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Vos positions sur les "drogues" et la meditation..

Posté : mar. sept. 05, 2006 2:15 pm
par Fantomas
Voila j'ai remarqué que dans certaines oeuvres de BW il y avait quelque reference aux "drogues" non pas en les condamnant purement et simplement mais plutot en les indicants comme porte ouverte a la meditation avec de certaines reserves bien entendu...

J'entend par "drogues" des drogues dites douce et non tous ce qui n'est pas naturel et je voulais connaitres vos position sur ce sujet...

Posté : mar. sept. 05, 2006 2:50 pm
par kermo
Mon idée générale là-dessus est qu'à partir du moment où tu es sous influence d'une substance qui modifie ta perception ce n'est plus exactement toi qui es en train de méditer mais bien le légume que tu as temporairement accepté de devenir.

Toutefois, libre à chacun de chercher comme s'évader du monde matériel, que ça soit par l'imagination, la rêverie, la danse, la musique ou la drogue chacun son truc.

Par ailleurs j'estime qu'il n'y a pas de drogues douces ou dures, pour connaître des personnes accrocs au tabac et une ayant quitté l'héroïne du jour au lendemain.

J'ignore si c'est le sujet, mais il y a peu Google proposait un docu-fiction original sur "si les drogues étaient légalisées" - c'est en anglais.

Posté : mar. sept. 05, 2006 4:45 pm
par Pithru
La drogue permet d'accéder à d'autres plans de conscience. Evidemment, si tu ne sais utiliser la subtance, si tu en prend trop et n'importe comment, tu risques de perdre le contrôle de toi-même. Cela peut amener à avoir des "hallucinations" qui sont en fait des visions provenant de l'astral inférieur. Dans certaines tribus, on sait très bien utiliser les drogues, et d'ailleurs ce n'est qu'un support à la méditation.

Posté : mar. sept. 05, 2006 5:18 pm
par hds
J'ai eu, dans la nuit du 29 juillet dernier, une expérience qui m'a boulversé à ce sujet.

Disons que celà a changé une bonne partie de mon approche de la vie ; par la suite, je me suis mis à m'intéresser à certains sujets spirituels qui m'étaient bien étrangers auparavant ; la lecture d'un livre de philosophie bouddhiste (Le livre tibétain de la vie et de la mort, génail vraiment je vous le conseille), la méditation, l'acceptation que tout n'est peut-être qu'illusion - permettre une prise de distance de la vie pour induire un "lâcher-prise" face aux choses futiles.

Je n'ai pas grand chose à cacher, celà ne me dérange pas d'étaler ça ici car ce que j'ai pris (sauge divinatoire ou Salvia) est parfaitement légale (ou plutot "non-illégale") en Suisse (et en France aussi d'ailleurs). Voici le rapport de mon trip, à chaud.

(La Salvia est originaire d'Amérique centrale ; utilisée par les indiens Mazatecs depuis longtemps comme substance accompagnant les cérémonies shamanistiques. Elle est traditionellement sechée puis mâchée, mais de manière plus moderne elle est concentrée (concentrations 5x, 10x, 15..) en herbe puis fumée).

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Extrait utilisé : 15x (pratiquement rien fait, juste petit bien-être 20 minutes) puis 10x.

