[nouvelle]La théorie du complot
Posté : mar. juin 19, 2007 3:27 pm
La Théorie Du Complot
« Biiiiiip…Biiiiiip…Biiiiiip…ccrrrcchhhh…Il est 8h du matin…vous vous réveillez en direct de Republica FM, la radio officielle de la République…Aujourd’hui, journée nationale de notre grande Nation…notre bien-aimé leader charismatique, le général Salkosie fera une allocution officielle devant le peuple a 20h au Temple des Héros de la Nation au c½ur de notre majestueuse capitale, Pahrissa »
Je me lève du pied gauche aujourd’hui encore, un jour banal…a la télé toujours le même canal. De toute manière la télé déconne…
« Driiing…Driiing »…et le téléphone sonne.
« -Allo ??
-Fred ? C’est Kevin…Tais toi et écoute ce que j’ai a te dire !
-Qu’est ce qu’il y a…
-Chuuut ! Ecoute !
-Mais…
-Chuuut ! Ils nous écoutent !!
-Mais tu délires…
-Non !! Laisse moi te parler de ce monde-Tombe quelques secondes pendant que dehors l’orage gronde. Laisse moi te dire cette vérité cachée, pourchassée et délaissée derrière cette fausse réalité maquillée dans laquelle nous avons été élevé. Ils parlent de justice, de liberté et d’égalité mais nous sommes fliqués !!
-Arrête Kévin…tu m’fais peur avec tes conneries !
-Regarde autour de toi… Ils mettent des barrières sur les routes de nos vies, des snipers sur les buildings de nos âmes, des chars dans les ruelles de nos songes, des hélicoptères dans les cieux de nos joies et des chaînes autour de nos c½urs …nous mourrons…ils nous tuent…Il est temps pour toi de prendre conscience de la geôle dans laquelle ils t’ont enfermé…Regarde par la fenêtre et dis moi ce que tu vois !
-Euh…attends deux secondes…je sais pas…il pleut, l’orage, les nuages…
-Regarde encore…
-Je comprends pas ce que tu veux me faire voir…je sais pas…hum …les bâtiments alignés, les lumières des véhicules, la foule, beaucoup de foule et les banderoles de la fête nationale…Rien d’anormal.
-Regarde mieux la foule…regarde ce qui la compose, le visage de la foule !
-Il y a des…euh…des hommes, des femmes, beaucoup de gens en costard qui vont au travail, des parapluies qui les cachent…De ouvriers sur les trottoirs, des enfants qui vont a l’école…et puis des hommes armés aux coins des rues…Rien d’anormal.
-Des hommes armés…oui… « Rien d’anormal » voila ta réaction…tu es comme un prisonnier qui ne voit même plus ses barreaux et ses liens par habitude…Je t’ai dit de regarder leur visage !! Regarde les !!
-Je…
-Regarde les je t’ai dit !!!
-C’es bon arrête je t’en supplie ! Oui je regarde…ils ont des visages droits, carrés…fermés mais c’est normal il fait gris, c’est le matin…
-Noon tu te trompes…Rien n’est normal ! La normalité c’est le visage de la réalité que l’on nous impose…
-Mais pourquoi tu me dis ça ? Pourquoi aujourd’hui ?...
-Des gens ici, comme moi, n’en peuvent plus de cette normalité et veulent se battre…les choses vont changer ! Le noir et blanc va prendre de la couleur, et le cours du Temps va tourner en notre faveur…Je veux que tu fasses parti de ces « peintres révolutionnaires » qui feront taire la normalité et se briser les chaînes…
-Mais pourquoi aujourd’hui ?
-Parce que tu vois…
Voix a l’autre bout du fil : « Hé ! Service de sécurité du peuple ! Ouvrez cette porte ou nous allons la défoncer ! »
-Tu vois !
-Ils vont t’arrêter ?? Nah frère, pas toi !
-Maintenant tu sais…je dois te quitter.
« Nous vous avions prévenu !! CCCHHRRAAACCCKKKK….plusieurs coups de feu, des cris… »
-Votre correspondant vient de raccrocher…tuuuu…tuuuuu. »
Ils venaient d’emporter mon frère. Pendant plusieurs jours j’ai regardé par la fenêtre pour voir ce qu’il voulait que je vois…pour que s’efface de mes yeux la « normalité » et j’ai fini par la voir cette vraie réalité. Ce monde dans lequel nous vivons n’est que mensonge et illusion…assez forte pour nous maintenir dans une impression de bien-être et de sécurité. J’ai pris une arme : le savoir, j’ai pris le relais. J’ai versé une larme sans le savoir et je me suis rebellé…
Peu importe la fin de cette histoire, l’important en est sa morale. Le faux est pris pour le vrai, l’intolérable est normalité car nous avons peur de voir la réalité par peur de devoir lutter…