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Comment la société nous rend-elle capable de bafouer la vie

Posté : mer. janv. 03, 2007 10:10 pm
par Pierre
.. au profit de notre image ( vêtements de marques fabriqués par des enfants etc) ou de notre bien être ( élevages intensifs, fourrures, pollutions diverses etc)?
Plus précisément quels sont les mécanismes psychique qui nous font agir et penser ainsi?
Sont ils irréversibles?

J'y attache beaucoup d'importance, alors si vous pouviez ne parler qu'en connaissance de cause je vous en serais reconnaissant!^^

Posté : mer. janv. 03, 2007 10:26 pm
par falcon
A mon avis tu prends le problème a l'envers...

C'est plutôt comment réussir a t'extraire d'un confort que l'on te propose mais surtout que psychologiquement dès ta naissance on t'as imposé......

C'est un peu une forme d'égoïsme c'est vrai mais le fait est que nous pays du nord vivons sur la misère des pays du sud et il est faut de penser que l'ensemble de la planète pourrait vivre avec notre niveau de vie....


Aucun mécanisme ne nous amène a profiter a outrance de la planète,d'enfants ous d'autres être vivants..... C'est plus un état de fait qu'il est très difficille de changer.....

Pourquoi moi devrais-je me restreindre alors que de toute facon mes voisins continueront a consommer a outrance ?

Posté : mer. janv. 03, 2007 11:29 pm
par victorette
selon moi ce serait a cause de notre éducation, on nous dit toujours que pour réussir dans la vie il faut être le meilleur, qu'il faut gagner plein d'argent pour pouvoir faire des tas de choses qui font "bien" et qui nous rendent prestigieux aux yeux des autres. on en oublie les autres( ceux qui sont loin de nous) parce qu'on est pris dans l'engrenage de la société des pays riches qui est basée sur l'apparence.

même si on nous rappelle quelque fois a le télé ou dans le médias la pauvreté du 1/3 monde, on y met de la distance, ca nous parait loin, dans notre éducation que ca soit a l'école ou chez nous on ne nous dit jamais "fais attention de ne pas acheter quelque chose fabriquée par des pauvres enfants africains" on nous dit "c'est horrible il y a des enfants de ton age qui travaillent mais toi tu a la chance d'être dans un pays libre ou tu peux étudier" on nous apprend pas a boycotter les marques qui exploitent les enfants et même les hommes tout simplement

Posté : jeu. janv. 04, 2007 2:40 am
par jonathanfv
La réponse est fort simple: pourquoi ne te sens-tu pas coupable du mal qui est fait en notre nom? Parce qu'on nous en a déculpabilisés, tout simplement. On nous dit: "Si ce n'est pas toi qui en profite, quelqu'un d'autre le fera de toute façon. C'est comme ça, et on ne peut rien y changer." On se dit que ce n'est pas nous qui avons fait ça, on accuse tout le monde sauf nous, sans se rendre compte qu'au fond, nous sommes les piliers de tout ce qui arrive, en bien ou en mal. La pire chose, c'est de se sentir noyé dans la masse, et de toujours croire qu'un autre l'a fait, ou qu'un autre le fera. Tout le monde pense être exclu de la société, mais il n'en est pas exclu et supporte tout ce qu'elle fait tant qu'il joue à son jeu. Lors des guerres, tout le monde se lave les mains en mettant la faute sur quelqu'un d'autre, ou en justifiant les actes. Le simple citoyen qui est pour une guerre se dit: "Nous devons protéger nos intérêts, ces gens nous menacent, donc nous devons les empêcher, et la seule manière est d'envahir leur pays." Le simple citoyen qui est contre la guerre se dit: "Bah, au moins j'aurai manifesté, je n'étais pas d'accord et ce n'est pas ma faute si les autres sont cons." Néanmoins, le lendemain il retourne travailler, à chaque fin d'année il paie ses impôts, il consomme (et même s'il fait attention à ce qu'il achète, les taxes qu'il paie financent les actes qu'il juge répréhensibles) et continue à vivre dans la société fautive. Le soldat envoyé au combat se dit, lui: "Je dois protéger mon pays et ma famille contre des gens dangereux. Si je ne le fais pas, c'est eux qui le feront." Une fois rendu au combat, il se dit: "Bon, maintenant je dois tuer pour survivre. Si je ne tue pas, on me tuera." Le politicien qui déclare la guerre se dit lui aussi: "Je dois protéger mon pays, nos intérêts sont importants." Et ça, c'est dans le moins pire des cas. Dans le pire des cas, il se dit: "Excellent, ça me fera du profit, ça augmentera la production économique du pays, nous mettrons la main sur des ressources ou un bon point géostratégique, militaire ou économique, et pour ceux qui mourront, ben on s'en fout, il y a des gens qui meurent chaque jour." Ceux qui vendent les armes et les industriels qui financent les guerres, quand à eux, se disent: "Peu importe qui achète ma marchandise et ce qu'il en fera, ce n'est pas de mes affaires. Et de toute façon, si je ne lui vends pas, quelqu'un d'autre le fera." Ça aussi c'est le moins pire des cas. Le pire des cas, c'est quand l'industriel se dit: "Excellent, une guerre! Ça me générera beaucoup de profits! J'espère que ça durera longtemps. Et si ça ne dure pas, pourquoi ne pas financer quelques factions ennemies, histoire de créer d'autres conflits ou de faire durer celui-ci?"

