Posté : jeu. mars 16, 2006 10:43 pm
par breizhnad
je vais me faire taper les doigts en faisant au beau flood mais boz puisque que tu as pris des passages de mon post pour contrer mes arguments, tu en as oublier le message d'ensemble ce qui fait que tu n'as pas trop compris,enfin je crois...
Mais puisque ce n'est ni des mesurettes ni des pseudo reformes qu'il faut, c'est quoi alors??? La je suis larguer... Si tu trouve les reformes trop gentillettes tu préfère quoi? la révolution?
***Ajout :***
J'ai trouvé ça sur un site que ma passé diamant... T'aurais pas du... lol
Merci a Mercure!
Argumentaire dialogué sur « le blocage » à l’usage d’étudiants soucieux de préserver la démocratie
Préliminaire: ce qu’est la démocratie et ce qu’elle n’est pas.
La démocratie ne se réduit pas à son étymologie : « gouvernement par le peuple », et non par une élite (aristocratie) ou un groupe d’individus puissants (oligarchie). La démocratie suppose l’acceptation d’un postulat fondamental dont les conséquences sont significatives : chaque citoyen a le droit et le devoir de s’occuper de la vie politique de la communauté, parce qu’il est doué d’une raison, d’un sens critique, qu’il peut légitimement développer et exercer en commun avec ses concitoyens. Elle implique l’affirmation incontestable de l’égalité entre les hommes et femmes, et la liberté qu’ils ont de participer dans une mesure égale aux affaires publiques. « L’égalité fondamentale concerne d’abord la capacité de n’importe qui à discuter des affaires de la communauté et à les mettre en oeuvre. » (Jacques Rancière, entretien Revue Multitudes, décembre 2005) De là, il s’ensuit évidemment que tous les citoyens ont le droit de vote, aussi bien les hommes que les femmes, les riches que les pauvres, les propriétaires que les dépossédés. Montesquieu résume cela admirablement : « Le peuple qui a la souveraine puissance doit faire par lui-même tout ce qu’il peut bien faire ; et ce qu’il ne peut pas bien faire, il faut qu’il le fasse par ses ministres. » (De l’Esprit des Lois, Livre II, Chapitre II)
Il se trouve que nous vivons en France et plus largement en Europe, depuis environ deux siècles, dans un cas bien particulier de démocratie : une démocratie représentative. Il se trouve aussi que l’on a choisi de renouveler nos représentants tous les 4 ou 5 ans. Or, cela ne veut pas dire que la démocratie représentative se réduise à mettre un bulletin de vote dans une urne tous les 4 ans !!! La démocratie représentative est démocratie avant d’être représentative : si les citoyens démissionnent de leur fonction politique, d’information, de réflexion critique et d’expression publique entre chaque échéance électorale, il est facile de constater que l’on n’est plus dans une démocratie, mais dans une aristocratie, une oligarchie, voire une tyrannie. Ceux qui prétendent que pendant une législature le gouvernement sortant a « les pleins pouvoirs » pour faire ce qu’il veut jusqu’aux prochaines élections, ou bien ne partagent pas le projet démocratique ou bien ne l’on pas compris.
Il n’est pas nécessaire de signaler que la démocratie est le régime le plus exigeant pour le citoyen : ce régime suppose que tout un chacun se sente concerné par les problèmes de la collectivité et les décisions qui sont à prendre. Le fait d’élire des représentants pour faciliter la gestion de la communauté ne signifie pas pour autant une aliénation de la souveraineté. La souveraineté réside dans le peuple, et non pas dans ses représentants. Si les représentants élus prennent des mesures contraires aux intérêts des citoyens ou contraires à la démocratie, ces derniers ont le droit, voire le devoir de les révoquer. Mais, le désintéressement croissant pour « la politique », le mépris des affaires publiques, font que beaucoup de démocraties ne sont que des simulacres. Cela devient évident quand un régime démocratique bascule clairement et tranquillement dans une dictature. Un exemple significatif : le 10 juillet 1940, l’Assemblée nationale vote les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain pour promulguer une nouvelle constitution ; le 11 juillet, l’Acte constitutionnel nº3 renvoie cette même Assemblée nationale. On ne peut pas dire qu’avant le 10 juillet 1940 on était en démocratie et qu’à partir du 11 juillet on ne l’est plus. La démocratie ce n’est pas juste une forme de gouvernement inscrite sur une constitution, ou une façon de prendre des décisions, elle est bien plus : elle signifie une forme de vie politique, propre non seulement aux institutions mais surtout aux citoyens. Si la France de juillet 1940 avait été réellement démocratique, elle aurait envahi les rues pour protester contre l’usurpation de la souveraineté par Pétain et le suicide politique des représentants élus.
« Dans une cité bien conduite chacun vole aux assemblées; sous un mauvais gouvernement nul n'aime à faire un pas pour s'y rendre; parce que nul ne prend intérêt à ce qui s'y fait, qu'on prévoit que la volonté générale n'y dominera pas, et qu'enfin les soins domestiques absorbent tout. Les bonnes lois en font faire de meilleures, les mauvaises en amènent de pires. Sitôt que quelqu'un dit des affaires de l'Etat: Que m'importe? on doit compter que l'Etat est perdu. » (J-J Rousseau, Contrat Social, Livre III, Chapitre XV : Des députés ou représentants)
On peut donc affirmer qu’une démocratie représentative peut cesser très rapidement d’être une démocratie tout court à partir du moment où les citoyens se « lavent les mains » des affaires publiques, où ils proclament haut et fort leur indifférence face à ce qui dépasse l’étroite sphère du privé. Dans ce cas elle se met sur la voie d’une aristocratie, voire d’une oligarchie, elle tend alors à laisser gouverner une petite élite formée exclusivement pour cela (l’Ecole Nationale d’Administration est à cet égard très utile). Défendre la démocratie c’est inverser cette tendance, c’est politiser les citoyens, ce qui veut dire les sensibiliser, les intéresser à la vie politique pour qu’ils aient une prise sur celle-ci et la possibilité d’y participer. Toute démocratie doit être participative, au sens où elle exige un minimum d’activité intellectuelle et politique de la part de chaque citoyen.
Objections au blocage et éléments de réponse :
(Si vous être contre le CPE et contre le blocage, allez directement au point 5, si vous êtes contre tout, commencez à lire ici, si vous êtes contre « lire » aussi, on ne peut rien pour vous, vu que vous ne voulez même pas « discuter»)
- 1) C’est une action menée par une minorité, donc elle n’est pas démocratique.
« Démocratique » : Est démocratique ce qui est consenti par une majorité des individus formant une communauté, même si l’action entreprise est uniquement exécutée par quelques uns. Si l’action menée découle d’une décision démocratique, alors elle est démocratique. Pour savoir si une action est démocratique ou pas, ce n’est pas le nombre de personnes qui l’exécutent qu’il faut juger , mais la façon dont cette action a été décidée (demander si elle est le résultat de décisions individuelles ou d’un vote démocratique à l’assemblée générale le jour précédent).
