La Fourmilière

Je me demandais si….

Le partage est encore une vertu qui se perpétue ?

Je viens d’un forum pour jeux vidéo, où j’ai eu la surprise d’entendre « Il ne me viendrait jamais à l’idée de demander à un ami de me PRETER un jeu ». J’en suis assez surpris, car à la sainte époque ou j’arpentait la cour du collège ( ), ceci était monnaie courante !

Il me semble que le partage et l’échange sont deux vertus fondamentales qui pourraient amener l’humanité vers l’égalité et l’équilibre. Elles permettraient en outre d'aller au dela de cette volonté de dépasser les autres par la possession matérielle…esprit qui m’effraie beaucoup !

Bref, il ne s’agit que d’un petit exemple, mais d'une manière plus générale, je me demandais ce qu’il en était pour vous, ce que vous en pensez, particulièrement ceux qui ont quitté le collège récemment ou qui y sont encore!

J'ai quitté le college il y a bien 3 ans maintenant. Et les profs disent qu'ils regrettent ma generation. A croire que ca ne va pas de mieux en mieux du point de vue respect. Pas de respect des autres >> mefiance >> enfermement >> crainte des autres >> agressif >> "egoïsme" ...

pour ma part "j'habite" dans une grange avec pas mal d'amis, on forme une sorte de collectif révolutionnaire chez nous l'échange et la solidarité sont les maitres mots

par exemple, dès qu'on arrive la bas, on appose notre partimoine à celui du collectif, si un nouveau membre se pointe avec tant de livres, de disques etc etc il ne les considère plus comme étant "à lui", il les ajoutes à la bibliothèque ou à la discothèque où tout le monde peut les prendre n'importe quand sans avoir à demander à qui que se soit (bien sur, pour les remettres après)

c'est ce qu'on appelle l'échange chez nous et c'est sur ce principe fondamental que repose notre collectif

mais j'imagine que beaucoup de gens ne partageront pas ma vision des choses

C'est vrai que c'est une valeur qui se perd...
Peut être dû au fait qu'aujourd'hui, les objets partagés ont plus de valeur ( jeux vidéo, dvd... bref, technologie moderne... ) donc forcément je trouve cela "normal" d'hésiter avant de partager... Et la confiance est aussi quelque chose qui prend beaucoup de temps avant de se mettre en place aujourd'hui... C'est l'impression que j'ai, étant au Lycée, lorsque je compare au collège...

On aurait pu nommer le topic "solidarité", cela reviendrait à peu près à la même chose.
En fait, je vois mal le partage en train de se perdre, lorsqu'on voit que tous les pays d'europe sont mobilisé pour aider le Liban...

Et puis, comme la die Kryther, il faut faire confiance en qqn pour pouvoir partager. Le problème, c'est que je n'ai confiance qu'en moi-même. Donc moi, le partage, c'est pas mon fort!

Moi je déteste les gens égoiste, et je suis POUR le partage. Mais bon comme l'on dit les autres, il faut avoir un minimum de confiance envers la personne à qui on prette ses affaires, car de nos jours, certain profite de ces gens qui "savent" partager.

Une copine à ma meilleure amie, Mina, a prété un super jean d'un grand magasin à une copine qui voulait faire un casting pour défiler, Céline. Et bien Céline à mis bien lontemps à rendre ce jean; elle lui a bousillé le bas, comme si elle l'avait porté plein de fois, et a mitoné en disant "mais non je l'ai porté qu'en corsaire". Bon c'est une histoire de nana, mais c'est pour dire, Mina a voulu être sympa, alors que Céline c'était pas sa grande copine, et voilà le résultat!

On peut être facilemnt généreux en donnant à manger ou à boire, mais pour ce qui est d'affaire de plus ou moins de valeur - un jeu vidéo neuf c'est 60 euros quand même -, c'est normal qu'on soit hésitant, surtout envers quelqu'un qu'on connait pas bien...

