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Heureux qui comme Ulysse...

Posté : lun. févr. 19, 2007 2:11 pm
par Blackburn
...fit un beau voyage.

Tel aurait pu être le titre de ce livre.

Ou encore : La formidable épopée du papillon des étoiles... Mais voilà...

Je sais que la philanthropie est de mise pour aborder l’œuvre de Werber et c'est pour cela, je pense, que le papillon déclenche tant les passions de gens qui se voient mal réduits à l'état de vulgaires gouffres de bassesse dont il faudrait sauver la crème de l'élite déjà peu glorieuse...

Or, il me semble que cette histoire de sauvetage ou de ce que vous voudrez doit être reconsidérée d'un point de vue un peu moins noble et naïf.
Et c'est pour cela que je n'ai pu résister à la tentation de vous faire part d'un texte qui fut diffusé il y a presque 3 ans sur un autre forum werberophile (fermé maintenant) contactable à l'époque depuis le site officiel de l'auteur (NLH & CO ou ptet même celui-là mais j'ai horreur de dépoussiérer...). Peut-être que certains s'en souviendront...

Le titre de cette histoire aurait pu être : La mystérieuse source noosphèrique qui créé les idées farfelues de Mr Werber
Ou encore: Et comment le papillon devint frelon...

Mais il se contenta de s'appeler : Les envahisseurs

Parce qu'après tout, les dinosaures vivaient heureux avant que le spermatozoïde ne vienne violer leur planète ...

Le vaisseau spatial est en approche finale. Le réveil cryogénique de ses occupants vient de débuter.
Ils sortiront ensemble de leur léthargie artificielle pour commencer l'occupation de cette planète; choisie en fonction de ses caractéristiques thermiques, atmosphériques et magnétiques pour une exploitation rentable.

Elle n'est pas la première, mais la prochaine sur une liste qui compte déjà 1 548 753 256 planètes et satellites visités par cette espèce.
Toutes et tous laissés en cendres suite aux ravages qu'ont causés leurs exploitations intensives.

Ce saignement à blanc n'a pour but que de pourvoir cette espèce de ses besoins naturels, celle-ci demandant des quantités gigantesques de ravitaillement, pour subvenir à la consommation des 10 milliards d'occupants du vaisseau.
C'est pour survivre que l'espèce se constitue en nomade parasite, exterminant les formes de vie animales et végétales présentes pour les exploiter au maximum en un minimum de temps, au nom du principe louable de la conservation de leur race.

Ce fléau est redouté par toutes les civilisations galactiques ; mais leur coalition n'a pour l'instant pas donné de résultats et les parasites évolués continuent leurs ravages dans cet univers qui ne compte pas beaucoup de systèmes planétaires répondant à leur demande croissante en matériaux et nourriture.

Mais le vaisseau a subi une sérieuse avarie lors de sa dernière rencontre avec une civilisation capable de se défendre, celle-ci ayant néanmoins vu le déclin de sa planète qui subissait le sort réservé aux astres présents sur la liste ; la soif de destruction des parasites guerriers étant grandement amplifiée par l'excitation de la bataille.
Il ne reste plus rien de la planète florissante originelle. Les nuages de CO2 et les pluies acides ont remplacé l'oxygène. Tous les végétaux sont partis en fumée dans les incinérateurs géants et des monceaux de squelettes recouvrent la lande brûlée...

Le vaisseau grouille à présent de ses 10 milliards d'habitants que la faim exacerbe ; et les premiers modules d'exploration sont prêts à partir...
C'est alors que l'impensable survint ; la flotte de défense des civilisations épargnées provisoirement par les parasites déclencha un feu simultané sur l'unique vaisseau-mère encore à 1 500 000 kilomètres de la future zone d'exploitation.

Le bouclier ulta-performant du vaisseau ne résista pas à l'assaut prolongé de la flotte galactique et celui-ci explosa de mille feux à 1 million de kilomètres de sa destination...

Au comble de sa joie, le commandant de la flotte ne vit pas sur ses écrans radars la minuscule navette qui s'échappait in extremis du vaisseau-mère lors du lancement de la mission d'exploration et qui fonçait droit sur la planète vierge avec à son bord les 500 000 premiers colons.

Les secousses de l'explosion du vaisseau-mère créèrent une panique dans l'équipage de la nacelle d'exploration. Elle se transmit de parasite à parasite jusqu'à la débâcle complète quand ils comprirent quelle effroyable tragédie s'abattait sur eux. Tous s'évanouirent sous le joug de leur émotion...
Réveillé par les sirènes d'alarme, l'équipage ne savait plus contrôler le vaisseau lancé à pleine vitesse.
En effet, le choc traumatique les avait rendus amnésiques ; et ils étaient désormais incapables de se souvenir de ce qui précédait leur extraction de l'explosion.
Ne sachant plus se diriger, le vaisseau s'écrasa sans ménagements dans la savane hostile de la planète qu'ils visaient et les rescapés du crash sortirent des décombres, sans savoir qui ils étaient ni ce qu'ils faisaient là.
Ils étaient nus, bipèdes à la peau molle et rose...

Le retour aux sources de cette race de destructeurs leur permettra-t-il de recommencer leur histoire ?
Ou sont-ils condamnés à reproduire les erreurs du passé ?
Pas très joyeux tout ça, hein ?
Mais rajoutez-y un brin de poésie et de rêve tout en omettant certains aspects peu gratifiants et vous pourrez aisément faire coïncider les 2 textes avec en prime un beau vaisseau-papillon-spermatozoïde au venin caché sous une couche de bonne volonté mylardée...

Tiens au fait, pourquoi Monsieur Bernard (que j'admire toujours autant, là n’est pas la question) a-t-il décidé que la planète d'accueil soit grise et morne et couverte de dinosaures stupides et dégénérés ? Ca facilite quand même le travail de mise aux normes humaines sans éprouver de remords, non ?

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