- 2) L’assemblée générale qui vote les grèves et les blocages n’est pas démocratique.
« Démocratique » : Une assemblée démocratique est une assemblée ou chaque assistant qui appartient à la communauté représentée a le droit d’intervenir quelque soient ses idées. Tous les votes sont respectés et décomptés publiquement, les décisions sont prises à la majorité. Les assemblées générales qui se tiennent dans nos universités sont largement démocratiques. Il ne faut pas confondre, « démocratique » et « représentatif ». Il est possible que les assistants aux assemblées générales ne soient pas représentatifs de l’ensemble des étudiants présents sur l’université. Or, l’accès à l’assemblée générale étant non seulement libre mais encore vivement conseillé par les étudiants grévistes, il ne tient qu’aux non-grévistes à participer massivement aux assemblées générales pour faire entendre leur voix. S’ils refusent de le faire, ils se mettent à l’écart du fonctionnement démocratique, ils ne peuvent donc pas accuser l’assemblée de ne pas être représentative car ils ne veulent pas être représentés. De nombreux affichages publics indiquent le lieu et l’heure des assemblées.
- 3) Vous nous obligez à venir en assemblée générale, à nous exprimer, à prendre parti sur le CPE.
Oui, hélas, tel est l’engagement implicite auquel on se soumet quand on vit dans une démocratie. Quand il y a des élections et que l’on n’y participe pas, cela veut dire que l’on ne se sent pas concerné par les décisions qui sont à prendre, mais cela implique aussi que l’on s’interdit après de les contester. La seule façon de faire valoir son avis, c’est de l’exprimer publiquement dans les assemblées générales. Ce n’est pas une obligation, c’est un droit. Ne pas exercer un droit, ne permet pas pour autant de contester légitimement ceux qui l’exercent dans les règles. Bien au contraire, s’indigner contre ceux qui invitent ses détracteurs à participer à un débat démocratique, c’est mépriser le fonctionnement démocratique lui-même, c’est prétendre qu’il n’a pas lieu d’être, qu’il n’y a pas de décisions à prendre de la part des citoyens, ou pire, que certaines décisions, qui de fait ont été prises à leur place, n’ont pas lieu d’être analysés et débattues. C’est nier le principe démocratique selon lequel tout un chacun a le droit de s’exprimer publiquement sur les affaires qui concernent la communauté.
La réalité est que les étudiants mobilisés invitent les non-grévistes à s’exprimer, et certains non-grévistes, invitent les grévistes à se taire… Entre la parole, le débat, la discussion, et le silence imposé, il n’y a pas de commune mesure. L’un est essentiellement démocratique, l’autre pas. Ce ne sont pas deux options équivalentes, mais plutôt contradictoires. Le débat a lieu d’être et il doit se situer à l’intérieur d’un cadre démocratique, et non pas hésiter entre le choix ou pas de pratiques démocratiques.
Ce n’est pas parce que l’on vit dans une société majoritairement dépolitisée, que le fait de vouloir « faire de la politique » a cessé d’être un droit ou plus, une nécessité. Bien au contraire, il faut réinvestir notre démocratie pour la rendre plus légitime et plus efficace. Penser le débat public en termes « d’obligation » ou de « contrainte » est bien symptomatique de cette situation alarmante. Dire que l’on est « obligé » de s’exprimer, de réfléchir, de prendre un parti, c’est supposer qu’on aurait la possibilité de ne pas avoir d’avis. Or, on a toujours un avis, même « à l’insu de son plein gré », mais il arrive, que quand cet avis coïncide avec la réalité effective on ne sente pas le besoin de l’exprimer, alors que quand il est en opposition, on tend à le verbaliser. Chacun de nous a un avis, plus ou moins clair et fourni, mais le jeu démocratique est d’accepter le débat quand les avis sont partagés, et non pas de le refuser.
- 4) De toutes façons, je ne me sens pas concerné par le CPE.
On peut ne pas se « sentir » concerné par le CPE. Cela est même le cas le plus fréquent. Il existe néanmoins deux cas de figure bien distincts: la personne qui ne se sent pas concernée par le CPE car elle ne se sent pas concernée par tout ce qui outrepasse son horizon individuel et qui est à l’écart des débats politiques, et la personne qui ne sent pas concernée par le CPE car elle est convaincue qu’elle ne va pas être touchée personnellement par ce type de contrat.
On peut répondre à la première que même si elle ne se « sent » pas concernée par le CPE, elle « est » concernée par le CPE de fait, car elle est citoyenne d’une démocratie parlementaire républicaine où des représentants mandatés prennent des décisions en son nom. Cette personne peut très bien démissionner de sa fonction de contrôle démocratique, que doit exercer tout citoyen pour faire en sorte que l’on prenne en son nom des décisions avec lesquelles il est en accord. Démissionner de l’activité de réflexion et manifestation politique c’est laisser les autres gouverner à sa place, et c’est donc aliéner sa souveraineté. Ceci n’a rien d’original, beaucoup de personnes le font et un jour sursautent quand on le régime change d’allure...
On peut ensuite répondre à la personne qui se croît à l’abri du CPE en raison de sa situation sociale et de ses perspectives de travail que d’abord personne n’est à l’abri de la précarité : même s’il est probable d’y échapper, cela n’est pas pour autant sûr et certain. Il est possible aussi d’élaborer un argument moins mesquin et intéressé que le « toi aussi tu peut être touché ». Si on accepte réellement les principes de la démocratie, on accepte l’égalité entre les citoyens et leur liberté. Le but de l’Etat démocratique est de préserver l’égalité juridique qu’elle instaure, et pour cela d’établir une égalité matérielle réelle pour que les droits acquis sur le papier soient possibles dans la réalité. Un droit n’est vraiment possédé que quand il peut être exercé librement et effectivement. Une loi est bonne quand elle sert l’intérêt général et non pas celui de quelques uns, et chaque citoyen, en tant que tel, doit souhaiter le bien commun et mettre en œuvre les moyens de le réaliser. On peut personnellement ne pas se sentir touché par contrat qui fait exception du Droit du Travail, mais politiquement on ne peut pas se désintéresser d’une mesure qui dégrade les conditions de travail et de vie d’une partie de la population, et qui en plus met en danger des acquis sociaux qui ont permis la matérialisation progressive de l’égalité. L’argument ici n’est pas d’ordre moral (c’est préférable d’être solidaire avec les plus démunis, de penser à ceux qui sont précaires etc) mais d’ordre politique : la solidarité et l’égalité réelle sont des exigences politiques propres à la démocratie. « Sous les mauvais gouvernements cette égalité n'est qu'apparente et illusoire, elle ne sert qu'à maintenir le pauvre dans sa misère et le riche dans son usurpation. Dans le fait les lois sons toujours utiles à ceux qui possèdent et nuisibles à ceux qui n'ont rien. D'où il suit que l'état social n'est avantageux aux hommes qu'autant qu'ils ont tous quelque chose et qu'aucun d'eux n'a rien de trop. » (Contrat Social, Livre I, Chapitre IX).
