Zététique ou l'art du doute
Posté : mer. janv. 25, 2006 12:50 am
Je n'ai aucune prétention trollesque mais après lecture des différentes aberrations du topic sur la décorporation, je me demandais si le scepticisme avait sa place dans le forum paranormal. Déjà, à mon avis, dire que l'on croit au phénomène paranormaux c'est se disqualifier d'avance puisque la croyance implique évidemment une part d'irrationalité. C'est pourquoi je voudrais vous ouvrir à la Zététique (du grec zêtêin = chercher). Concrètement c'est un enseignement qui vise à utiliser les savoirs et la méthode scientifique pour démystifier les phénomènes paranormaux. C'est aussi une posture critique à l'égard des croyances au paranormal qui, souvent, prétendent tirer une vérité sur la simple foi de témoignages. Je vous renvoi à la page ci-dessous que je vous invite à lire, car je ne saurais mieux dire que son auteur.
Les paragraphes qui suivent sont extraits de cette page http://www.unice.fr/zetetique/zetetique.html
Zététique : méthode dont on se sert pour pénétrer la raison des choses" (E. Littré 1872) Enseignée dès l'Antiquité, la Zététique est en fait le refus de toute affirmation dogmatique et le flambeau est ici repris en tant qu'approche scientifique rigoureuse des phénomènes dits paranormaux.
"Le nom de zététiques, qui signifie chercheurs, indique une nuance assez originale du scepticisme [gras HB] : c'est le scepticisme provisoire, c'est presque l'idée de Descartes considérant le doute comme un moyen, non comme une fin [gras HB], comme un procédé préliminaire, non comme un résultat définitif".
Autrement dit la zététique considère le doute comme un procédé, une pratique, un Art d'après la propre définition du mot art qui est "l'ensemble des moyens, des procédés, des règles intéressant une activité, une profession", acception presque malheureusement oubliée de nos jours.
"Si tous les sceptiques avaient été réellement zététiques et seulement zététiques, ils auraient dit avec Pyrrhon : "nous arrivons non au doute, mais à la suspension du jugement" (...) sceptiques signifie littéralement examinateurs, gens qui pèsent, réfléchissent, étudient attentivement ; mais il a pris à la longue un sens plus négatif que dubitatif, et a signifié ceux qui sous prétexte d'examiner toujours ne décident jamais. (...) le mot zététiques n'est pas fait pour trancher le débat entre les deux acceptions de tous ces termes (...) Le nom de zététiques est resté, d'ailleurs, dans l'enceinte de l'école qui l'a créé ; et, malgré sa très large extension, qui eût permis d'en faire le terme général désignant tous les chercheurs de la vérité dans tous les domaines, il est exclusivement appliqué aux sceptiques, et on peut même dire aux sceptiques grecs ou pyrrhoniens."
L'évidence selon laquelle "le fait même d'être dans une société technologiquement avancée aurait pour conséquence une élimination rapide de la pensée irrationnelle" a vécu.
En Europe, en France, et en pleine fin de XXème siècle, une femme qui se faisait une joie de devenir mère, une enseignante - la précision, nous le verrons plus loin, a son importance - est conduite à faire mourir son nouveau-né par noyade pour suivre la nouvelle mystique biologico-marine prônée par un gourou (ex)soviétique...
Le niveau de croyance baisse avec l'âge de manière quasi continu et, chose alléguée depuis longtemps, la disparité Homme-Femme/Croyances (astrologie tout au moins) est très clairement confirmée. Les femmes sont statistiquement plus croyantes que les hommes.
Contrairement à ce que l'on pouvait supposer a priori, le degré de croyance au paranormal est directement proportionnel au niveau des études effectuées. Les auteurs de l'enquête ont ainsi établi que "quelle que soit la situation religieuse, la croyance au paranormal est d'autant plus fréquente que le niveau d'études est plus élevé." Le supérieur scientifique fait un petit peu exception... un petit peu car son niveau de croyance demeure pourtant supérieur à la moyenne!
Par contre, les professeurs, bien qu'ayant un niveau de croyance en l'astrologie "faible" (près de 30% tout de même !), ont un niveau de croyance au paranormal supérieur à la moyenne française.
