Je vais tenter de répondre à certaines questions ici alors...
Tout d'abord, il faut savoir que l'ambiance, le rythme de travail, la difficulté dépendent de plusieurs facteurs : le lycée, la promotion, la spécialité... Je m'explique : entre une Khâgne à Henri IV et une Khâgne à Pétaouchnok, il y a pas mal de différence.. Il faut donc prendre en considération le classement de la prépa en question : plus c'est bon, plus les profs sont exigeants, ils veulent maintenir leur niveau. Les prépas scientifiques ne sont pas forcément plus difficiles que les prépas littéraires : le travail est très différent... Nous pour bosser un devoir on doit lire, lire, lire, et apprendre aussi... Eux bossent, bossent, bossent et refont encore et encore leurs exos... La prépa scientifique est plus dûre en ceci que comme il y a beaucoup plus de portes ouvertes à la sortie, la concurrence est plus rude : nous on a juste l'ens, et quelque fois sciences po, mais ça c'est officieux (Sc Po n'est pas encore considérée comme une grande école et n'a donc pas le droit d'avoir de prépas.). En gros nous on sait qu'on a de fortes chances de revenir en fac, eux ont plus d'espoir d'intégrer, d'où l'esprit plus rigoureux en général.
Je ne vais pas vous mentir, à moins d'être super fort super intelligent et cela dans tous les domaines, en prépa, les facilités sont rapidement dépassées... J'ai un ami en prépa PC avec moi à Fermat, il a eu TB au bac, il avait jamais véritablement bossé et est juste hyper-méga-trop fort mais les débuts ont sacrément été rudes pour lui. Par contre, si le rythme de travail est dur à trouver et à tenir au début, après ça paraît évident.
Emilie m'a parlé de pouvoir glander les week-ends... Là encore ça dépend de l'endroit où l'on est. Moi je suis dans un établissement qui a des prétentions, et du coup le week-end on est enfermés à bosser... Parce que la prépa littéraire c'est avant tout 6heures de ds chaque semaine (pour moi c'est le mercredi aprem) et une colle chaque semaine à préparer. Tout ça se fait les week-ends, et il faut ajouter les devoirs que les profs ne peuvent s'empêcher de donner, les livres d'auteurs, de critiques, d'historiens, les anthologies et tous ces pavés à lire.
Mais tout ça n'est que dérisoire si on a ne serait-ce qu'un peu envie d'apprendre. La prépa c'est aussi des classes de 50 maximum, des profs haut-de-gamme qui sont toujours là en cas de problème, qui ont vos numéros de portable, qui vous traumatisent la plupart du temps mais qui sont les premiers à se rendre compte que ça ne va plus du tout. Et c'est un atout à ne pas négliger.
Une année de prépa c'est une année à prier pour des vacances, mais quand c'est fini, ça laisse un grand vide. Je recommande à tous ceux qui le peuvent de ne pas hésiter : ce sera l'année la plus dure et la plus belle de votre vie. C'est là que vous voyez si vous avez des tripes ou pas, parce qu'à un moment, c'est par ça seulement qu'on tient...
Mon année en hypokhâgne a été la plus belle de ma vie, la plus belle même si toutes mes soirées de la période octobre-février se sont terminées en larmes, même si j'ai recommencé à fumer, même si je n'ai plus supporté de vivre ça et une relation amoureuse, même wi je n'ai que très peu fait la fête, même si je ne suis allée que trois fois au ciné...
C'est là que je me suis fait des amis véritables, que j'ai découvert ma vocation tardive pour les lettres classiques, que j'ai mûri aussi. C'est l'année la plus longue et la plus courte de ma vie, tout ça à la fois.
Un seul conseil : oubliez les classements et laissez de côté le stress pour le moment, ça viendra ! Quant à tout le reste, c'est à chacun de découvrir... Chaque expérience est unique même si, au fond, on est tous passés par les mêmes choses... Vous voyez que j'ai du mal à m'arrêter d'en parler, alors si vous avez des questions plus précises, je tâcherai de vous répondre