Req a écrit :c'est ce qu'on appelle l'échange chez nous et c'est sur ce principe fondamental que repose notre collectif

C'est intéressant, que se passe-t-il si une personne ne rend pas ce qu'elle a pris ? Ou tout du moins tarde trop à le rendre.

J'imagine qu'il y a des tâches à faire dans cette habitation : c'est organisé comment, par qui et que se passe-t-il si on ne fait pas ce qui nous est attribué ?

Pour moi le partage et l'égoïsme sont des choses qui n'ont pas forcément à voir, je me sais assez égoïste et pourtant je partage très facilement, tout bêtement parce qu'on gagne personnellement à partager la plupart du temps. Je précise que je ne demande jamais un truc en indiquant qu'on me le doit parce que la semaine d'avant j'ai prêté un CD, ça se fait tout seul.
C'est un peu le principe évoqué par Req : sous couvert d'une organisation basée sur le partage, chaque individu qui y trouve des intérêts à son échelle - la difficulté est alors de voir ce qui se passe si ces intérêts paraissent aller à l'encontre de l'organisation nécessaire pour les garantir.

En fait, j’avais ciblé mon exemple sur le collège, car il me semble que ce « problème » possède ses propres racines… J’ai lu récemment un livre appelé « La Peur en Occident », qui se penche plutôt sur le Moyen Age, mais dont les ramifications sont présentent encore de nos jours.

Pour l’auteur donc, l’Occident a développé une peur qui l’enferme dans un protectionnisme abusif, un besoin de se retrancher et de se protéger d’une menace. L’ennui, si l’on peut dire, est que cette menace est diffuse, qu’elle s’étend dans l’inconscient collectif et que chacun s’en nourrit. (Je vais m’éloigner du sujet mais j’y reviens ensuite)

De nos jours, ont peut constater que cette peur fait la part belle à certains gouvernements.
Je parle par exemple du gouvernement américain et de la fameuse histoire des « guêpes africaines ». Ces insectes qui causent de nombreux ravages aux Etats-Unis, ont été médiatisés avec force, en mettant l’accent sur leur caractère agressif, sauvage et destructeur. Agressif, sauvage, destructeur et…africaine donc ! Le résultat est pernicieux, martelé sans cesse à la télévision, il va parler à l’inconscient, celui la même qui nourrit la peur ! Le résultat ne se fait pourtant pas attendre, la peur de l’inconnu est à nouveau réactualisée...

Je reviens au sujet, car je pense que c’est cette peur EN NOUS et non pas DE L’AUTRE contre laquelle il faut lutter. Bien entendu, je ne prône ni l’innocence, ni la naïveté, et pour reprendre Kermo, l’humain à des intérêts qu’ils se doit de respecter. Au même titre, je décide de partager avec l’autre, car ce partage va m’apporter en retour, cela comporte des risques (qui peuvent se concrétiser, cf Rosebleue), mais le risque est aussi un moteur de changement, et ces déceptions nous apportes de quoi grandir, non ?

Bref ! Je suis évidement pour le partage, mais surtout pour un partage conscient, conscient du fait que l’autre peut nous décevoir ou nous « trahir ». Mettre cette conscience au dessus de la peur est, je crois, un bel exemple de courage pour contrecarrer cette peur qui hante l’inconscient collectif.

P.S: Merci pour toutes vos réactions, heureux d'avoir trouvé un forum "conscient"!

kermo a écrit :C'est intéressant, que se passe-t-il si une personne ne rend pas ce qu'elle a pris ? Ou tout du moins tarde trop à le rendre.

