Holy a écrit :pour ce qui est de se suicider sans bonnes raisons, je pense que c'est faux.
On ne se dit pas du jour au lendemain: "ah tiens! Je vais me suicider! J'ai perdu une pièce de 5 centimes alors..."
Il faut toujours une bonne raison.
Tu mets un facteur déclenchant dans ton exemple, à savoir la perte d'une pièce de 5 centimes. Il ne faut pas nécessairement échouer, perdre quelque chose ou quelqu'un, pour ne plus trouver d'intéret à vivre. Je n'ai jamais fait mention du fait que ça devait intervenir subitement ("du jour au lendemain").
Prenons un exemple (qui n'a rien de personnel, je précise au cas où, je n'envisage plus le suicide du tout depuis longtemps) : tes amis organisent une fête, tu t'y rends mais bizarrement, tu te rends compte que tu ne t'y amuses pas. Tu regardes ces gens qui t'entourent, et tu te dis qu'ils sont supposés être ce que tu as de plus cher, mais tu n'arrives pas à ressentir ce que tu "devrais". Tes émotions ne collent plus.. Tu rentres chez toi, et tu y penses. Tu cherches ce qui clochait, mais tu ne trouves rien. Tu décides de faire le bilan, et de te demander "pourquoi je vis ?". Et là, tu te rends compte que ton boulot ne t'intéresse pas, mais qu'aucun ne t'intéresserait vraiment plus, que tu te sens indifférent à tes amis, que tu as beau avoir une famille, vous n'êtes pas particulièrement proches, etc, bref, que rien ne va mal, mais que pourtant, rien ne donne un peu de piquant à ta vie, rien ne te pousse à continuer.
L'idée fait son chemin dans ta tête, petit à petit, tu guettes ce qui pourrais te donner envie de continuer à vivre, et tu ne trouves rien. Pire, plus tu continues à vivre, et plus tout ça te semble factice. Les gens t'énervent sans raison particulière. Tout te parait vain. Tu ne comprends pas pourquoi tu continuerais ça : qu'est ce que tu attends ?
Petit à petit, tu te replies sur toi même, pas dans le sens où tu ne sors plus de chez toi, mais dans le sens où tu es absent même en présence des autres, seuls même au milieu de la foule, auprès de tes amis, etc.
Et là, on peut en arriver au suicide si on ne fait rien. Y a-t-il une bonne raison ? Pas de viol, pas de famille qui t'abandonne, tu n'es pas à la rue, tu n'as pas de cancer, tu n'as pas la culpabilité d'un meurtre ou que sais-je encore. Non, aucune vraie "raison", mais juste le fait de se rendre compte que ce qu'on appelle bonheur est peut être illusoire et qu'il y aura toujours une sorte "d'ennui".
Le suicide est-il un geste égoïste ? "Le suicidé a une famille, des amis"... S'ils ouvraient les yeux, s'ils étaient, EUX, moins égoïstes, à se regarder le nombril, ils auraient vu que le "candidat au suicide" allait mal, et ils auraient pris le temps de lui parler. Il y a TOUJOURS des signes précurseurs, pas toujours très évident, c'est vrai, mais si on prend le temps de faire parler chacun, on peut savoir ce qui les travaille. Alors venir pleurer en disant "ah, si j'avais su, j'aurais pu l'aider", ça me ferait rire si ça ne concernait pas la mort de quelqu'un ! Comment peut-on prétendre être en mesure d'aider quelqu'un qui a décidé de mourir si on n'a même pas été foutu de voir qu'il allait mal ? Ce n'est pas en balancant des "mais tu sais, la vie vaut d'être vécue" qu'on sort quelqu'un de ça. Et ne me parlez pas de médicaments, ça ne soigne que les symptômes, et pas les causes. Les causes physiologiques ? Si le métabolisme influence le psychisme, alors la réciproque est vraie aussi, et je suis à peu près sûr et certain que les cas métaboliques purs n'existent pas.
Par exemple, une amie se plaignait d'avoir fait une rechute, et se précipitait chez le médecin le plus proche pour avoir ses pastilles du bonheur.. Ca va aller mieux un temps, puis ça va "rechuter" à nouveau. On va lui dire "oh, mais vous manquez de gaba, c'est pour ça". Non, c'est parcequ'elle a un métier pas épanouissant du tout, et qui est pourtant la seule chose qu'elle fasse de ses journées, pas de famille, pas beaucoup d'amis, a dû fuir le pays où elle a grandi à cause de la guerre... Vous pensez vraiment que ce sont des ptits bonbons qui vont la faire aller mieux ? Bref, j'arrête là ma digression, mais je maintiens que je ne crois pas au cas métaboliques purs, mais que si on n'est pas capable de se rendre compte que quelqu'un va mal, inutile d'espérer pouvoir réussir à le faire aller mieux !!
Le suicide est-il un acte "courageux" ? Non. Un acte lâche ? Non plus. Pas plus qu'une solution de facilité.