[galerie]Mes textes... à teneur journalistique
Posté : mar. déc. 26, 2006 9:44 am
Voila, je suis étudiant en journalisme, et voila ce que j'ai rendu pour mon partiel d'écriture... Sur le thème de Noël! Je l'ai anglé d'une manière peu traditionnelle, mais j'avoue être plutôt fier de moi.
Jé précise que j'habite dans le Beaujolais, région viticole tr_s touchée par la crise!
Cher Père Noël,
Je ne crois plus en toi depuis de nombreuses années, mais j’ai besoin, en ces temps difficiles, de me raccrocher à quelque chose. Mon enfance, mes souvenirs de moments heureux sont les seules choses qui me permettent de tenir bon. Tu fais partie de ceux-ci.
Lorsque je n’étais encore que gamin, il y a une quarantaine d’années, je me souviens comment j’attendais le jour où j’allais découvrir le petit paquet à mon nom. Souvent, ce n’était pas grand-chose : une paire de chaussettes tricotées par ma Maman, un train sculpté maladroitement par mon oncle qui se croyait doué pour cela…
Je nous revoie, mes frères et moi, nous lever très tôt le matin, tout pressés que nous étions d’ouvrir cet unique paquet. Son contenu, nous savions qu’il nous plairait quoi que ce fût. L’important, n’était pas le cadeau ! C’était de savoir que tu avais pensé à nous durant cette longue année.
Mes parents étaient eux-aussi viticulteurs. Ils ont eu quatre fils qui se sont tous dirigés vers la viticulture. Ils n’avaient certes pas les moyens de nous offrir les cadeaux les plus fous, mais ils savaient nous rendre heureux avec un rien… enfin, un tout serait le mot juste : la famille.
Quelle erreur n’avons-nous pas fait de choisir notre passion comme métier!
Cette année, a été la pire de toutes. Ma femme m’a quittée. Elle ne me supportait plus, moi, mon vin et mes problèmes qui l’empêchaient de s’épanouir.
Lorsque la crise a commencé, il y a quinze ans, elle s’est rapidement trouvé un travail de secrétaire afin de subvenir aux besoins de notre petite famille : « C’est temporaire… tu verras, d’ici un ou deux mois, les cours du vin vont remonter… Je pourrai t’offrir ce à quoi tu as toujours rêvé. Je pourrai payer les meilleures écoles à nos enfants… ». Voila ce que je lui avais dit !
Puis, les mois sont devenus rapidement, trop peut-être, des années.
Elle a commencé par payer mes factures… Régler toutes mes dettes était pour elle le plus important. Moi et nos enfants... Nous étions alors unis, dans l’adversité certes, mais unis autour de notre famille.
Puis, peu à peu, elle s’est désintéressée de mes problèmes : mon vin, mes clients, mes angoisses quant à la grêle, mes nuits blanches passées à me demander comment j’allais m’en sortir pour payer mes charges, mes traitements pour la vigne.
Les enfants ont grandi, vite.
Nous, nous avons vieilli, trop vite.
Voila trois mois qu’elle m’a quitté.
En cette veille de Noël, je suis seul. Mes enfants sont, avec leur concubin, tous chez leur mère.
Je sais que mon Grand est papa depuis trois semaines d’une petite Jeanne. Je n’ai jamais eu l’occasion de la voir. Lui aussi me trouve déconnecté de la réalité. Il n’a pas voulu que je lui rende visite. C’est le premier. Je sais que les autres vont le suivre. Il a toujours eu de l’influence sur eux. Mon Grand.
En ce soir de Noël, je suis seul, chez moi.
Je m’accroche à ce qui me reste : pas grand-chose.
J’ai fait mon sapin. Je ne sais pas pourquoi. En fait, si ! j’espère que tu viendras y déposer tout ce que je désire : ma vie d’antan. Celle lors de laquelle nous nous regroupions mes frères et moi avec nos épouses et enfants respectifs, accompagnés de nos parents pour cette tradition. Nous étions autour d’un repas, en famille, à rire, parler de tout et de rien ! Nous engueuler aussi certaines années, mais ce n’était jamais très méchant. Le lendemain, tout était oublié.
Mais depuis l’an dernier, Pierre est parti. Son corps a été retrouvé ballant au bout d’une corde, au dessus de son pressoir. Il avait fait faillite, sans jamais nous toucher un mot de ses problèmes financiers. Certes, nous n’aurions pas pu l’aider, mais nous aurions été là pour le soutenir. Du coup, c’est la corde qui l’a soutenu… Si seulement elle avait rompu, cette satanée corde !
Enfin, je me dis que la vie est ainsi ! Je me dis que nous devons faire face, une fois de plus, à la crise. Mais celle-ci sera certainement la pire de ma vie. J’espère la dernière.
Je vais me reconstruire.
Changer de vie.
Cher Père Noël, si tu pouvais me donner ne serait-ce que la force de me reconstruire, ce serait le plus merveilleux des cadeaux du monde.