J'imagine qu'il y a des tâches à faire dans cette habitation : c'est organisé comment, par qui et que se passe-t-il si on ne fait pas ce qui nous est attribué ?

déjà, on a un mode de vie assez... particulier qui n'attire que des personnes qui ne nous ont, jusqu'ici, posé aucun problème, de plus si quelqu'un ne rend pas un bouquin, par exemple, je vois pas vraiment où il va se le fourguer... parce qu'en fait, on habite tous dans une espèce de grange géante, chaqun n'a de "personnel", si j'ose dire, que son matelas... et encore ont interverti souvent selon les horaires de sommeil de chaqun

et pour les taches, on a pas chaqun une tache bien précise... on vit en autogestion, le premier qui se lève prépare du café jusqu'à ce qu'il y en ai plus, celui qui se trouve con en refait alors, etc...
celui qui aime cuisiner prépare les repas, celui qui trouve que la grange commence à devenir crade passe la balai... tout le monde participe sans que personne ne demande rien à personne

c'est assez cool, comme mode de vie, et bizzarement, ça "marche" au poil

"Ce que tu donnes est à toi pour toujours, ce que tu gardes est perdu à jamais"

Paroles qui m'ont marqué lorsque je vis le merveilleux film «Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran"

C'est un bien vaste débat que celui du partage en effet !! J'ai pu constater dans mon entourage que ce sont mes amis qui possèdent le moins qui sont les plus généreux, non pas qu'ils soient plus pauvres mais bel et bien plus détachés du matériel et donc plus à l'écoute des besoins d'autrui...(ceci dis je ne généralise pas bien sur...Je parle juste de mon vécu)

Pour ce qui est de ma période au collège (voilà un sacré retour en arrière!!), je dirais qu'à mon époque on partageait beaucoup, un sacré mélange qui se perpétua au lycée et bien après… De tous ce que je "possède" à ce jour, beaucoup de choses m'ont été prêté à long terme ou offertes et je peux vous dire que chez la plupart des gens que j'ai côtoyé, apprécié, avec qui des liens d'amitiés, éphémère ou non, se sont créés l'on peut retrouver des choses anciennement à moi...J'aime beaucoup cette redistribution naturelle qui s'effectue au hasard des rencontres, l'échange de livres notamment...

L’attachement matériel peut être rassurant mais le partage est bel est bien nourrissant !!!

c'est vrai qu'un objet prêté n'a pas la meme valeur à nos yeux qu'un autre. comme tu dis magikstarlight, si une amie me prete et recommande un livre, j'y preterai surement plus d'attention (à quoi a-t-elle pensé à ce moment là?? etc). Je me sens comme honorée quand on me prete des choses (et dieu sait, et mon entourage sait que je suis distraite, bordélique).Je trouve personnellement que c'est un plaisir de preter, mais ayant bien conscience que ce n'est pas le cas de tout le monde (meme des gens preteurs), je m'abstiens souvent de demander des objets (comme par exemple un cours).

Je me demande quelles sont les causes qui font que les gens actuellement sont moins "solidaires" qu'avant. Du haut des mes modestes 17 ans, c'est peut-être une vision erronnée...

Comme une personne qui tombe malade dans la rue, qui a un malaise dans un bus, personne ne viendra l'aider... pourquoi ce changement ?

Nos aïeux avaient peut-être le gout des choses simples et actuellement avec le monde complexe dans lequel on vit, les hommes ont evolué, mais pas dans un bon sens sur certains points...



Je m'en vais dormir et reflechir à tout ca

c'est vrai que le manque de solidarité est souvent rageant, mais ce n'est pas systématique. Certaines personnes partagent surement de bon coeur, mais n'en prennent pas l'initiative.
Dans certains pays , la notion d'argent prend moins de place que celle de l'honneur, du coup la solidarité s'installe naturellement aux dépens du petit confort personnel.

