falcon a écrit :
Quelle guerre ?
Cette guerre a eu lieu en juillet 1969, entre le Salvador et le Honduras
Dans un contexte houleux lié à un problème territorial, le Salvador et le Honduras jouaient les matchs éliminatoires pour la coupe du monde de football de 1970. La première rencontre avait lieu à Tegucicalapa perturbée par une grève des enseignants. Les grévistes avaient semé des clous sur la chaussée et les footballeurs salvadoriens en visite en furent notamment les victimes. Se sentant visés, ils se répandirent en insultes sur les Honduriens. La nuit précédant l'épreuve, l'équipe du Salvador fut empêchée de dormir par les partisans de l'équipe locale, qui cernaient l'hôtel où logeaient les joueurs adverses.
Le lendemain, les Salvadoriens perdirent par 1 à 0, le but hondurien ayant été marqué à la dernière minute du jeu. Une jeune supportrice salvadoriennne, se tira une balle dans le cœur. Son corps fut rapatrié, ses obsèques furent nationales, suivies par le Président et le gouvernement du Salvador.
Le match de retour, prévu au Salvador, fut mis sous la surveillance de l'armée. Mais l'équipe du Honduras vit d'abord son hôtel incendié (il n'y eut aucune victime), et dut déménager pour un autre hôtel. Là, elle fut soumise par les Salvadoriens au régime de la privation de sommeil. Escortée par la police, l'équipe gagna le stade, et perdit 3 à 0. Certains Honduriens qui avaient fait le voyage pour assister au match furent molestés, et les émeutes (voitures incendiées, fenêtres brisées, hôpitaux débordés) causèrent la mort de deux personnes. L'équipe de football put regagner son pays, mais la frontière fut fermée.
Les Honduriens cherchèrent à se venger et s'en prirent aux résidents salvadoriens. Il y eut des morts et des blessés, le gouvernement ne fit rien au début pour empêcher les exactions, avant que la violence ne finisse par paralyser la capitale pendant deux jours. Seule la fatigue des émeutiers mit fin aux exactions.
Les deux pays ayant chacun gagné un match, ils devaient s'affronter à Mexico pour se départager. Les medias continuèrent de verser de l'huile sur le feu.
Le match fut gagné par le Salvador, mais les troubles ne cessèrent pas: femmes violées, quelques morts, hôpitaux débordés. Le Honduras accusa les arbitres de malhonnêteté, les joueurs adverses de tricherie. On échangea des calomnies des deux côtés, et cela gagna les deux gouvernements.
Au Salvadoriens le président Sanchez Hernadez avait été affaiblit par l’affaire des Sleeping Beauties, et craignait un coup d’état. Les généraux avaient prévu la guerre: l’attaque avait été calquée sur le plan qu’avait utilisé les généraux israéliens durant la geurre des Six-Jours. Le but était de mettre fin à la politique anti-salvadorienne de Lopez Arellano président hondurien.
La guerre
Dans les heures qui suivirent le match donc, des escarmouches eurent lieu à la frontière des deux pays, suivies d'une intense propagande qui rapporta des atrocités de toutes sortes, le plus souvent imaginaires. Des incidents de frontières mettant en jeu quelques douzaines de personnes devenaient des «combats importants», et les deux côtés annonçaient triomphalement la victoire.
Le 4 juillet 1969, alors que le nombre des Salvadoriens expulsés se monte à 20 000 et que le vice-consul du Salvador à Tela est assassiné, les relations diplomatique entre les deux états sont rompues.
Le lundi14 juillet 1969, un avion militaire salvadorien lâcha une bombe sur Tegucigalpa. La guerre commençait vraiment, et allait durer... cent heures.
L’armée de terre salvadorienne était supérieure en nombre (8 000 h) et en armement, alors que son homologue hondurienne, mal organisée, était plus faible en personnels (2 500 h) et en armes (vieux fusils américains). L’aviation hondurienne, au contraire (23 avions de combat type Corsair), était supérieure à l’aviation adverse (11 avions de combat type Mustang et Corsair).
L'armée salvadorienne, lança des offensives le long de la principale route joignant les deux pays et contre les îles honduriennes dans le golfe de Fonseca. Au début elle avança rapidement. Dans la soirée du 15 juillet la capitale provinciale de Nueva Ocotepeque était capturée. Cependant l'aviation hondurienne était supérieure et détruisant, outre son opposante, les dépôts de munitions et de carburant, ce qui contraignait l'armée salvadorienne à l'immobilité.
Les 20, la Fuerza Aera Hondurena affrontèrent des Corsairs et des Mustang du Salvador avec succès, ce furent les derniers combats de ces avions de la 2e guerre mondiale.
La guerre du foot a causé deux mille morts et quelques milliers de blessés. Près de cinquante mille personnes y ont perdu leur maison et leurs terres. De nombreux villages furent détruits, tandis que l'industrie salvadorienne fut fortement touchée par une crise.
La guerre dura quatre jours (d'ou l’autre nom de Guerre de Cent heures). Le 29 juillet sous la pression de la communauté internationale, les Salvadoriens retiraient leurs troupes. L’immense majorité des immigrés salvadoriens quitta le Honduras. Ce qui au final avantagea Lopez Arellano, qui pouvait faire sa réforme agraire sans peine.
Il fallut attendre 1980 pour qu'un traité de paix fut signé. La dispute territoriale à l'origine du conflit ne fut résolue qu'en 1992 par la Cour internationale de Justice.