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L'ébriété du défintif

Posté : dim. avr. 02, 2006 1:32 pm
par Chris221
Comment interprêtez-vous ceci ou expliquez, selon vous, ce que l'auteur a voulu dire ou faire passer comme message ?
"Comme je me promenais à une heure tardive dans cette allée bordée d'arbres, une châtaigne tomba à mes pieds. Le bruit qu'elle fit en éclatant, l'écho qu'il suscita en moi, et un saisissement hors de proportion, avec cet accident infime, me plongèrent dans un miracle, dans l'ébriété du définitif, comme s'il n'y avait plus de questions, rien que des réponses. J'étais ivre de mille évidences inattendues, dont je ne savais que faire...
C'est ainsi que je faillis toucher au sûpreme. Mais je crus préférable de continuer ma promenade."
(Cioran)

Posté : dim. avr. 02, 2006 2:12 pm
par Anton
Le Divin, la Compréhension Ultime, est partout et nulle part à la fois

Posté : dim. avr. 02, 2006 5:12 pm
par exoj.n
Que l'homme n'a pas les épaules assez larges pour supporter le poids de la connaissance, j'en conclue donc que plus l'homme se rapproche de la vérité, et plus il rétrecit, ce qui tends à prouver que l'absolu réside à l'interieur de nous même, dans l'infiniment petit.
A moins qu'il n'ai voulu dire que la place de l'homme est dans le public et pas dans les coulisses, que le monde est plus beau à contempler qu' à disséquer.
Ou peut-être s'est il simplement rapellé qu'il est allergique à la chataigne :D :D

Re: Cioran

Posté : dim. avr. 02, 2006 6:58 pm
par liloo
« Voir un monde dans un grain de sable
et un paradis dans une fleur sauvage,
Tenir l’infini dans la paume de votre main
Et l’éternité dans une heure. »

William Blake, Auguries of Innocence

Maintenant que William a parlé, je dirais que ce texte évoque aussi la quête du savoir absolu, l’éclair de génie, l’ivresse de l’infini, mais aussi le choix de continuer tranquillement sa route vers ce but ultime.

Posté : lun. avr. 03, 2006 7:59 pm
par Trefle
Que l'on n'a pas forcément de livres et de matériel pour accéder à la connaissance

Posté : lun. avr. 03, 2006 10:29 pm
par humain n°6,899,578,780
j'interprèterai cela comme la chose suivante, plus l'homme se rapproche de la vérité, de ce quoi il recherche, la connaissance, l'ultime secret, moins il lui est facile de l'atteindre, en fait, je pense que l'homme se construit lui même des barrières invisibles qui l'empèche d'avancer, peut être que le poid des consciences des autres hommes le retient, surtout les parreisseux, et je dirait " la paresse est un frein puissant à l'évolution humaine ).

Posté : mar. avr. 04, 2006 12:58 pm
par sandlo
l'auteur parle de l'EVEIL, la sortie fulgurante et inattendue du monde des illusions...il était prêt , il était mûr pour le vivre.

Posté : jeu. avr. 06, 2006 3:29 am
par Charly Brown
Je ne peux pas m'empecher de faire le parralèle avec la pomme de Newton.

D'un incident tout bete peut naitre une grande vérité.

N'importe qui aurait put prendre cette pomme sur la tete sans jamais y voir cette vérité mais pour Newton ce fut le déclic.

Je pense que c'est la meme chose pour cet homme et la chataigne.

Les choses peuvent etre d'une simplicité évidente, il suffit d'un petit déclic pour que les portes de la connaissance s'ouvrent à nous.

Explication très simplifiée, désolé. Mais je ne me sens pas en état pour poursuivre cette réflexion.

Je ferais peut etre un détour vers l'alchimie. L'univers est un tout..... (Voir L'Alchimiste de Paulo Coelho)

Posté : jeu. avr. 06, 2006 9:48 am
par bomberman
je dirais que l'homme est assez intelligent pour voir et résoudre tous les problèmes de l'univers. Mais lorsque cette connaissance le frappe en plein, il est destabilisé et plutot que d'en profiter il préfére fuir ses responsabilités...

Posté : jeu. avr. 06, 2006 12:31 pm
par lacana
Personnellement cela me fait plutot penser au mythe de la caverne,de Platon si ma memoire est bonne....Bon c'est un peu long mais tout de meme tres interressant a lire donc si vous voulez la suite '(qui est un peu hors sujet) n'hesitez pas a demander ;-)

La Caverne de Platon
extrait de la République - Livre VII

Maintenant représente toi de la façon que voici l'état de notre nature relativement à l'instruction et à l'ignorance.
Figure toi des hommes dans une demeure souterraine, en forme de caverne, ayant sur toute sa largeur une entrée
ouverte à la lumière; ces hommes sont là depuis leur enfance, les jambes et le cou enchainés, de sorte qu'ils ne
peuvent ni bouger ni voir ailleurs que devant eux, la chaine les empéchant de tourner la tête; la lumière leur vient
d'un feu allumé sur une hauteur, au loin derrière eux; entre le feu et les prisonniers passe une route élevée :
imagine que le long de cette route est construit un petit mur, pareil aux cloisons que les montreurs de marionettes
dressent devant eux et au dessus desquelles ils font voir leurs merveilles.
Figure toi maintenant le long de ce petit mur des hommes portant des objets de toute sorte, qui dépassent le mur,
et des statuettes d'hommes et d'animaux, en pierre en bois et en toute espèce de matière; naturellement parmi ces
porteurs, les uns parlent et les autres se taisent.

Posté : jeu. avr. 06, 2006 12:58 pm
par kermo
Perso ça me fait penser à la mort : en faisant l'expérience d'une chataîgne qui tombe et qui éclate avec un bruit sec, il prend pleinement conscience que tout est là et que toutes les questions se ramènent toujours à la même : la seule chose définitive, donc peut-être la seule chose qui compte vraiment pour quelqu'un en quête d'absolu, c'est la mort.

C'est un abysse sans fond alors que tous les autres gouffres (souvent appelés passe-temps, passions, problèmes et autres) ont sinon un fond au moins une durée de descente limitée, à mon sens c'est ce qu'il veut dire par "l'ébriété du définitif".
Parce que mine de rien l'homme a toujours une petite idée d'absolu quelque part, et que quand on touche du doigt un absolu alors on peut se sentir emporté par l'infini qu'il nous procure. (la chataîgne ne remontera jamais dans son arbre, elle est tombée, elle a éclaté et s'en est fini d'elle).

Posté : jeu. avr. 06, 2006 8:48 pm
par Atlante
C'est tout simple:
c'est exactement comme dans les comptes zen... on passe sa vie à se creuser la tête pour trouver le pourquoi du comment... alors que rien n'a d'essence propre, toutes nos constructions mentales n'ont aucune existence réel, toute complication est inutile, tout est clair comme le bruit d'une chataigne qui tombe d'un arbre, simplement. L'auteur est "illuminé", car il vient de se rendre compte de la vacuité de toute chose.