Lorsque j'étais à la fac, on partageait beaucoup de choses entre étudiants des cours, des livres, des infos sur les partiels ^^, du temps...en deux ans ça s'est bien dégradé. Il y a de l'emprunt sauvage de livres à la BU alors que ces livres concernent ton exposé, les étudiants s'ignorent et s'enferment dans leur piaule à la résidence (alors qu'à mon époque, les portes étaient toutes ouvertes)
Les gens commencent à avoir peur des autres. Ils ont peur de l'échec. Ils ont peur de la fin du mois. Ils ont peur que l'ontouche à leur petite liberté. Ils ont peur qu'on abîme "ce qui ne leur sert à rien mais rend envieux le voisin".
J'ai la chance d'avoir un cercle d'amis uni, soudé, où nous nous entraidons tous, ou le mot partage et/ou échange sont primordiaux. Nous formons un patchwork de personnalité où chacun apporte au groupe et le groupe apporte à chacun. Lorsque au niveau financier, je galère, il y a toujours quelqu'un pour m'aider, lorsque j'ai besoin de parler je trouve toujours une oreille, lorsque je veux passer un bon moment une soirée à l'arrache peut-être organisée.

Mon frere a eu ce genre d'experience en 1ere année de medecine : chaque place compte comme tout le monde sait. Il ne faut surtout pas tomber malade sinon on perd un cours, et qui sait indirectement une place... exprit concours oblige (?), les cours donnés aux malades avaient parfois des erreurs pour faire planter le concours du malde, et donc donner le maximum de chances aux autres.

La Solidarité a ses limites ?

Pour faire suite à la question posée par Ginkgo :

Je me demande quelles sont les causes qui font que les gens actuellement sont moins "solidaires" qu'avant.
Comme une personne qui tombe malade dans la rue, qui a un malaise dans un bus, personne ne viendra l'aider... pourquoi ce changement ?

En effet je me pose cette même question ayant eu dernièrement un ami au téléphone qui me racontait son accident de moto, une voiture devant lui qui se rabat au dernier moment, lui qui n'a plus le temps de freiner, il percute la voiture et projeté dans les airs et encaisse une assez mauvaise chute sur le macadam. L'automobiliste fautif commet un délit de fuite, et toutes les voitures qui passent ensuite le contournent, faisant un écart sur la route, donc l'ayant bien vu !! Mais personne ne vient lui porter secours alors qu'il ne parvient plus à se relever !!!!!!!! Donc non assistance à personne en danger !! Il dû attendre l'arrivée fortuite d'un jeune piéton qui passait par hasard !!
Pour ma part, je me suis faite agressée dans un supermarché en plein rayon scolaire en période de rentrée des classes, donc j'étais entouré d'humains !!!! Un lascar m'a roué de coup et les gens autour regardaient la scène mais personne n'est venu m'aider !! Lorsque je me suis relevée je les ais tous regarder, ils étaient comme pétrifiés par la peur (peut être est ce pour garder foi en l’humanité que je me rassure ainsi ….)
Et des histoires de ce genre, il s'en raconte tous les jours !!!! Honnêtement je ne comprends pas cette nouvelle attitude, ç'est écoeurant, comment certains humains peuvent ils avoir muté de cette façon ?

Ca me rappelle mon racket de portable l'an passé... je passerais des details et des menaces qui me se sont restés là ou je pense...
Mais le plus revoltant : la scene s'est entre autre (...) passée devant un arret de bus !! Un bus bondé du vendredi soir est passé !! Des gens sont descendus, voyaient ma detresse face a 3 mecs de 20 ans... rien. Pourtant mon frere et moi on a deja aidé quelqu'un comme ca en difficulté, ca parait evident

>> Enfin en conclusion je pense qu'a force qu'il n'y ait qu'une solidarité dans un sens, ce sens s'arrete... et donc plus rien. Si on aide et que l'on a rien en retour, d'un sens c'est decourageant !

La faute à TF1 qui terrorise les masses en leur explicant que la police agira de toute façon, que tout va bien, qu'il ne faut pas se bouger ni sortir de sa routine.
Le manque de solidarité est quelque chose d'inné. La solidarité s'acquiert. Ce n'est pas dans la nature de l'homme de prêter un objet qui lui appartient, et donc une petite partie de lui, de son histoire, si infime soit-elle. Il faut un minimum d'humanisme pour passer outre les barrières naturelles.