J'en ai d'abord pris une dose de 15x, mais qui ne m'a pratiquement rien fait.
Un certain temps après, j'ai décidé d'entamer mon paquet de 10x. J'ai rempli une bonne dose, à ras-bord de la douille et de l'alu.
Je vais utiliser le concept "moi/surmoi" qui me semble assez correct pour décrire le trip.
Les effets sont venus très rapidement. En clignant des yeux j'avais déjà quelques images : un serpentin violet. Ensuite le trip intense est apparu, alors que mon "surmoi" s'est mis, comme durant ma première fois avec la salvia, à prendre la parole, à parler de moi à la troisième personne, ou encore, à s'adresser à mon "moi" qui était en train de tripper. D'après mes amis j'ai parlé tout le long. Le surmoi parlait très vite, et remarquait qu'il parlait vite et le disait. Il parlait comme s'il devait rassurer le moi qui trippait. Il décrivait aussi tout ce que le moi voyait dans le trip. Le surmoi avait une sorte d'omniscience dans mon cerveau ; il était pleinement conscient de la réalité (alors que le moi était pûrement dans le trip) mais en même temps voyait tout le trip et décrivait tout.
Le moi a d'abord vu des sortes de tous petits carrés jaunes en haut à gauche. Le fond était brun foncé. C'était comme si je volais au dessus d'une ville de nuit (le surmoi le faisait remarquer, toujours en utilisant ma voix).
Selon mes amis le surmoi parlait comme pour rassurer mon moi, "t'inquiète pas" ou "tu es dans un trip" des choses du genre...
Un personnage est apparu à coté d'un des carrés (plutot vers la droite de la rangée de carrés jaunes). C'était un petit garçon de BD américaine des années 50 ; cheveux noirs cours, jaquette jaune, chemise rouge, pantalon brun, chaussures noires.
A son arrivée le carré à coté duquel il était s'est transformé en bâton.
J'ai ensuite vu depuis une certaine distance pleins de ces bâtons jaunes disposés allignés sur le sol, formant un grand "M" jaune. Et ce petit garçon devait récupérer ces batons à toute vitesse, très très vite, en suivant la ligne. A ce moment je me suis levé, j'ai dit, "ils sont là-bas je dois aller les chercher !" Je faisais le même mouvement que le gosse dans mon trip pour les récupérer très vite et je voulais me lever mais mon surmoi a repris le dessus en disant quelque chose comme, "non, ne te lève pas, c'est pas bien, couche-toi et continue à tripper". Je me suis alors couché.
La suite fut un peu floue (j'aurais vraiment voulu enregistrer ce que le surmoi a dit, j'aurais pu beaucoup mieux me rappeler du trip ; j'y penserai la prochaine fois). Le surmoi s'est de nouveau mis à parler beaucoup à mon moi.
Je me rappelle d'un moment où mon moi parlait. Mais comme j'étais dans le trip, je disais des choses un peu idiotes ou de manière stupide. Je me rappelle que juste après avoir dit quelque chose mon surmoi reprit la parole et fit remarquer la stupidité des paroles du moi.
A un moment il m'a fait ouvrir les yeux et a dit, bien distinctement, "quand tu ouvres les yeux, tu as strictement rien" et je devais donc les refermer pour continuer à tripper.

J'entendais un peu mes amis rire, car ils étaient temoins d'un surmoi qui s'adresse à haute voix au moi, ce qui est assez spécial. Je savais que mes amis étaient à coté. Mais je les sentais comme des très grands personnages noirs et fins, avec un visage de smiley au bout, qui souriait (je crois qu'à ce moment là le surmoi décrivait encore la chose). Je les voyais tout autour de moi, comme si j'étais couché par terre et qu'ils se réunissaient autour de moi.
Ensuite j'étais dans un cylindre genre râpe à fromage et je tournais sur moi-même, vite, très très vite. Mais je commençais à sentir la chaise longue sur laquelle j'étais allongé, signe de réalité. Je me suis ensuite mis dans l'herbe, sur le coté. Mon surmoi disait à mon moi (toujours à haute voix) : "Ton trip est bientôt fini, tu vas revenir progressivement dans la réalité. Laisse-toi faire, laisse-toi faire, je suis ton guide (je me rappelle très clairement de cette phrase). Ouvre les yeux ça t'aidera à revenir dans la réalité."
Et aussi : "Ha, les gens trouvent ça bizarre que tu parles de toi comme ça mais c'est tout à fait normal".
Ensuite, je crois : "Ha c'est incroyable ce que tu viens de voir (...) allez, tu vas tout leur raconter". J'étais (je le répète) couché sur le coté. Je me suis mis assis d'un coup, et là il y a eu une très claire "coupure", comme la fin d'un flashback dans les films, ou quand le personnage est réveillé brusquement d'un rêve.
Mon moi avait repris à nouveau le dessus, et j'étais impressionné, sous le choc (mais de manière positive). J'avais un besoin inexplicable de tout raconter d'une traite.
Quelques secondes après m'être levé et après avoir fini totalement le trip, je crois bien avoir senti en face de moi ce "surmoi". J'avais comme un besoin très fort de le serrer dans mes bras. J'avais désormais pris pleine conscience de son existence, et j'étais heureux ; changé. Mon surmoi m'avait véritablement guidé durant ce trip ; il était là en permanence, en train de rassurer mon moi qui voyait des choses défiler et se passer à toute vitesse. Après ce trip, j'ai pu comprendre qui avait parlé pendant les 20 secondes de mon trip Salvia 1.
Je me sentais vraiment très, très très bien. Comme si j'avais une nouvelle approche de la réalité grâce à la prise de conscience de l'existence du surmoi, de cette "conscience supérieure" qui régit ma conscience "quotidienne". Un sentiment de totale joie m'avait envahi ; j'avais enfin pu réellement entendre, sentir et voir mon moi se faire guider et aider par ce fameux surmoi.