- 5) Nous sommes contre le CPE mais nous considérons qu’il existe d’autres moyens pour le montrer.
Reprenons la question par la fin : « montrer ». Le problème est bien celui-là : signifier publiquement un refus à une mesure du gouvernement. Il est évident que mis à part le formalisme institutionnel, le gouvernement en cours n’a pas procédé de façon démocratique. L’usage de l’article 49-3 afin d’éviter le débat montre son mépris pour le droit qu’ont tous les acteurs politiques et sociaux à participer à la politique. Exercer la fonction de contrôle démocratique ce n’est pas uniquement désapprouver une action dans sa conscience, c’est rendre public et collectif un refus partagé. Il ne s’agit pas seulement de « penser » ou de « dire » que le CPE est un bond en arrière au niveau des acquis sociaux, il faut encore le « montrer ». La politique n’est pas uniquement un espace de débat, mais aussi, et on ne le sait que trop, le résultat d’un rapport de forces. La loi qui régit toute vie politique et sociale et par nature disproportionnée : qui ne dit mot, consent. Et cette simple assertion est lourde de sens. En démocratie, chacun certes a le droit d’avoir un avis, mais tous les avis ne se valent pas, n’ont pas d’emblée la même force ou efficacité. Si le parlement approuve une loi telle que le CPE et le gouvernement, qui a le pouvoir exécutif, l’applique : la situation fait que le CPE, de fait, existe déjà positivement. Celui qui est favorable à cette loi n’est pas forcé de le dire, il ne fera que redire ce qui est déjà. La situation réelle n’est jamais neutre, elle n’est pas un terrain impartial pour le débat, la réalité est toujours engagée dans un sens ou dans un autre. Si toute situation politique est une prise de parti, ne rien dire, c’est fatalement acquiescer. Celui qui est contre cette situation est forcé de parler, celui qui est pour, peut se taire. Celui qui s’oppose doit agir positivement, dépenser plus d’énergie que celui qui se réjouit de l’état des choses. Voilà une disproportion, une injustice, certes. La politique commence toujours par la contestation de ce qui est et l’instauration d’un débat quand ce qui est parait injuste et regrettable à une partie de la population.
La question du blocage :
Qu’est-ce que le blocage ? Le blocage est la suspension de fait du fonctionnement de l’université.
Quel est le sens que nous donnons au blocage ? Le blocage a, pour les étudiant mobilisés, un sens éminemment politique. Il ne s’agit pas de suspendre les cours pour aller à la plage, il s’agit de changer par la force, certes, une situation qui est tout aussi imposée par la force : l’acquiescement implicite au CPE. Bloquer les universités de France a pour but de rouvrir le débat. Nous croyons que nous sommes assez nombreux a avoir de bons arguments contre le CPE, et comme nous refusons une loi qui a été votée en notre nom, nous refusons de faire comme si de rien n’était, c’ést-à-dire de ne rien faire.
Pourquoi choisir la modalité blocage pour montrer son désaccord ? Si le gouvernement était démocratique, il écouterait les pétitions très nombreuses qui lui parviennent ou les centaines de milliers de manifestants dans la rue. Or, il n’en est rien, en 2003 plus d’un million de personnes ont montré leur désaccord face à une situation qui leur a été imposée (réforme des retraites du secteur public) et le gouvernement n’a pas fléchit. Comme on refuse de ne rien faire, on préfère cette fois-ci agir de façon utile et efficace. Il suffit de parcourir l’histoire des revendications sociales pour voir que se sont les actions radicales qui mettaient en danger les intérêts d’une partie de la communauté qui ont abouti à la négociation politique. Bloquer l’université c’est comme occuper les usines, c’est faire pression d’un point de vue matériel et médiatique, vu que la simple manifestation publique ne suffit pas. Ce n’est pas une solution choisie dans l’absolu, c’est la seule qui nous est laissée par un gouvernement sourd, pour faire valoir notre refus au CPE. Le gouvernement profite du fait qu’il a le pouvoir pour infléchir la situation dans son intérêt et ne rien faire face aux revendications, ou faire comme si de rien n’était. S’il fait comme si de rien n’était, il faut donc faire en sorte qu’il n’y ait pas « rien », mais « quelque chose » de réel et constant que tout le monde puisse voir. Il sera donc forcé au moins de nous écouter. Il peut attendre qu’une manifestation finisse, mais il ne peut pas attendre indéfiniment que les universités rouvrent !
Il reste à préciser aussi que le blocage permet aux étudiants de se mobiliser politiquement contre le CPE sans qu’il y ait la pression des cours, vu que le Président de l’université n’a pas annulé les sanctions pour les étudiants grévistes (il ne l’a fait que pour les jours de manifestation nationale). Le blocage vise à suspendre les cours, ainsi il n’y a pas d’absences et les étudiants sont en égalité de conditions pour participer librement à la mobilisation.
Ce que nous attendons du blocage : Bloquer l’université n’est pas une action menée contre l’université elle-même ni contre les étudiants. C’est un moyen de réinstaurer le débat politique sur le CPE au sein de l’université. Notre but n’est absolument pas d’imposer notre avis (refus du CPE) au reste des étudiants. On veut au contraire concerter une action commune de façon démocratique. Le blocage se déroule systématiquement d’une assemblée générale qui porte sur les raisons du blocage et où le blocage lui-même et la question de sa poursuite sont soumis au vote. Si une majorité des étudiants ne veut pas se battre contre le CPE, les blocages sont levés. Jusqu’à présent, toutes les assemblées générales ont reconduit le blocage et les étudiants se sont prononcés massivement contre le CPE, ce qui nous fait dire que le passage en force de cette loi ne respecte pas le jeu démocratique. On peut dire à la limite que le blocage est non-démocratique entre 8 heures et 10 heures du matin (heure de l’assemblée générale), mais c’est blocage même qui a permis le débat, la convocation d’une assemblée générale où tous les étudiants puissent assister sans subir la pression des absences (bourses, contrôle continu). Disons que ce blocage temporellement anti-démocratique a été la condition sine qua non pour instaurer le débat démocratique lui-même.
Nous voulons que l’université bloquée soit un lieu de vie, de débat, de réflexion sur la question des conditions du travail, des droits sociaux, etc. Nous voulons réinvestir l’université et non pas la déserter. Une université vide n’a pas de sens.
