La Fourmilière

Dans un autre topic, on s'est posé la question de savoir où s'arrêtait la réalité par rapport aux compétences des fourmis, dans les romans de Werber, et où commençait le surnaturel...

Je peux peut-être apporter un semblant de début de réponse...

J'ai regardé un documentaire sur les fourmis cette semaine, et j'ai pris des notes pour recenser les points communs entre les romans et la réalité de la vie des fourmis, pour pouvoir les retransmettre sur ce forum...

Alors, je vais faire point par point:

¤ La reine est capable de contrôler le sexe des larves qu'elle met au monde, en fonction des besoins de la Cité. Donc cette information est exacte.

¤ Les fourmis utilisent des phéromones pistes pour se repérer à l'extérieur de la Cité, et tracent ainsi de véritables routes odorantes. Ici encore, Werber était dans le vrai.

¤ Il existe une hiérarchie chez les fourmis. Toujours exact.

¤ Les fourmis utilisent des jets d'acide formique pour attaquer, notamment des ennemis plus imposants. Encore vrai.

¤ Il existe parmis les fourmis des sexués possédant des ailes, et qui se reproduisent dans le ciel à l'occasion d'un vol où les femelles perdent leurs ailes, et où les mâles meurent à la fin de l'accouplement. Là aussi, les scènes du livre sont conformes à la réalité.

¤ Les fourmis possèdent des animaux domestiques, tels que les pucerons ou d'autre bétail. Et encore, ce sont les seuls êtres vivants à part l'Homme à avoir de tels animaux.

¤ Elles peuvent porter 100 fois leur poids. Ce qui explique qu'elles soient capables de transporter des animaux morts, des feuilles, ou même plusieurs de leurs congénères.

¤ Elles stockent de la nourriture dans leur jabot social, qui se distingue de leur estomac, afin de la régurgiter et de la donner à des camarades en manque. Les trophallaxies que décrit Werber sont donc bien réelles.

¤ Il existe des champignonnières à l'intérieur des Cités. Là encore, les livres montrent cet aspect de leur vie.

¤ Les Cités comprennent une pièce spéciale réservée au dépôt d'ordures. Et voilà, encore une fois l'auteur a raison, il s'est bien renseigné.

Mais:

¤ Les fourmis sont incapables de détecter le feu, et même lorsque les flammes sont sur elles, elles continuent leur travail sans relâche, jusqu'à finir carbonisées. Sur ce point donc, les avis diffèrent, mais cela voudrait dire que ce que raconte Werber lors des guerres contre les naines, etc... est impossible car elles n'auraient pas utilisé les braises, et ainsi tout ce qui a découlé de leur utilisation du feu est une pure fiction.


Enfin, le documentaire s'achevait sur l'idée que la société des fourmis était basée sur la cohésion sociale, en prenait comme exemple le fait qu'elles nouent des alliances avec des plantes (là encore, comme la reine Belo-Kiu-Kiuni avec ses plantes carnivores) et des champignons.


Voilà, c'est ma petite contribution à la question



Et j'ai pris une photo de l'intérieur d'une fourmilière, où les chercheurs ont rempli les couloirs de ciment avant de creuser et ainsi de "démouler" la structure... on voit pas très bien, mais on distingue les couloirs et les salles en forme de petites poches...

http://img81.imageshack.us/img81/8364/fourmilirehk3.jpg

Une autre chose que tu oublie c'est que l'on ne rencontre pas les jets d'acide, la culure de champignons, l'elevage de pucerons, les fourmis citerne, et l'association aux plantes chez une seules especes de fourmis. Chaque espece a sa propre specialite, il me semble qu'il n'y a que tres peu d'especes qui arrivent a en conjuguer 2. Donc Werber respecte bien les specificites des fourmis mais il réunit trop dans une seule espece ce qui n'existe en fait que grace a une multitude d'espece.

C'est ce qui m'a frappé dans cette trilogie de Werber.
Les fourmis sont tellement fantastiques que j'ai eu du mal à coire, mais force est de constater qu'il ya vraiment bcp de vérité dans le 1er tome...

Au fil de la trilogie, les fourmis évoluent et sans avertir le lecteur, on se retrouve avec des fourmis douées de conscience et d'esprit critique dans le tome 3.

Je pense donc que: autant le tome 1 est un véritable documentaire, autant il ne faut pas prendre au pied de la lettre tout ce qui est dans le 2, et dans le 3 on bascule dans la spéculation... Mais c'est ce qui fait tout le charme de cette trilogie !

Ouais, vous avez raison tous les deux

Werber généralise trop les "particularités" de chaque espèce de fourmis, même s'il dit bien que les naines, par exemple, sont incapables de réaliser tout ce que font les rousses, comme les tirs d'acide, qu'elles n'arrivent pas à exécuter au début de la trilogie.

Et en effet, on peut dire que le "seul" livre auquel on peut vraiment se fier pour comprendre la civilisation myrmécéenne et les moeurs des fourmis, c'est "Les fourmis", car après l'auteur se laisse emporter par l'écriture et son imagination, et il exagère un peu les capacités des fourmis.

Voilà.

En effet, Bernard Werber dote "ses" fourmis rousses de tous les dons qui se répartissent en réalité entre espèces très différentes. Après avoir lu Les Fourmis j'ai creusé la question à l'aide d'un livre de biologie sur les fourmis.

Les Rousses élèvent bel et bien des pucerons. De plus, s'ils se multiplient trop, elles en mangent certains, contrôlant leur cheptel. Et elles s'organisent bien en fédération. Elles utilisent abondamment l'acide. Face aux mamifères, elles percent la peau de leurs mandibules pour déposer l'acide dans la plaie: j'en ai fait l'expérience, sur ma main, sous mes yeux, et ça fait très mal !

C'est à peu prêt tout cependant. Les seules fourmis qui cultivent des champignons sont les Attas d'amazonie. Les fourmi qui transforment certaines ouvrières en réserve vivante de miellat vivent en Australie. Les fourmis rousses ne possèdent pas de fourmis-concierge. Toutes leurs soldates ont la même morphologie, différent peu des ouvrières. Et les fourmis-mercenaires n'existent pas, tandis que les légionnaires ne sévissent que dans les forêts tropicales, pas dans celles de France.

Et aucune fourmi ne cultive de plantes carnivores