Le seul regret que j'ai est que je n'arrive pas à me rappeler de tout ce qu'a dit mon surmoi, non seulement à cause d'une certaine fatigue (je viens de passer une nuit blanche au moment où j'écris) mais aussi à cause de l'intensité du trip.

Ceci était mon premier trip profond (selon moi). Je n'ai pas eu une foule de visions, pas de sentiment de gravité. Juste la nécessité de fermer les yeux pour tripper.
Mais prendre conscience de ce surmoi m'a changé. J'y repense de temps en temps. Je sais désormais qu'il est là, bien présent.
L'incompréhension suivant le premier trip est désormais remplacée par une joie et un sentiment de compréhension totale. Je me sens plus en harmonie avec moi-même.

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Oui, je parle de moi à moi-même à haute-voix quand je suis sous Salvia. Très bizarre. A ma première prise, ma voix parlait même de moi à la troisième personne !! "machin est encore dans la réalité, machin est encore là.." véridique.

Le bien-être suivant le trip était...indéscritible. Je crois que de toute ma petite vie, jamais je n'avais eu un tel sentiment de joie et d'amour universel authentique. Je me sentais parfaitement en phase avec tout, totalement "Carpe Diem".

Après-coup : Une chose importante que je me dois de signaler. Cela fait environ un mois et demi que j'ai tenté pour la première fois la Salvia ; jusque là, je n'ai eu aucun effet négatif. Je ne me sens pas DU TOUT dépendant ; d'ailleurs, le bien-être que je sentais pendant environ une semaine après le gros trip était accompagné d'une sorte de "non-envie d'en reprendre" donc cette drogue n'a strictement RIEN à voir avec la canna (que je ne consomme point). D'ailleurs je trouve le mot "drogue" un peu péjoratif pour une telle substance, qui a véritablement le pouvoir de "clé des portes de la perception" et d'ouverture spirituelle.
Mais tout de même, pour ceux que cela intéresse : prennez garde. Entourez-vous des bonnes personnes, dans un bon endroit calme, au bon moment. Ne sous-estimez jamais le pouvoir de la Salvia. http://www.sagewisdom.org/guidefrancais.html << infos

Posté : mar. sept. 05, 2006 5:38 pm
par le dahaka
pithru et kermo, vous me paraissait très emplis de certitudes...
le trip de hds en revanche est très très interessant, même si il me semble pas qu'il réponde vraiment à la question.

Oui, les drogues sont un tremplin à la méditation.
MAIS celà depend:
-de ta définition de la "méditation"
-de la drogue
-du contexte dans lequel elle est absorbée.

Ca peut être un excellent tremplin qui t'évite un long et pénible conditionnement, ce qui te permet de plus rapidement lacher prise sur le "réel".

" ce n'est plus exactement toi qui es en train de méditer mais bien le légume que tu as temporairement accepté de devenir"...
le mot légume est un peu fort, mais c'est vrai que si l'on ne sait déjà pas ce que c'est que méditer dans le sens propre du terme, on a vite fait de se retrouver un filet de bave à la bouche en train de contempler la voie lactée de notre imagination.