Et le droit au travail ? Dans le Code du Travail, le droit au travail a certes une prévalence sur le droit de grève car le salaire du travailleur est en jeu (Jurisprudence I). Lors du blocage, il existe un barrage filtrant qui permet l’accès à tous les membres du personnel salarié. Le droit au travail stricto sensu n’est donc pas entravé. Les étudiants non grévistes réclament leur droit à suivre les cours, le non suivi des cours s’ils sont suspendus ne leur porte pas un préjudice matériel direct, alors que les étudiants boursiers qui souhaiteraient faire la grève alors que les cours se déroulent normalement perdraient leur bourse. On peut donc dire que dans ces conditions, le droit de grève prévaut sur le droit de suivre des cours. Certains diront que ces étudiants sont peu nombreux. Or, même s’il n’y en avait qu’un, il a le droit de pouvoir avoir le choix tout comme les autres de faire grève ou pas, il faut donc lui en donner les moyens. C’est l’égalité démocratique qui est en jeu. Un étudiant ne peut pas être condamné à ne pas pouvoir exprimer et montrer son avis uniquement parce qu’il a moins de revenus que les autres. Et on ne parle même pas ici des étudiants non boursiers qui comme les boursiers sont pénalisés scolairement s’ils font grève alors que les cours continuent (contrôle continu, cours à rattraper).
Conclusion :
Le blocage est une action démocratique à 3 niveaux :
- Elle permet que tous les étudiants puissent participer au débat sur le CPE et aux manifestations et actions contre le CPE. Elle n’est à ce sens qu’une mesure qui permet l’égalité démocratique dans la participation politique.
- Elle est décidée démocratiquement par une large majorité des étudiants au cours des assemblées générales.
- Elle vise à se réapproprier la démocratie dans laquelle nous vivons en exerçant une activité de contrôle démocratique active. Le moyen est radical, certes, mais tout aussi radical que l’attitude du gouvernement. Il faut se donner les moyens de faire entendre sa voix, sinon c’est comme parler dans le vide, ou du point de vue des effets, comme ne rien dire et consentir. Ce gouvernement ne considère que les faits, et non pas les avis et les arguments. Il nous oblige à dépenser une grande énergie pour avoir droit à être entendus.
« Dans le cours d’un long gouvernement, on va au mal par une pente insensible, et on ne remonte au bien que par un effort. » (Montesquieu, De l’Esprit des Lois, Livre V, Chapitre VII)
edit floudud: Juste pour la ptite histoire, je crois que t'a le record du post le plus long^^!! Pour info, tu en es l'auteur???
Posté : ven. mars 17, 2006 1:44 pm
par boz
En fait c'est cette simple phrase que je trouvais inapropriée :
Avec se simple constat on pourrait quasiment en arriver à la conclusion que le C.P.E. est pas mal
Rassure-toi j'ai bien compris ton message d'ensemble. Je me suis juste arrêté sur cette phrase.
Je ne sais pas si vous avez vu le débat hier soir sur France 2, mais c'était édifiant. Et la conclusion qu'on peut en tirer c'est celle que je réécris (quitte à faire du flood) : le problème du chomage des jeunes ne peut être résolu par un CPE mais par le changement d'optique sur l'éducation et la formation dans le monde du travail.
Lionel Jospin avait tenté sa réforme (un autre ministre de l'éducation de droite aussi mais je ne me souviens plus de son nom). C'était au début des années 90. Ils avaient bien cerné la dérive de la faculté française et la précarité dans laquelle allaient s'engager des milliers d'étudiants chaque année. La-dessus le syndicat étudiant a dit : pas de réforme, Jospinator (avec des images de LJ transformé en Schwarzie c'est drole) va tuer le savoir en France. S'en étaient suivi des manifs/grèves (moins importantes que celles d'aujourd'hui) et la réforme n'est jamais passée. Mais les conséquences sont là : on forme dans les universités pour faire de l'histoire, du droit, de la psychologie, ... des milliers d'étudiants chaque année sans les avoir correctement avertis au préalable que la majorité d'entre eux se retrouveraient au chomage après plusieurs années de longues études.
Des solutions pour contrer ce problème il en existe mais nécessitent à mon avis une plus grande réforme que cette "mesurette" qu'est le CPE.
D'ailleurs réfléchissez à ce qui va se passer dans 5 ans quand il y aura besoin de beaucoup de main d'oeuvre qualifiée, que tous les "vieux" seront à la retraite et que ceux qui resteront actifs auront tellement de boulot qu'il prendront encore moins le temps de former les autres.
Bref comme tu penses que je n'ai rien de mieux à proposer, voici quelques unes de mes idées :
1) réforme de l'éducation :
Je ne vais pas reprendre tous les éléments du débat mais il est inadmissible d'avoir 15% des enfants qui entrent en 6e qui ne savent pas lire. Il faut restructurer les programmes d'apprentissage (et pas seulement de la lecture).
Pour l'enseignement en collège et lycée, arrêter de dire qu'un enfant doit passer chaque cycle en une période de 3 à 6 ans. S'il a besoin de plus, le redoublement n'est pas une honte.
Pour l'enseignement technique : arrêter de dévaloriser les filières techniques (CAP/BEP/Bac Pro) et recréer un dynamique d'accès à ces filières. Il faut arrêter d'y envoyer ceux qui n'ont pas les moyens de passer un bac normal simplement parce qu'on ne sait pas quoi faire de ces enfants.
Pour le bac : arrêter de le brader simplement pour avoir de bonnes statistiques.
Pour les fac : il est impossible de limiter l'accès à cet enseignement (syndicat étudiant oblige
), par contre pourquoi ne pas envisager de limiter l'accès aux examens de fin d'année.
2) pour le monde des travailleurs :
- obliger l'accès à la formation des employés même dans les TPE. Pour prendre mon exemple : je bosse depuis plus de 10 ans dans un secteur demandant des connaissances techniques en perpetuel mouvement et je n'ai pas suivi un seul jour de formation : c'est démerde toi toi même.
- obliger au respect des lois minimales du droit du travail dans toutes les entreprises (quand je vois les employés d'une grande enseigne de la distribution française qui pointent à leur arrivée et à leur sortie du travail, tout parait bien, on se dit que les chefs sont sympas d'avoir mis en place ce système. Mais quand on voit que par du harcellement moral ces mêmes chefs les obligent à dépointer le soir et les obligent à revenir travailler pendans plusieurs heures pour ne pas payer d'heure sup, on se demande dans quel monde on vit).
3) pour le monde de l'entreprise :
favoriser un retour à la production plutôt que le service comme on tend à le faire depuis trop longtemps. Même si des mesures protectionnistes peuvent devenir obligatoire, il me parait essentiel de revenir à la production.
4) pour le monde financier : le système boursier actuel n'est plus une dynamique économique comme il a pu l'être. L'effet pervers du système est ajourd'hui arrivé à maturité. Les financiers n'investissent plus sur du long terme mais ne voit que des actions sur du profit immédiat (ou à court terme <5 ans); Il faudrait d'ailleurs taxer un peu plus sérieusement les bénéfices des entreprises qui sont payés aux investisseurs étrangers (comme les fonds de pension). Est-il normal qu'il n'y ait pas d'impot sur un gain financier qui part à l'étranger alors qu'un patron français sera taxé...
