La Fourmilière

Les médias, pas assez de sentiments ?
Si justement, les médias jouent énormément sur les émotions pour faire passer une pensée unique dans les esprits, et laissent de coté l'analyse du fait lui-même. D'ailleurs, les experts, analystes et penseurs sont souvent mis en scène comme des insensibles, monstres de froideur.

Le truc, c'est qu'étant donné que ces faits sont mis au même niveau que les élections, la victoire de telle ou telle équipe en Ligue 1, les patrons véreux et l'Opéra de Paris, le téléspectateur ne réalise plus tellement le caractère exceptionnel de la chose, et le met au même rang que les autres infos. Et ce rang, c'est celui des sensations fortes, au détriment de l'analyse.

Vous pensez bien que si on donnait aux téléspectateurs des éléments d'analyse, ils pourraient se faire une idée plus vaste, complète et cohérente, ce qui va à l'encontre du message de pensée unique que veulent véhiculer les médias

La question est intéressante : POURQUOI tellement de gens les regardent ?

J'ai peut-être un élément de réponse : l'humain vit dans une société propre, hygiénique, où il ne craint plus grand chose. Il est en manque de sensations fortes, que le quotidien proposé par la société, ses ancêtres et finalement par lui-même sont incapables de lui procurer. Du coup, voir ces horreurs le fait sortir de sa torpeur de tous les jours. Et comme tu l'as dit toi-même, la peur et l'ignorance sont les conditions de la manipulation humaine.

En fait c'est tout simplement de la curiosité. Mon chat aussi dès qu'il se passe quelque chose il viens voir

Si justement, les médias jouent énormément sur les émotions

D'accord : mais pour moi ça ne veut pas dire qu'ils en ont... des émotions car pour jouer avec il faut déjà être assez insensible.
Pour ce qui a été dit précédement,

Il faut de plus un certain nombre de conditions agissantes pour commettre un tel acte

et voir ces crimes à la télévision ne fera pas de nous des tueurs en série

Je classe les médias dans ces conditions agissantes : c'est l'exemple du court métrage de Bellus :
Imagine un homme timide, sans repère, ennuyé par la vie sans passion ni compétence particulière : sans la médiatisation de crimes horribles, il ne lui serait jamais venu à l'esprit de devenir un tueur !
Comme conditions agissante je ne vois pas mieux !!!
Effectivement : tout le monde ne devient pas tueur en série : ENCORE HEUREUX !!! Mais je suis persuadé que des personnes facilement influencable seront avant tout influencé par les médias.
A part ça je pense qu'il y a du vrai dans la réponse de Tsukiyojin qui rejoint le fait que les médias jouent avec nos sentiments : nous sommes en manque de sensations fortes : ils nous en apportent. C'est un jeu dangereux... mais qui fait du pognon...

En fait dans ce qui resort c'est que les gens cherchent de la reconnaissance sociale. Ils ne veulent pas être oublié même ils veulent être craint. Ils veulent que l'on parle d'eux en bien ou en mal cela n'a aucune importance. Alors peut être faut il être moins individualiste et plus sensible aux autres afin que personnes ne se sentent exclues. Cela suffirait suremment à éliminé les crimes "sadique".

Ils ne veulent pas être oublié même ils veulent être craint.

A défaut de pouvoir se distinguer ! C'est une réaction qu'engendre notre société : tant que nous serons individualiste et chauvin ce sera comme ça.

Je classe les médias dans ces conditions agissantes

Ce que j’entendais par « conditions agissantes », était en fait des prédispositions psychologiques inhérentes à chaque individu. Ensuite, les médias peuvent être un facteur déclenchant, comme pourrait l’être n’importe quel évènement, qu’il soit ou non médiatisé.

Mais effectivement, les médias ont ce rôle d’éducateur qu’il est peut être dangereux de mettre entre n’importe quelles mains. (Je nuance le terme « éducateur » en lui donnant le sens d’ « informateur » en tout cas) La médiatisation massive d’un fait demande nécessairement à celui-ci d’être susceptible de générer le plus d’audimat possible, il doit donc être évènementiel.

Dans le cas d’un fait divers comme celui qui nous intéresse, il sera retenu par les médias s’il dispose de quoi créer l’évènement, susciter l’émotion, la réaction ou, pour être plus général, s’il va « obliger » le spectateur à rester devant l’écran. Qu’il soit important à l’échelle planétaire, qu’il permette de prendre conscience d’une réalité ou qu’il permette d’élever les consciences n’entre pas en considération. La question primordiale est « Va-t-il faire sensation ? Nous permettra t’il de maintenir et augmenter notre nombre d’auditeur ? »

Bref, je ne penses pas que les médias ait le pouvoir de créer des tueurs en série, mais qu’en tout état de cause, le pouvoir qu’ils ont n’est pas encore utilisé pour créer des « citoyens conscients » en série !

J’arrête pour le moment sur l’image du serpent qui se mord la queue :
Si l’offre créer la demande (« donnons leur à voir du sensationnel »), et que la demande n’évolue pas (« nous voulons du sensationnel ! »), nous tournerons sans fin dans ce débat.

Alors, qu’elle serait la (ou les ?) solutions ?
Est il du rôle de chacun de sortir de ce cercle ?
Chaque individu peut il être un exemple pour son entourage et ainsi influencer le jeu ?

Alors, qu’elle serait la (ou les ?) solutions ?
Est il du rôle de chacun de sortir de ce cercle ?
Chaque individu peut il être un exemple pour son entourage et ainsi influencer le jeu ?

Tu le dis toi-même : c'est un cercle vicieux : quelqu'un qui est influencé par les médias influencera de même les personne de son entourage susebtibles de l'être : nous participons tous à ce phénomène. Donc finalement sortir du cercle tient non seulement à la personne qui y fait parti mais aussi toute les personnes comme elles dans le même cas.
Le problème est que l'effet est collectif mais n'est pas le même sur tout le monde : d'où la difficulté du problème.
Des solutions ? Je pense que prohiber les médias serait abusif, inutile et ne règlerais pas le problème pour autant : nous avons besoin des médias et eux de nous et chacun infuence l'autre : si l'un change, l'autre aussi. Le pouvoir est en quelque sorte entre nos mains : si nous changons ensemble, ils seront obligé de s'adapter.