Pour ex:
J'ai testé qlq drogues.
Je les ai toujours testé sans alcool, en bonne forme, pour bien en définir les sensations.
Je passe sur cocaîne et excasy et toutes la clique qui n'ont que peu d'interêt pour la chose.
Le shit lui en revanche, bien qu'il m'est fracassé qlq fois, a eu parfois des effets uniques.
J'ai terminé deux fois en transe, et sur l'une des deux, même si tous les cartésiens me diront que je n'en ai aucune preuve, je suis persuadé de m'être décorporé de qlq metres qlq minutes.

Mais là où ca devient interessant (a part qlq orgasmes mémorables) c'est surtout en ce moment. C'est la première fois que j'en achete, d'habitude je fumais en soiree sur ce qui tournait occasionellement. J'en consomme un peu le soir avant d'écrire. Je suis en train d'écrire mon roman et je m'appercois que fumer dans mon état d'esprit en ce moment me permet d'écrire avec justesse et force. Je perds alors toute notion de temps, mes yeux regardent l'écran mais ne regardent pas les mots, et j'écris un roman qui me boulverse et me transporte.

Comme la description au dessus, on a vite fait de passer pour un "fou" en parlant comme ca. Je méditais à l'âge de 17 ans, j'en ai aujourd'hui 10 de plus. La drogue que j'achete et que je consomme en ce moment me permet d'exceller dans ce que je fais, et ne me transforme non pas en légume, mais bel et bien en quel que chose.... de plus authentique.

Le debat est ouvert...

Posté : mar. sept. 05, 2006 6:26 pm
par hds
Dahaka exprime très bien ce que je voulais dire.
Donc aussi, oui évidemment que les drogues sont un tremplin à la méditation. Certaines drogues comme celle dont j'ai parlé vous empêchent de vraiment méditer pendant ses effets (vous êtes plutot propulsés dans un trip), mais vous ouvrent après des voies et des états d'esprits que vous n'aviez pas pu atteindre avant. Alors que d'autres vous aident véritablement à vous "poser" mentalement pour une forme de méditaiton, sans vous transformer en légumes pour autant. Ma Salvia à faible dose par exemple m'a permis d'aborder plus sereinement les heures qui suivent la prise. Je me prends moins la tête et je me sens "ouvert", réceptif à ce qui m'entoure, tout en étant tout à fait normal et conscient.

Posté : mar. sept. 05, 2006 7:36 pm
par kermo
hds a écrit :Je me prends moins la tête et je me sens "ouvert", réceptif à ce qui m'entoure, tout en étant tout à fait normal et conscient.
Et si sans drogue on se sent ouvert et réceptif dans notre état normal c'est grave ?
Il m'arrive de temps en temps d'avoir des hallucinations (le plus souvent auditives mais l'ouie est mon sens de prédilection) ou bien de perdre pied en quelques minutes de la musique adequat (j'évite de mettre du pink floyd ou du klf dans mon autoradio), quand à la production d'écrits ou de paroles psychédéliques à me faire un dialogue entre moi parlant anglais et moi parlant espagnol par exemple, j'ai pas encore trouvé mieux que la combinaison fatale alcool + fatigue.
Les quelques fois où j'ai consommé du canabis en revanche j'étais clairement un légume, heureusement je n'en ai jamais été dépendant (c'est bien la définition d'une drogue). Voir une amie se défoncer à l'héroïne n'était pas non plus super glamour et elle n'avait vraiment pas l'air d'être dans un plan supérieur de conscience ou je ne sais quoi - d'ailleurs elle a arrêté parce que c'était surtout super glauque.

Posté : mar. sept. 05, 2006 8:04 pm
par hds
Et si sans drogue on se sent ouvert et réceptif dans notre état normal c'est grave ?
je te jure que si tu avais eu ce que j'ai eu tu ne poserais même pas cette question, car cela n'a rien à voir comme sentiment à ce comment on peut se sentir en temps normal. Les mots n'étaient peu-être pas très bien choisis (c'est un de mes défauts - je peine à bien choisir mes mots).

Quant à l'héroine, ce n'est vraiment pas une drogue censée faire accéder à un "plan supérieur de conscience". Les excitants/stimulants et les hallucinogènes sont très très différents, ne les mettez pas dans le même panier.