Il faut aussi diminuer les taux d'intérêts sur les prèts (ils sont en train de remonter depuis le 1er janvier) et diminuer les intérêts sur le placements financiers afin de relancer l'investissement .
Allez je m'arrête en plus je suis largement en dehors du cadre du CPE qui restera de toute façon pour moi une mauvaise mesurette
et re lol
Posté : dim. mars 19, 2006 2:51 am
par saraluna
breizhnad a écrit :oula... saraluna t'es vraiment au také!!!!!!
Je pense pas qu'il faut trop en mettre plein sur diamant qui déclare quand même que l'économie sert à faire du social... Bon, c'est vrai qu'elle trouve dégeulasse d'exploiter la peur et que pour une pro-sarko je comprend pas trop menfin...
Hum, hum...me suis pas rendue compte que j'y allais p'tète un peu fort...faut dire, Diamant est une des rares à défendre le CPE alors c'est elle qui prend...
mais dans le fond, c'est parce que j'aime beaucoup ses paradoxes (qui aime bien châtie bien...
)...je comprends pas trop non plus, par exemple, comment on peut soutenir les associations caritatives et en même temps être pro-UMP alors que ce gouvernement a réduit de manière drastique les subventions accordées à ces associations...
. Mais c'est un autre sujet et mille excuses à Diamant si jamais elle s'est sentie "aggressée"..
Pour en revenir au CPE, a-t-on vraiment besoin de créer à chaque fois des contrats spécifiques pour essayer de lutter contre le chômage ?
Je dis ça, et ça vaut autant pour la gauche que pour la droite, parce que c'est une maladie visiblement de croire qu'un nouveau type de contrat va changer la donne...Pour reprendre le rapport du Conseil d'Etat paru récemment, on arrête pas de créer des contrats spéciaux ou dérogatoires, c'est ainsi qu'aux contrats "initiative-emploi", "emploi-solidarité", "local d'orientation", "vendanges", "de retour à l'emploi", "d'accès à l'emploi", "emploi consolidé", de "conversion", de "professionnalisation", "d'insertion", "revenu minimum d'activité", se sont ajoutés en 2005, les contrats d'"accompagnement dans l'emploi", d'"avenir", "d'insertion dans la vie sociale", "de mission à l'exportation", de "volontariat de solidarité internationale", "le contrat nouvelles embauches". Est annoncé pour cette année, "le contrat de transition professionnelle" pour aider les salariés licenciés à retrouver un emploi...et bien sûr le CPE...Tout celà, c'est démontré maintenant, ça ne sert à rien...au mieux, c'est comme mettre des pansements à un malade du cancer, au pire, c'est lui refiler des traitements contre-indiqués...ce n'est pas en multipliant des contrats différents qu'on résoudra le problème..j'ai même l'impression qu'au final ça ne fait que l'aggraver parce qu'on morcèle la société en catégories et plus personne ne s'y retrouve...Il faut unir et non pas dresser les uns contre les autres, les jeunes et les vieux contre les catégories intermédiaires, les riches contre les pauvres, les nationaux contre les étrangers...après tout, y'a pas besoin de -je ne sais combien- de types de contrats pour travailler...
Dans des rapports employeur-employé équilibrés d'ailleurs, il ne devrait même pas y avoir besoin de contrats (mais là, je rêve...).
Y'a un truc que je ne comprends pas moi, par exemple, avec le gouvernement en place : celà fait quatre ans qu'ils font des cadeaux financiers monstrueux aux entreprises, sans qu'il n'y ait de résultat réel en terme de baisse du chômage...donc, il y a un moment, faut arrêter, réfléchir, et se demander si on est pas en train de faire une connerie, non ?
je ne serai pas concerne pas le CPE
Posté : dim. mars 19, 2006 5:34 am
par orangien
je ne suis pas socialiste pour un clou, mais j'ai vue des textes que la gauche propose pour remplacer le CPE ils ne me paraissaient pas mal. les salaries et le les employeurs pouvaient y trouver leur compte d'une part les patrona avec une baisse de charge et les jeunes, une possibilite de fromation et de travail.
je ne sais pas si vous avez vu, ils parlaient l'autre jour dechanger les bail si le CPE passe. Genre un contrat de locationqui ressemblerai au CPE:
d'une patr durant 2 ans controle tous les 3 mois voir 6 mois du bail et des locaux.
et ensuite un contrat a duree a duree indetermine.
mais ce qui m'a fait bien rire "il y aura tres peu de cas ou le locataire perde son emploi et son appartement en meme temps. mais il dit bien
"TRES PEU DE CAS"
Pour qui ils nous prennent, on est vraiment pas intelligent pour ne pas dire qu'ils nous prennent pour des glands
et puis vous savez je vies dans les canaries ici il y a du boulot pour ceux qu'ils veulent bosser, mais un autre probleme aparait, ici il n'est pas interdit de faire CDD sur CDD dans la meme entreprise en passant par le le chaumage 4 ou 6 mois entre chaque CDD, il y a tres peu de CDI.
mais beaucoupde feignant les jeunes ici pensent a travailler 6 mois 8 mois et apres 6 mois de chomages. Elle est belle la vie.
alors ce CPE qui va sortir nos jeunes du chomage de la galere je n'y crois pas.
J'aime beaucoup mes parents, ils ont une belle affaire avec 17 salaries
la premiere chose qu'ils m'ont pendant les vacances, un nouveau contrat de travail : CDD de 2 ans et apres CDI. Et`pendant le CDD le personnelse comporte mal ou.... on pourra les mettre dehors.
cést super non ?
ils ne sont pas de mauvais patron, ils sont tres exigeant. Il est vraiqu'ils ont du mal a trouve du personnel sur qui on peu compter, mais des bon patronça ne courrent les rues sur dans le monde de l'artisanat, du commerce ou de l'hotellerie.
Ça montre bien en quoi il aide beaucoup les ptits jeunes. C plus les patrons qui sont beneficiere. imaginez les grosses boites les firmes ils vont pouvoir les libres et faire plus de benefice.
je suis pas contre le changement,ni contre de nouvelles reformes. Les patrons ont beaucoup de charge c vrai mais il y a beaucoupde monde qui ne veulent pas se fatiguer au boulot c vrai aussi. Beaucoup profitent des aides social.
pour finir je vais commander pour le pere noel moin de charge pour les petits patrons, de nouvelles formations pour les jeunes, mais des vrai formation qui servent a quelquechose, parce que les trois quarts qu'ils proposent ne servent atrictement a rien, je le dis encore a rien
Posté : dim. mars 19, 2006 4:39 pm
par bidibulle
boz a écrit :Non! Donc cela va concerner des boulots de manards que personne ne veut faire.