En résumé, le résultat surprenant qui se dégage de l'ensemble de ces travaux est le fait que le milieu éducatif - et l'ensemble de ses acteurs: instituteurs, professeurs, étudiants - est particulièrement caractérisé par son niveau élevé de croyance au paranormal.
"paradoxalement", si les croyances sont en pleine expansion, il faut bien se rendre compte que les phénomènes paranormaux, eux, ne croissent ni en nombre, ni en intensité. Au contraire même, ce corpus va en se rétrécissant comme une peau de chagrin (à l'heure actuelle, on ne voit plus tellement de sorcières se déplaçant dans l'espace sur un balai...) et l'intensité des phénomènes revendiqués décroit également très rapidement. l'intensité des "faits" paranormaux chute évidemment parallèlement à la sophistication accrue des moyens de contrôle
pendant 3 ans, jusqu'en 1994-95, quatre classes de 6ème d'un collège public du Sud de la France ont été formées (avec l'accord de l'ensemble de l'équipe "pédagogique" et du principal du collège) en triant les élèves sur critères... astrologiques !!!
Et cette "astropédagogie" n'est pas un épiphénomène...
En tant que moyen de communication, le symbole écrit permet l'analyse détaillée, construite, critique, et disponible sur un intervalle de temps conséquent, alors que les médias actuels font une place grandissante à l'image instantanée et aux stimuli qu'elle déclenche.
Cette substitution du couple "Symbole écrit + Analyse étayée" par le couple "Image visuelle + Sensation immédiate", ce progressif et sournois remplacement de la raison par la sensation mériterait d'être étudié de manière globale, au-delà même de la conséquence pour laquelle je l'évoque ici, à savoir le confortement du type de pensée qui sous-tend le "paranormal".
Les croyances au paranormal sont intrinsèquement discréditrices de la science mais elles engendrent une conséquence encore plus large et plus grave. Les tenants du paranormal contribuent en fait à une mystification de la connaissance. Mystification qui a pour résultat une conception du monde dans laquelle de nombreux éléments échappent irrémédiablement à la compréhension - donc au contrôle - de la plupart des individus.
Entre autres choses, cette déformation des modes de pensée induit une stratification du monde très particulière. Il y a ceux qui ont des "pouvoirs", sont des "médiums", des "élus", savent et agissent et - loin en dessous - ceux qui s'étonnent, regardent et suivent sans comprendre.
Cette stratification contribue à l'émergence d'un fatalisme béat et à la déresponsabilisation de l'individu.
Les paragraphes qui suivent sont extraits de cette page http://www.unice.fr/zetetique/zetetique.html
Zététique : méthode dont on se sert pour pénétrer la raison des choses" (E. Littré 1872) Enseignée dès l'Antiquité, la Zététique est en fait le refus de toute affirmation dogmatique et le flambeau est ici repris en tant qu'approche scientifique rigoureuse des phénomènes dits paranormaux.
"Le nom de zététiques, qui signifie chercheurs, indique une nuance assez originale du scepticisme [gras HB] : c'est le scepticisme provisoire, c'est presque l'idée de Descartes considérant le doute comme un moyen, non comme une fin [gras HB], comme un procédé préliminaire, non comme un résultat définitif".
Autrement dit la zététique considère le doute comme un procédé, une pratique, un Art d'après la propre définition du mot art qui est "l'ensemble des moyens, des procédés, des règles intéressant une activité, une profession", acception presque malheureusement oubliée de nos jours.
"Si tous les sceptiques avaient été réellement zététiques et seulement zététiques, ils auraient dit avec Pyrrhon : "nous arrivons non au doute, mais à la suspension du jugement" (...) sceptiques signifie littéralement examinateurs, gens qui pèsent, réfléchissent, étudient attentivement ; mais il a pris à la longue un sens plus négatif que dubitatif, et a signifié ceux qui sous prétexte d'examiner toujours ne décident jamais. (...) le mot zététiques n'est pas fait pour trancher le débat entre les deux acceptions de tous ces termes (...) Le nom de zététiques est resté, d'ailleurs, dans l'enceinte de l'école qui l'a créé ; et, malgré sa très large extension, qui eût permis d'en faire le terme général désignant tous les chercheurs de la vérité dans tous les domaines, il est exclusivement appliqué aux sceptiques, et on peut même dire aux sceptiques grecs ou pyrrhoniens."