Cher Père Noël, si tu pouvais me rendre ma vie… je t’en serai, éternellement, reconnaissant.
Jé précise que j'habite dans le Beaujolais, région viticole tr_s touchée par la crise!
Cher Père Noël,
Je ne crois plus en toi depuis de nombreuses années, mais j’ai besoin, en ces temps difficiles, de me raccrocher à quelque chose. Mon enfance, mes souvenirs de moments heureux sont les seules choses qui me permettent de tenir bon. Tu fais partie de ceux-ci.
Lorsque je n’étais encore que gamin, il y a une quarantaine d’années, je me souviens comment j’attendais le jour où j’allais découvrir le petit paquet à mon nom. Souvent, ce n’était pas grand-chose : une paire de chaussettes tricotées par ma Maman, un train sculpté maladroitement par mon oncle qui se croyait doué pour cela…
Je nous revoie, mes frères et moi, nous lever très tôt le matin, tout pressés que nous étions d’ouvrir cet unique paquet. Son contenu, nous savions qu’il nous plairait quoi que ce fût. L’important, n’était pas le cadeau ! C’était de savoir que tu avais pensé à nous durant cette longue année.
Mes parents étaient eux-aussi viticulteurs. Ils ont eu quatre fils qui se sont tous dirigés vers la viticulture. Ils n’avaient certes pas les moyens de nous offrir les cadeaux les plus fous, mais ils savaient nous rendre heureux avec un rien… enfin, un tout serait le mot juste : la famille.
Quelle erreur n’avons-nous pas fait de choisir notre passion comme métier!
Cette année, a été la pire de toutes. Ma femme m’a quittée. Elle ne me supportait plus, moi, mon vin et mes problèmes qui l’empêchaient de s’épanouir.
Lorsque la crise a commencé, il y a quinze ans, elle s’est rapidement trouvé un travail de secrétaire afin de subvenir aux besoins de notre petite famille : « C’est temporaire… tu verras, d’ici un ou deux mois, les cours du vin vont remonter… Je pourrai t’offrir ce à quoi tu as toujours rêvé. Je pourrai payer les meilleures écoles à nos enfants… ». Voila ce que je lui avais dit !
Puis, les mois sont devenus rapidement, trop peut-être, des années.
Elle a commencé par payer mes factures… Régler toutes mes dettes était pour elle le plus important. Moi et nos enfants... Nous étions alors unis, dans l’adversité certes, mais unis autour de notre famille.
Puis, peu à peu, elle s’est désintéressée de mes problèmes : mon vin, mes clients, mes angoisses quant à la grêle, mes nuits blanches passées à me demander comment j’allais m’en sortir pour payer mes charges, mes traitements pour la vigne.
Les enfants ont grandi, vite.
Nous, nous avons vieilli, trop vite.
Voila trois mois qu’elle m’a quitté.
En cette veille de Noël, je suis seul. Mes enfants sont, avec leur concubin, tous chez leur mère.
Je sais que mon Grand est papa depuis trois semaines d’une petite Jeanne. Je n’ai jamais eu l’occasion de la voir. Lui aussi me trouve déconnecté de la réalité. Il n’a pas voulu que je lui rende visite. C’est le premier. Je sais que les autres vont le suivre. Il a toujours eu de l’influence sur eux. Mon Grand.
En ce soir de Noël, je suis seul, chez moi.
Je m’accroche à ce qui me reste : pas grand-chose.
J’ai fait mon sapin. Je ne sais pas pourquoi. En fait, si ! j’espère que tu viendras y déposer tout ce que je désire : ma vie d’antan. Celle lors de laquelle nous nous regroupions mes frères et moi avec nos épouses et enfants respectifs, accompagnés de nos parents pour cette tradition. Nous étions autour d’un repas, en famille, à rire, parler de tout et de rien ! Nous engueuler aussi certaines années, mais ce n’était jamais très méchant. Le lendemain, tout était oublié.
Mais depuis l’an dernier, Pierre est parti. Son corps a été retrouvé ballant au bout d’une corde, au dessus de son pressoir. Il avait fait faillite, sans jamais nous toucher un mot de ses problèmes financiers. Certes, nous n’aurions pas pu l’aider, mais nous aurions été là pour le soutenir. Du coup, c’est la corde qui l’a soutenu… Si seulement elle avait rompu, cette satanée corde !
Enfin, je me dis que la vie est ainsi ! Je me dis que nous devons faire face, une fois de plus, à la crise. Mais celle-ci sera certainement la pire de ma vie. J’espère la dernière.
Je vais me reconstruire.
Changer de vie.
Cher Père Noël, si tu pouvais me donner ne serait-ce que la force de me reconstruire, ce serait le plus merveilleux des cadeaux du monde.
Cher Père Noël, si tu pouvais me rendre ma vie… je t’en serai, éternellement, reconnaissant.