Et bien c'est peut-être là aussi le problème parce qu'aujourd'hui, j'ai l'impression que les entreprises ont peur d'embaucher parce qu'elles ont peur que les gens ne veulent pas travailler. Il n'y a qu' à regarder les sondages, une grande partie des jeunes voient leur avenir dans la fonction publique qui est tout sauf risquée.
Personne ne veut plus être manutentionnaire, on a peur de commencer au bas de l'échelle pour la grimper. Franchement, même parmi mes potes, même moi, je suis manar, je ne trouve pas ce boulot super, c'est dur t'es payé le minimum, il faut être à l'heure tous les jours mais il faut bien apprendre son métier. Je bosse dans la marée, j'y connaissais rtien au poisson il y a six mois (je savais pas faire la différence entre une sole et un bar, c'est pour dire) mais aujourd'hui, j'ai appris et je suis passé en partie à la télévente, c'est à dire que j'essaye de me créer un ficchier client et tout le bordel. Je repasse à la manutention lorsqu'il y a besoin mais j'évolue, j'apprends et je suis en CNE.
J'ai l'impression que parce que l'on a fait 5 ans d'étude on doit être respecté, écouté et avoir tous les avantages que les autres salariés ont après quinze ans de boite.
Je ne dis pas que je suis pour le CPE, CNE, c'est juste que je suis pour la majorité des mesures qui visent à contrer le chomage, même si celle ci augmente la précarité elle rassure le patron et aujourd'hui c'est lui qui embauche c'est triste mais c'est comme ça.
boz a écrit :Est-il normal que toutes les productions partent à l'étranger et que nous devenions un pays qui ne produit que du service? Le service c'est du vent et lorsqu'il n'y aura plus de réelle production que deviendrons nous?
Si il n'y a plus de manutentionnaire, c'est normal qu'il n'y ait plus de production.
D'ailleurs je trouve que le métier d'ouvrier est trop dénigrer, c'est comme si c'était un boulot de sous homme, d'ailleurs ils sont souvent sous payés alors que c'est le maillon le plus important de l'entreprise à amon avis.
C'est également très agréable une fois que la journée est terminée d'avoir la sensation du travail accompli et bien fait. Alors qu'au bureau, il y atoujours des frustrations diverses. C'est très gratifiant de faire le travail comme il faut et dans les temps.
En fin j'aimerais que les patrons qui ne sont souvent que des supercommerciaux et des gestionnaires soient payés un petit peu moins pour récompenser un peu mieux les petites mains qui font que sont produits sera de bonne qualité ou bien présenté... (bien sur ils ont des ulcères, du stress à fond mais qui vit le plus longtemps en moyenne, le patron ou l'ouvrier.
Posté : lun. mars 20, 2006 10:30 am
par Max
Première question, qui a lu pour de vrai, par soi, en intégralité, et en comprenant chaque ligne, de la loi sur le CPE ?
Petits rappels brefs (trouvés sur un autre forum) :
* L'entreprise doit compter plus de 20 salariés pour embaucher sous ce contrat. L'employé doit etre agé de moins de 26 ans.
* Le contrat peut être rompu à l'initiative de l'employeur ou de l'employé durant les 2 ans qui suivent sa signature. Les stages, missions temporaires ou les précédents contrats signés dans une periode de 2 ans avant la signature de ce CPE comptent pour le décompte de cette periode.
* Lorsque l'employeur est à l'initiative de la rupture il doit verser "une indemnité égale à 8 % du montant total de la rémunération brute due au salarié depuis la conclusion du contrat" (+ 2% aux organismes sociaux).
* "La rupture du contrat doit respecter les dispositions législatives et réglementaires qui assurent une protection particulière aux salariés titulaires d'un mandat syndical ou représentatif."
* "L'employeur est tenu d'informer le salarié, lors de la signature du contrat, des dispositifs interprofessionnels lui accordant une garantie et une caution de loyer pour la recherche éventuelle de son logement."
* "Les conditions de mise en œuvre du « contrat première embauche » et ses effets sur l'emploi feront l'objet, au plus tard au 31 décembre 2008, d'une évaluation par une commission associant les organisations d'employeurs et de salariés représentatives au plan national et interprofessionnel."
Autre petit apport trouvé sur ce même forum :
user1 a écrit :Depuis la féodalité, en passant par le front populaire, la lutte entre (grossierement) les riches (les possédants) et les pauvres (les possédés ? ) à toujours existé.
user2 a écrit :Peut être mais qui sont les riches aujourd'hui et qui sont les pauvres ?
pour moi, une personne qui a la télé pour regarder des emissions ringardes, qui pianote sans arret sur son portable en SMS, qui surfe sur le net, qui a la possibilité d'aller à l'école est un riche (à une échelle moindre de grobill certe, mais c'est un nanti qui represente on va dire 20 % des habitants de ce monde.
La vrai lutte ce sont les 80 % qui veulent la même chose sur une terre aux ressources limitées et qui ne sera jamais capable de fournir ce niveau de vie.
Pour tous les "révolutionnaires", deux petits points :
- oser se comparer aux révolutionnaires des années 30 à une époque où il y a chomage, SMIC, congés payés et 35h, c'est du foutage de gueule et une insulte à ceux qui se sont battus pour sortir de la VRAIE misère.
-
toujours user2 a écrit :La dernière fois que cela a vraiment dégénéré c'etait en 68. Tout y est passé, les étudiants, les ouvriers, etc...
Grande victoire des classes populaires et de la jeunesse .....
mais au final ?
Dans l'année qui a suivi, retour de bâton, la population des biens pensants, des gens calmes, ceux qui adorent l'ordre, a voté en masse aux elections présidentielles pour les candidats de droite et du centre, le fameux Bonnet blanc et blanc bonnet pompidoux et Poher.
Election d'un president de droite et raz de marée à toutes les élections régionales.
Méditons, méditez.
Vous parlez de précarité alors qu'il y a des allocations, un code du travail, des syndicats... Même sans "papa/maman" derrière, vous avez de quoi survivre convenablement. Ok vous ne pouvez pas partir aux bahamas, boire du Chateau Margot à tous les repas ni même aller aux concerts de vos groupes fétiches, mais vous avez de quoi manger, dormir sous un toit, ...
Mais il faut ouvrir les yeux : la France est un pays sur le déclin, et si on ne fait rien pour tenter de redresser la barre, on fonce dans le mur : fuite des cerveaux, fuite des capitaux, délocalisations... Résultat, avec une administration ultra lourde, les petits patrons sont pris à la gorge et il devient beaucoup trop dangereux de tenter de monter une boite en France, surtout quand on peut profiter de l'assistanat. Bref, on s'enlise, et ce n'est pas en taxant des chomeurs ou le service publique (toujours déficitaire) qu'on aura de quoi maintenir notre train de vie. Alors il faut faire des concessions, ou accepter que sur le moyen terme, la France soit complètement ensevellie.