L'évidence selon laquelle "le fait même d'être dans une société technologiquement avancée aurait pour conséquence une élimination rapide de la pensée irrationnelle" a vécu.
En Europe, en France, et en pleine fin de XXème siècle, une femme qui se faisait une joie de devenir mère, une enseignante - la précision, nous le verrons plus loin, a son importance - est conduite à faire mourir son nouveau-né par noyade pour suivre la nouvelle mystique biologico-marine prônée par un gourou (ex)soviétique...
Le niveau de croyance baisse avec l'âge de manière quasi continu et, chose alléguée depuis longtemps, la disparité Homme-Femme/Croyances (astrologie tout au moins) est très clairement confirmée. Les femmes sont statistiquement plus croyantes que les hommes.
Contrairement à ce que l'on pouvait supposer a priori, le degré de croyance au paranormal est directement proportionnel au niveau des études effectuées. Les auteurs de l'enquête ont ainsi établi que "quelle que soit la situation religieuse, la croyance au paranormal est d'autant plus fréquente que le niveau d'études est plus élevé." Le supérieur scientifique fait un petit peu exception... un petit peu car son niveau de croyance demeure pourtant supérieur à la moyenne!
Par contre, les professeurs, bien qu'ayant un niveau de croyance en l'astrologie "faible" (près de 30% tout de même !), ont un niveau de croyance au paranormal supérieur à la moyenne française.
En résumé, le résultat surprenant qui se dégage de l'ensemble de ces travaux est le fait que le milieu éducatif - et l'ensemble de ses acteurs: instituteurs, professeurs, étudiants - est particulièrement caractérisé par son niveau élevé de croyance au paranormal.
"paradoxalement", si les croyances sont en pleine expansion, il faut bien se rendre compte que les phénomènes paranormaux, eux, ne croissent ni en nombre, ni en intensité. Au contraire même, ce corpus va en se rétrécissant comme une peau de chagrin (à l'heure actuelle, on ne voit plus tellement de sorcières se déplaçant dans l'espace sur un balai...) et l'intensité des phénomènes revendiqués décroit également très rapidement. l'intensité des "faits" paranormaux chute évidemment parallèlement à la sophistication accrue des moyens de contrôle
pendant 3 ans, jusqu'en 1994-95, quatre classes de 6ème d'un collège public du Sud de la France ont été formées (avec l'accord de l'ensemble de l'équipe "pédagogique" et du principal du collège) en triant les élèves sur critères... astrologiques !!!
Et cette "astropédagogie" n'est pas un épiphénomène...
En tant que moyen de communication, le symbole écrit permet l'analyse détaillée, construite, critique, et disponible sur un intervalle de temps conséquent, alors que les médias actuels font une place grandissante à l'image instantanée et aux stimuli qu'elle déclenche.
Cette substitution du couple "Symbole écrit + Analyse étayée" par le couple "Image visuelle + Sensation immédiate", ce progressif et sournois remplacement de la raison par la sensation mériterait d'être étudié de manière globale, au-delà même de la conséquence pour laquelle je l'évoque ici, à savoir le confortement du type de pensée qui sous-tend le "paranormal".
Les croyances au paranormal sont intrinsèquement discréditrices de la science mais elles engendrent une conséquence encore plus large et plus grave. Les tenants du paranormal contribuent en fait à une mystification de la connaissance. Mystification qui a pour résultat une conception du monde dans laquelle de nombreux éléments échappent irrémédiablement à la compréhension - donc au contrôle - de la plupart des individus.
Entre autres choses, cette déformation des modes de pensée induit une stratification du monde très particulière. Il y a ceux qui ont des "pouvoirs", sont des "médiums", des "élus", savent et agissent et - loin en dessous - ceux qui s'étonnent, regardent et suivent sans comprendre.
Cette stratification contribue à l'émergence d'un fatalisme béat et à la déresponsabilisation de l'individu.