Je sais que ça a l'air grotesque, caricatural. Mais c'est malheureusement vrai. La première chose à faire est de s'en rendre compte et de faire votre bout de chemin. Et même aller plus loin, si vous le pouvez. N'attendez pas que d'autres vous suivent ou vous précèdent. Il y a toujours quelqu'un qui va de l'avant dans tout, et ensuite il y a des gens qui le suivent. C'est comme ça dans n'importe quoi. Pourquoi le premier ne serait-il pas vous? ;-)

Posté : jeu. janv. 04, 2007 4:46 am
par Burning Angel
Plus précisément quels sont les mécanismes psychique qui nous font agir et penser ainsi?
Eh bien, vois ça comme l'horrible pernicité d'une société qui s'enrichit sur le commerce, mais me vêtir sur le dos d'enfants pauvres du tiers monde ne me fait ni chaud ni froid.

Egoïsme entremêlé d'une certaine dose d'insensibilité fait que je n'ai absolument aucun mal à supporter ce commerce si "révoltant" (c'est vrai, zut quoi, si personne n'était pauvre, on ne verrait pas qu'on est absolument beaux, intelligents et touts puissants !)

Tu nous parles du mal de s'habiller avec des vêtements fabriqués au mépris de la jeunesse (mais bon, ils ne méritent que ça, qui à décrété un jour une loi [universelle j'entends] sur la beauté de la vie, que tous doivent être protégés du travail dans leur enfance toussa ?)

Regardes les vêtements que tu as sur toi, et dans ton placard/ta penderie/ton carton parce que tu vis sous un pont et que tu as une borne wi-fi à proximité, et que tu as délesté quelqu'un de son ordinateur/ et assures nous que tu ne portes que des vêtements fabriqués par Yvette Le Crouchard, travaillant dans un modeste atelier picard (cette femme qui travaille de nuit dans une petite entreprise où elle gagne à peine le SMIC pour nourrir ses trois morveux depuis que son mari est mort de sa cirrhose du foie) ((et pour elle non plus, l'avenir n'est pas cirrhose.))

Pour le deuxième point, (j'ai divisé en deux, et pis j'fais ce que je veux.), je ne me sens que moyennement concerné étant donné que je suis végétarien, on ne connaît pas encore d'élevage de carottes et poireaux hors-sol, dans des conditions lamentables.

De plus, je ne porte que du synthétique (ce qui hélas me fait polluer pas mal, c'est là mon grand péché, mon âme est tordue, mais enfin bon, tout le monde pêche, donc je peux affirmer que si nos âmes sont tordues, pour pêcher c'est vraiment super.)


En bref, monsieur le procureur, mesdammes et messieurs les jurés, comme je l'ai brillament démontré (je m'impressione moi même, malgré la haute estime en laquelle je me tiens) tant qu'il y aura des humains, il y aura des exploitants et des exploités, et celà qu'importe leur âge, leur religion, leur couleur de peau, l'odeur de leurs aisselles.

Tout ce qu'on peut y faire, c'est essayer d'acheter le moins possible de marque "douteuse", et de plus en plus d'"équitable" (Dieu, si tu existes, ce dont je doute fortement, mais là n'est pas le débat, fais penser aux humains de ne pas acheter uniquement leur tablette de chocolat équitable [franchement dégueulasse en plus] pour se donner bonne conscience, mais bien tout l'attirail nécéssaire à sa survie. Sinon, si Dieu est toujours en vie, le retour de la femme aimée sous 48H m'intéresserait également. Merci !).