Dernier point : les "acquis sociaux", c'est une jolie expression, mais les conditions de vie changent, et on ne peut pas travailler toujours moins en gagnant toujours plus... Ca, ça fait gagner des élections, mais ça enfonce le pays. Je ne suis pas un proCPE fanatique, mais je n'ai rien contre, et si ça peut permettre un petit sursaut de l'emploi, ça ne sera pas un mal. Contrat "précaire", c'est mieux que pas de contrat du tout, surtout que le CPE ne dure que jusqu'à 26 ans (sachant qu'en moyenne, c'est bac à 18 ans plus au moins 2 ans d'étude, ça ne fait pas une durée énorme), après on repasse au CDI/CDD. Or pour les "jeunes" travailleurs, la norme actuelle, ce sont les stages. L'équation n'est pas compliquée : stage < CPE < CDD < CDI. Donc oui, le CPE présente une évolution positive.
EDIT :
saraluna a écrit :Pour en revenir au CPE, a-t-on vraiment besoin de créer à chaque fois des contrats spécifiques pour essayer de lutter contre le chômage ?
Je dis ça, et ça vaut autant pour la gauche que pour la droite, parce que c'est une maladie visiblement de croire qu'un nouveau type de contrat va changer la donne.
Justement, j'ai entendu il n'y a pas longtemps qu'un homme politique pensait comme toi, et voulait faire un contrat unique pour arrêter cette masquarade. Mince, je crois que c'était "Sarko" qui disait ça... Saraluna, une sarkoziste qui s'ignore ?
(pas taper, pas taper !!)
Posté : lun. mars 20, 2006 10:34 am
par Burning Angel
Moi qui veux être intermittent du spactacle, logiquement je ne devrais pas répondre, m'enfin ...
* Lorsque l'employeur est à l'initiative de la rupture il doit verser "une indemnité égale à 8 % du montant total de la rémunération brute due au salarié depuis la conclusion du contrat" (+ 2% aux organismes sociaux).
8% ... C'est sur que ça t'aide, déjà que quand t'es jeune tu roules pas sur l'or, que tu prends des crédits pour tout ...
pour moi, une personne qui a la télé pour regarder des emissions ringardes, qui pianote sans arret sur son portable en SMS, qui surfe sur le net, qui a la possibilité d'aller à l'école est un riche (à une échelle moindre de grobill certe, mais c'est un nanti qui represente on va dire 20 % des habitants de ce monde.
Vachement représentatif de la population Française, même européenne ...
- oser se comparer aux révolutionnaires des années 30 à une époque où il y a chomage, SMIC, congés payés et 35h, c'est du foutage de gueule et une insulte à ceux qui se sont battus pour sortir de la VRAIE misère.
Les années 30 (surtout leur fin ma foi) ont connu des avancées spectaculaires, 40 heures, congés payés et j'en passe, grâce au front populaire (gouvernement de gauche, je le rapelle), alors, depuis quand doit on dire "bah, ya 30 ans on à été aidés, donc maintenant on se laisse exploiter les amis ?"
Autant avancer, non ? Et même si en Afrique ils bossent 70 heures etc etc, depuis quand le CPE va aider les gentils p'tits animaux de la savane, et les habitants exploités par les français ? (si si, c'est très connu même
)
La dernière fois que cela a vraiment dégénéré c'etait en 68. Tout y est passé, les étudiants, les ouvriers, etc...
Grande victoire des classes populaires et de la jeunesse .....
mais au final ?
Dans l'année qui a suivi, retour de bâton, la population des biens pensants, des gens calmes, ceux qui adorent l'ordre, a voté en masse aux elections présidentielles pour les candidats de droite et du centre, le fameux Bonnet blanc et blanc bonnet pompidoux et Poher.
Election d'un president de droite et raz de marée à toutes les élections régionales.
Méditons, méditez.
C'est sur que comparer mai 68 à ce qui se passe maintenant c'est du même niveau ...
Depuis quand il y n'y a pas eu de grève générale hein ?
Est ce que les rues de Paris ont été dépavées ?
Alors comparons ce qui est comparable, merci.
Vous parlez de précarité alors qu'il y a des allocations, un code du travail, des syndicats... Même sans "papa/maman" derrière, vous avez de quoi survivre convenablement. Ok vous ne pouvez pas partir aux bahamas, boire du Chateau Margot à tous les repas ni même aller aux concerts de vos groupes fétiches, mais vous avez de quoi manger, dormir sous un toit, ...
Mais il faut ouvrir les yeux : la France est un pays sur le déclin, et si on ne fait rien pour tenter de redresser la barre, on fonce dans le mur : fuite des cerveaux, fuite des capitaux, délocalisations... Résultat, avec une administration ultra lourde, les petits patrons sont pris à la gorge et il devient beaucoup trop dangereux de tenter de monter une boite en France, surtout quand on peut profiter de l'assistanat. Bref, on s'enlise, et ce n'est pas en taxant des chomeurs ou le service publique (toujours déficitaire) qu'on aura de quoi maintenir notre train de vie. Alors il faut faire des concessions, ou accepter que sur le moyen terme, la France soit complètement ensevellie.
Non, nous ne foncerons pas dans le mur ...
Ma solution ? laisser faire !
Je m'explique, quand tous les "vieux" seront à la retraite, on manquera d'ouvriers, en toute logique, non ?
Donc, les jeunes seront ceux qu'ils faudra convaincre de rentrer dans l'usine, à grand coup de campagnes, de primes, bref, les gros neuros pour les jeunes ...
Dernier point : les "acquis sociaux", c'est une jolie expression, mais les conditions de vie changent, et on ne peut pas travailler toujours moins en gagnant toujours plus... Ca, ça fait gagner des élections, mais ça enfonce le pays. Je ne suis pas un proCPE fanatique, mais je n'ai rien contre, et si ça peut permettre un petit sursaut de l'emploi, ça ne sera pas un mal. Contrat "précaire", c'est mieux que pas de contrat du tout, surtout que le CPE ne dure que jusqu'à 26 ans (sachant qu'en moyenne, c'est bac à 18 ans plus au moins 2 ans d'étude, ça ne fait pas une durée énorme), après on repasse au CDI/CDD. Or pour les "jeunes" travailleurs, la norme actuelle, ce sont les stages. L'équation n'est pas compliquée : stage < CPE < CDD < CDI. Donc oui, le CPE présente une évolution positive.
Euh ... qui dit 35 heures, dit salaires qui ont baissé hein ...
Depuis quand on veut travailler 10 heures pour 500% de notre salaire ?
Désolé, mais pour moi qui dit moins d'heures de boulot, dit moins de salaires, logique non ?
Mais, si déjà on donait à un employé le salaire qu'il mérite VRAIMENT ?
Exemple, mamaman qui travaille à mi-temps en bibliothèque ...
