase de son prédateur. Puis la coupe, comme on dit dans le milieu. Norbert a une technique bien à lui. Pour se mettre en jambes, il commence par de légères incisions. On coupe les oreilles, les paupières, tous ces petits détails qui dépassent. Ensuite, vient la partie la plus sportive, le découpage en lui même. Notre chasseur aime découper les petits membres en premier, et ce, avec des garrots. Attention ! La proie doit vivre jusqu'au bout, sinon la chasse n'a plus la même saveur ! Il continue avec un long couteau cranté pour les os les plus épais. Et si, comme Norbert, le chasseur et joueur, il peut même tenter l'éviscération à vif. Là c'est autrement plus difficile. Beaucoup de sang s'échappe et le gibier s'évanouit souvent. Mais il est possible de tenter le tout pour le tout comme le fait bien souvent Norbert ! Il est comme ça, il vit ses chasses et ses échecs jusqu'au bout, c'est un perfectionniste. Demain matin, il repart en chasse. Il a repéré une petite école communale à quelques dizaines de kilomètres de son atelier. Il va pouvoir chasser à l'appât, comme il aime. Un grand sourire se déssine déjà sur son visage ! En vérité, Norbert est un grand enfant !






"Bonjour petit, tu veux un bonbon ?"