Tu ne m'a pas compris.

Posté : jeu. janv. 04, 2007 12:36 pm
par Pierre
Faut dire que mon sujet serait sans doute plus à sa place en psychologie.
Ce sont réellement les mécanismes psychiques qui m'intéressent. Du genre de ceux qui te font répondre ce que tu as répondu: sur la défensive et aggressif. Ce n'était en aucun cas une attaque de ma part, je me sens concerné par le sujet et m'interroge. Voilà tout.

Posté : jeu. janv. 04, 2007 1:06 pm
par seilala
Je ne suis pas psychologue, mais je pense que nous, petits privilégiés sans scrupule(n'est-ce pas burning ;) ) sommes dotés d'une morale,

morale qui fait que nous soyons offusqués par toutes ces pratiques...

mais le désir de plaire et d'appartenance à un groupe (tout en s'identifiant dans ce meme groupe!) est plus fort...

Donc nous refoulons cette culpabilité, d'autant plus que ces gamins enchaînés sont hors de notre champ de vision...
(de meme que les tibétains qui se font fusiller dans les montagnes...)

Je crois que nous ne sommes pas assez informés sur la provenance et les méthodes de fabrications de nos achats... (la chaine Zara fait fabriquer ses vetements en Espagne, de manière "ethique", mais quand meme, 10% proviennent d'Asie)

Posté : ven. janv. 05, 2007 4:18 am
par jonathanfv
Bien sûr qu'on ne nous en informe pas! Qui voudrait que nous le sachions, quand il vit de l'exploitation?

Burning Angel, je salue ton honnêteté. Non, mais c'est vrai! Posez-vous la question: est-ce que vous vous en préoccupez vraiment? Est-ce que ça vous fait vraiment quelque chose, ou vous ne voulez simplement pas passer pour des égoïstes?

Sinon, nous pourrions nous poser une question de responsabilités: est-ce l'exploitant qui a tort de profiter des exploités, ou est-ce les exploités qui ne se défendent pas?

Posté : ven. janv. 05, 2007 10:23 am
par kermo
Je vois pas en quoi le bafouement de la vie viendrait de la société (elle a mauvaise haleineuh).
Les hommes préhistoriques chassaient eux aussi pour bouffer, et la pauvre bête ne passait généralement pas la nuit. A toi de ne plus acheter de vêtements de marque ni de produits qui ne sont pas fabriqués selon tes critères moraux.

Posté : ven. janv. 05, 2007 1:42 pm
par boz
C'est un cercle vicieux ...
Tout le monde apprécie son confort, toi y compris derrière ton ordinateur entrain de lire ma bafouille. Cette simple volonté de vouloir garder ce confort nous rend complices de toutes les horreurs qui sont commises.

Certains ont réussi à passer outre, à se dire que ce confort était inutile, qu'il ne servait à rien de vivre entassé dans des immeubles ou des lotissements, qu'il ne servait à rien de se précipiter dans les magasin pour acheter toutes ces choses inutiles. Certains ont réussi à s'extraire de la société avec plus ou moins de réussite (aucun ne l'a fait entièrement), ce sont les 68ards. Je ne parle pas de ceux qui lançaient des pavés et qui aujourd'hui se retrouvent à diriger des sociétés ou ds pays. Non, je parle de ceux qui se sont "exilés" en Ardèche, dans les Alpes à élever des chèvres ou des moutons.

Qui voudrait prendre le risque de dire aujourd'hui, on supprime les entreprises qui polluent, les entreprises qui fabriquent des armes, les entreprises qui exploitent des enfants à l'étranger? Tout le monde le souhaite mais personne ne le fera. Que ferait-on de tous ces gens au chomage? Qui produirait l'électricité sans ces déchets radioactifs (c'est pour mon ordinateur svp)? Personne!!!

Si tu ne veux plus être complice, tu dois t'extraire. Mais cette extraction demande un effort que peu son prêt à faire.