Elle s'occupe aussi des expositions, des comités, des inventaires, des manuscrits, des dossiers, ben elle est moins payée que celles qui font juste leur taf, a cause de pas d'ancienneté ...
De plus ... les stages, tu vois, c'est de l'exploitations, les rares stages que j'ai faits, t'es pas payé et le patron (d'une boutique) me disait "si tu fais pas ce truc, et ça et ça et ça, tu auras une mauvaise appréciation" ...
J'ai dû taffer autant que ses employés, alors, vois tu ... Je trouve ça légèrement crétin.
Quand au "petit sursaut", on appelle ça un sursaut d'agonie.
Edit de moi même: Je me trouve un peu méchant, mais en tout cas je ne veux pas être discourtois ni rien, je donne juste mon point de vue ^^
Posté : mar. mars 21, 2006 9:43 am
par seb
Ce qu'a sans doute voulu dire Burning c'est que le patron en a profité comme un salaud... il avait un employé gratos ! (encore un petit cadeau).
Pour le coup de s'arracher au début, je veux bien être d'accord, mais deux ans... c'est pas un peu trop?
(Sur Europe1, la semaine dernière, j'écoutais un débat où un jeune patron disait que s'il voulait embaucher, il n'avait pas besoin du CPE, qu'il existait deja tout un arsenal de contrats, que de plus, il n'imaginait pas comment le CPE allait créer de l'emploi??? si il n'avait pas de boulot, ce n'est pas l'arrivée du CPE qui allait le faire apparaitre!, vous voyez?)
Et pour ceux qui ont déjà eu a faire à des patrons abusifs, ils se rappelleront comme il est extremement pénible de réclamer des heures supplémentaires (réalisées de nuit, le WE parfois... que le boss rechigne à payer).
Et bien désormais, pendant 2 ans, il faudra les faire sans compter, et surtout, surtout, ne pas claquer du bec...
Quand à la comparaison avec le début du siècle...
C'est bien que vous en parliez, parce que si vous vous replongez 2 minutes dans l'histoire du syndicalisme et de la lutte des classes, vous verrez que tous les ingrédients sont réunis (comme lors de la révolution industrielle) pour que le peuple (nous) refusions plus longtemps le diktat des oligarches.
Alors le CPE, je suis pour si ca peut aider à mobiliser les foules pour se soulever, tapper du poing sur la table et rappeler à TOUS ce qu'est une DEMOCRATIE !
Non, je déconne !
Evidemment, je pense que le CPE est un sacré retour en arrière, et tout le reste.
EDIT: suis-je bete, j'oubliais... il y a 3 ans, j'ai été licensié pour vol (d'un CD à 30€) alors que cela faisait 2ans et demi que je travaillais pour la boite, pile 15 jours apres avoir demandé ma premiere augmentation, rigolo non?
PS: je suis toujours au prud'hommes à l'heure qu'il est !
PPS: je n'en veut pas AUX patrons, que ca soit clair.
Posté : ven. mars 24, 2006 12:24 am
par bidibulle
seb a écrit :Pour info: il y a déjà 6 dépots de plaintes aux prud'hommes pour licenciements abusifs avec des CNE !
Joli constat, c'est encourageant, sérieux, ça à l'air de fonctionner terrible, youhou
Si il y a des plaintes, c'est que la loi a été violée, virer une femme enceinte n'est tout simplement pas légale et si la cause du licenciement est reconnue comme étant celle de la graossesse alors le patron sera condamné. Contrairement aux idées reçues, le CPE ne remets pas en cause le code du travail. C'est juste que le patron peut licencier sans raisons s'il n'enfreint pas la loi préétablie.
seb a écrit :Sauf que la plupart des emplois visés par le CPE sont du type: formation éclair en 2 jours maximum (transport, livraison, manutention, usine, emploi de second ordre...)
Je vais me répéter mais j'aime ça, en quoi ces emplois sont de seconde zone, ça veut dire que je suis manutentionnaire donc je suis de seconde zone, un minable, quelqu'un qui a loupé, qui n'a pas gagné et bien moi je ne veux pas gagner, je veux juste vivre tranquillement sans ecraser les autres pour avoir une promotion (je m'égare).
La manutention ou le transport sont généralement la base d'un métier et il faut apprendre avant son métier si on veut bien l'exercer. Quelqu'un qui ne sait pas ce qu'est le produit qu'il vend est un mauvais vendeur ou non il ne connais pas son domaine puisqu'il n'en connais pas tous les aspects.
Autrement, j'avais envie de reprendre mon message précédent où je disais que mai 68 était complétement différent des manifestations d'aujourd'hui. Voir le courrier international de cette semaine où se sont des journalistes étrangers qui donnent leur point de vue sur les événements. C'est un article du journal ABC qui dit qu'en 68 c'était un mouvement contre les organisations étudiantes, contre les syndicats, les dirigeants et la bureaucratie.
Alors qu'aujourd'hui, c'est un mouvement pour les aides d'états contre la précarité, acause de l'effondrement des perspectives de tous les principes valeurs qui avaient fondés la prospérité de leur parents.
Donc c'est un mouvement ringard (provocation gratuite), qui est contre la nouveauté et veut rester enfermé dans la mélasse d'aujourd'hui.
Posté : ven. mars 24, 2006 9:19 am
par seb
bidibulle a écrit :seb a écrit :Sauf que la plupart des emplois visés par le CPE sont du type: formation éclair en 2 jours maximum (transport, livraison, manutention, usine, emploi de second ordre...)
Je vais me répéter mais j'aime ça, en quoi ces emplois sont de seconde zone, ça veut dire que je suis manutentionnaire donc je suis de seconde zone, un minable, quelqu'un qui a loupé, qui n'a pas gagné et bien moi je ne veux pas gagner, je veux juste vivre tranquillement sans ecraser les autres pour avoir une promotion (je m'égare).
Attention Bidibulle a ne pas déformer mes propos et à ne pas essayer de me faire dire ce que je n'ai pas dit, c'est moche.
J'ai clairement exprimé que les CPE allaient concerner des emplois à formation courte. Cela signifie que je dénigre ces emplois?
Il ne me semble pas.
Second ordre signifie sans formation universitaire, dans le sens ou leur rémunération est de second ordre > SMIC, précarité...
Par rapport à (éventuellement) d'autres emplois où la rémunération sera plus forte, et où la formation en entreprise prendra du temps, et généralement pas concernés par le CPE ou CNE.
Vous rendez-vous compte que l'instauration des CPE et CNE annoncent le glas des CDI?
C'est clairement le but affiché par ces contrats voyoux!
Fléxibilité sans garanties, précarité.
Pas de crédits, pas d'appartement en ville, pas de voiture...
Tu as raison Bidibulle, nous sommes des ringards accrochés à des principes ringards...
Mais nous en sommes fiers.
Et toi, tu es quoi? un visionnaire?