Pour prendre un exemple personnel, j'ai un cas de conscience. Un jour un de mes clients (je suis informatichien) m'a dit : "C'est super, on a augmenté notre chiffre d'affaire par plus de 2 et grâce à vous on n'a pas embauché de personnel administratif supplémentaire". Je n'ai rien dit sur le coup mais j'ai comme une drôle d'impression chaque fois que j'écris une ligne de code. Merde, je suis complice du chomage. Pourtant est-ce que je devrais arrêter ce boulot? Pour faire quoi? Développer des programmes, c'est la seule chose que je sais faire. Et puis même si je faisais autre chose, je ne gagnerais pas autant qu'aujourd'hui, il faudrait repartir d'un salaire plus bas. Est-ce que je suis prêt à quitter ma maison pour avoir un appart plus petit? Est-ce que je suis prêt à prendre ce genre de risque alors que j'ai une femme et 3 enfants et que pour l'instant je peux leur acheter à manger, leur offrir un toit, leur permettre de s'émanciper aisément, leur permettre d'avoir des vacances une fois par an au bord de la mer?
Alors je continue et je viens cracher sur la société dans des forums.
quels sont les mécanismes psychique qui nous font agir et penser ainsi?
La peur
Sont ils irréversibles?
Pour affronter la peur il faut du courage. Et aucun de nous (même sur ce forum) ne peut dire qu'il en a. On est tous des lâches. On préfère oublier.
Coluche disait "Pour faire de la politique il faut avoir bonne conscience. Et pour avoir bonne conscience il faut avoir peu de mémoire".
Cette phrase peut s'appliquer à chacun d'entre nous : on oublie que c'est peut être un enfant qui a fabriqué le produit que nous achetons, on oublie que rouler en voiture ça pollue, ...
Des fois on n'oublie pas mais on a alors des "scientifiques" qui viennent nous dire : le nucléaire c'est le moins polluant des moyens de produire de l'électricité. D'autres nous disent : "oui mais cet enfant qu'on fait travailler, on lui donne à manger tous les jours alors que sans nous il mourrait peut-être de famine". D'autres encore : "Le libéralisme c'est le mieux : le système féodal était identique à l'esclavagisme, le communisme n'a pas réussi, ...".
Bref on nous fait gober des mensonges plus gros les uns que les autres. Mais ces mensonges nous plaisent puisqu'ils nous déculpabilisent.
Les hommes préhistoriques chassaient eux aussi pour bouffer, et la pauvre bête ne passait généralement pas la nuit.
Au moins ils se limitaient à exploiter et tuer des animaux, alors qu'aujourd'hui nous sommes plus proche de l'anthropophage.
A toi de ne plus acheter de vêtements de marque ni de produits qui ne sont pas fabriqués selon tes critères moraux.
Autant dire ne plus rien acheter. Les entreprises comme ça se font rare.

Posté : ven. janv. 05, 2007 11:29 pm
par Pierre
Je suis d'accord avec toi.
Mais j'ai envie de changer et il doit y avoir des moyens de s'affranchir de la peur.

Posté : lun. janv. 08, 2007 2:06 pm
par boz
il doit y avoir des moyens de s'affranchir de la peur.
Courage, détermination, ... En fait la solution est très simple : tout abandonner ce qu'on a. "Vivre d'amour et d'eau fraîche". "Tout abandonner pour me suivre et vivre d'amour" disait Jésus.
Je peux même te dire ce que tu peux faire :
- donne ton ordinateur et ta TV (et aussi ton balladeur MP3 et ta play station)
- donne tes habits et chaussures (ne garde qu'un seul pantalon, pull et une paire de chaussure)
- ferme ton compte en banque et donne le tout (achète un mouton, des poules et quelques graines de légumes avant)
- va te construire une cabanne dans les bois ou retape une vieille maison abandonnée

"Tout bien que tu détiens est un soucis qui te retiens" (sketch des inconnus).

Mais tout ça, peu de gens sont près à le faire. Marginal moi? Que penserait mes parents ou comment élèverais-je mes enfants? Qu'est ce que je ferais sans chauffage l'hiver et sans clim l'été? Et si ma récolte ne donne rien? Et si ma chèvre meure?
Bref la peur qui demande un courage non pas insurmontable mais bien réel pour ne plus être complice de cette société.

Sinon une autre solution serait de supprimer le capitalisme et le remplacer par autre chose. Communisme par exemple... Là il n'y aurait plus d'exploitation, d'abus, ... ou du moins il y en aurait moins.
Une autre idée?